Le patois … et les vaches

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L’article que nous proposons aujourd’hui est un peu le fil conducteur entre celui qui traitait du domptage et du dressage des animaux de travail, celui relatif à l’école communale locale dans les années 1890, et le parler gascon avec toujours à l’honneur Isidore Mirel.

Un ancien enseignant de l’école fréquentée par cet ancien Maignautois écrivait que le Français n’était pas la langue la plus répandue dans notre commune, même parmi la bourgeoisie. Le patois était encore le parler des affaires.

Voilà ce qu’écrivit Isidore Mirel et sa transcription en patois. ‘’C’était à Fleurance pendant la guerre. Un missionnaire, ce jour-là, expliquait aux jeunes filles au cathéchisme le troisième commandement de Dieu et voulait leur faire comprendre ce qu’était, comme on le dit en Français, une œuvre servile. Une œuvre servile, dit-il, est une œuvre où le corps a plus de part que l’esprit. Cela veut dire que c’est un travail où les mains, les jambes et le dos prennent plus de peine que la tête… Exemple : labourer… Cela est un travail vraiment où il se prend beaucoup de peine...mais … et en se tournant vers une fillette qui levait la tête comme si elle avait compris… Mais ? Lui dit-il, Pauline, qui est-ce qui prend le plus de peine lorsqu’on laboure ? Et la fillette avec un petit sourire d’enfant : les vaches, Monsieur !"

Et voilà le même texte en patois.

Las bacos. Qu’éro à Flourenço penden la guerro, un missiounari, aquet jour, ésplicaou à las drollos dou ca dou catéchimé lou tresièmo coumandomen dé Diu e lous boulèo hé … coumprengué ço qué èro, como disen en francès, une œuvre servile. Une œuvre servile, ça dits c’est une œuvre où le corps a plus de part que l’esprit. Aco bo disé qu’és un trabalh oun las mas, las camos et la réo prenguen mas de pèno qué lou cap. Exemplé ça hé : laura. Aco és uo causo bertat oun sé preng péno é rédé...é en tout se bira décaps en uo petito drolleto que léouauo lou cap coumo qui coum pren_ - Mes, ça-dits, Poulino, qui es ço que pren lou mès de péno, quan lauron ? E la droulletto, en tout’hé un petit arrisoul : Lai bacos, moussu !

J’ajouterai une note personnelle concernant ce parler qui fut celui de nos grands-parents. Je le trouve pittoresque, chaleureux, fleurant bon l’amitié.

Mon cousin Osmin Rozès, connaissant mon attrait pour ce parler, lors de repas partagés ensemble, avait toujours une histoire amusante à raconter dans cette langue savoureuse. Je me rappelle encore mes tout débuts dans l’enseignement.

Lors d’un remplacement à Justian, en 1959, classe unique, 25 élèves, la recommandation de mon inspecteur "Mr Laffargue, les enfants ne doivent pas employer le patois !

Je rappellerai le plaisir que prirent les spectateurs venus assister à une représentation du Castella-Théâtre (à l’époque pas encore dénommé ainsi) au cours de laquelle nos comédiens amateurs interprétaient des pièces en patois.

Quel succès pour Gaby Balagué, Simone Laffargue dans une pièce hilarante !

Je sais que mon ami Jean-Jacques Dutaut- Boué, professeur de gascon, est un fervent défenseur de cet idiome vénérable. Et nous devons l’en remercier.

Claude Laffargue

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