Première partie : Rencontre avec le philosophe Claude Litzler.
Au fil de mes rencontres journalistiques, j'ai souvent le plaisir de croiser des personnes étonnantes, ce fut le cas de Claude Litzler. Aussi l'ai-je sollicité afin qu'il apporte un éclairage original à cette nouvelle édition, vous serez conquis par son sens de l'analyse associé d'une inspiration foisonnante sur ce 23e "Printemps des Poètes". Il a eu la gentillesse et la courtoisie de répondre à ma demande, et je l'en remercie.
Ce philosophe est aussi animateur de l'association PH'Arts et Café philo de Lectoure/ Fleurance. Voici en exclusivité ses lignes remarquables, que nous dit-il...
Son texte
" Ô triste est un amour qui passe et plus triste encore que passe le désir d'amour" écrivait Georges Haldas. Oui, le désir est l'essence même de l'homme et depuis les origines un sujet de réflexion pour de nombreux philosophes.
S'il est issu d'un sentiment de manque, le désir est devenu, en ces temps de frustrations sociales et culturelles, le cœur de nos réflexions quotidiennes.
L'occasion pour certains-nes de chercher en soi la satisfaction de ses aspirations profondes plutôt que de tenter,désespérément, de la trouver à l'extérieur de nous . "Changer nos désirs plutôt que l'ordre du monde" comme le préconisait Descartes et remettre en question la nature de nos véritables besoins. Pour d'autres, ce sentiment de manque et ces désirs impossibles sont des souffrances insupportables et une angoisse existentielle face à un monde dénué de ce qui donnait sens à leur vie.
Alors, faut-il extirper les désirs de notre pensée comme nous le demandaient les Stoïciens ou cette " condamnation du désir est-elle une dépréciation de la vie qui naît de la peur de souffrir" comme l'affirmait Mr Nietzsche ?
Pour ma part, je pencherais pour la position de Rousseau dans "Julie et la nouvelle Héloïse" : "Malheur à celui qui n'a plus rien à désirer" . Sans oublier de rappeler, à toutes fins utiles, la formule essentielle de Saint Augustin : " Le bonheur c'est de continuer à désirer ce qu'on possède. " Conserver et entretenir cet "appétit de l'agréable" cher à Aristote et savourer les petites choses du quotidien qui font tout le sel de notre fugace existence. Et garder, blotti au fond de notre cœur, l'espoir de lendemains plus tendres, plus justes et plus respectueux des humains et de la nature. Car, comme l'écrivait encore Descartes, " le désir est une passion qui regarde l'avenir".
Beau Printemps des poètes à toutes et à tous,
Claude Litzler, animateur Association PH'Arts et Café-Philo de Lectoure/ Fleurance.