Vic, ville d'accueil et de résistance

a46dd17ad9d0ac8addcedbaa25d878e6.jpg

1ère partie

Pendant ces deux mois de confinement, les Vicois, limités à leur périmètre d’un kilomètre, ont eu le temps d’arpenter en tous sens leur ville, une ville qui a une histoire des plus riches.

En voici quelques éléments.

Vic, ville d’accueil

Nos ancêtres les Gaulois trouvent sur la colline de Saint-Jean de Castets (au sud de la ville) un excellent site pour faire un oppidum.

Comme en témoignent les vestiges recueillis sur le plateau (faucilles, pioches, seaux), ils y furent d’habiles agriculteurs.

Nombreux sont aussi, dans le fossé de défense, les débris d’amphores marquées de leur pays d’origine qui contenaient du vin espagnol.

Les soirs où ils craignaient que le ciel leur tombe sur la tête, ils devaient faire sauter quelques opercules et l’oppidum devenait déjà un lieu festif.

D’ailleurs, un historien qui a étudié l’oppidum et ses habitants conclut ainsi : « Ils étaient économes, mais aimaient la bonne chère (quantité d’os de bovins, ovins et porcins retrouvés dans les fouilles) et le bon vin. »

 

On était bien à Vic, aussi, aux XIIIe et XIVe siècles, trois quartiers s’ajoutaient au « cœur de ville ».

Le quartier des « Capots » accueillit les « exclus », soi-disant des lépreux, mais très vite le ghetto éclata si on en juge par les mariages « hors du peuple des Capots ».

Notre cité était fort enviée, en vingt ans, elle connut huit sièges avec même des invasions comme le rappelle une rue de la ville , « la rue de la Brèche ».

 

Depuis la nuit des temps, Vic était une ville-étape comme l’indiquait son nom « besino ».

Le 25 avril 1660, le jeune Louis XIV s’y arrêta sur la route qui le conduisait à Saint-Jean-de-Luz pour y épouser l’infante Marie-Thérèse, consolider ainsi le traité des Pyrénées et mettre fin à la rivalité entre la France et l’Espagne.

Déjà, on savait accueillir dans notre ville : 400 habitants en arme se postèrent dans un champ au fond de la côte de la Justice pour saluer de la pique Sa majesté.

Il fut aussi applaudi à la porte d’Espéroben (actuellement rue des Moulins ) avant de franchir l’Osse à gué au niveau du Pont de Fer actuel.

Il fut hébergé dans une maison du Cœur de ville, actuellement le XX bar à manger, rue Henri Roujeon.

On lui cuisina peut-être du magret d’oie ou on lui fit cuire les cailles qu’il était allé tuer à Marambat sur les terres de la métairie de Pirole.

Les autres membres du cortège furent aussi hébergés à Vic, rue Touade, porte de l’ouest (actuelle rue Delort).

Sa Majesté partit le lendemain matin après avoir écouté la messe en l’église Saint-Pierre.

Ce fut, pour les Vicois, l’occasion de nombreuses libations dans la nuit du 25 avril.

Les consuls firent exposer une barrique d’excellent vin clairet qui avait été fourni par le consul trésorier de Saint-Étienne.

Les habitants allaient y puiser à leur guise l’ayant percé des deux bouts pour pouvoir la vider plus vite.

Les tire-laine (pickpockets de l’époque) profitaient de ces rassemblements pour exercer leurs talents.

On citait une anecdote pour montrer la bonté du roi : « Sa Majesté fit donner 3 louis d’or par M.de Sélignan, trésorier de ses menus plaisirs, à une pauvre femme du faubourg de l’Osse qui se plaignait qu’on lui avait coupé la bourse où elle prétendait avoir 10 écus blancs ».

Mazarin qui fermait la marche se contenta de déjeuner, à Vic, chez une demoiselle Barbelane qui habitait « Porte Dessus ».

 

Pendant la guerre de 1940, Vic accueillit des familles lorraines de Cheminot, une rue porte le nom de cette ville.

Vic fut aussi un havre de paix pour les populations chassées de leur pays ayant refusé de se soumettre à un régime dictatorial.

Aujourd’hui, c’est encore dans les alentours de Vic qu’Anglais, Hollandais ou Allemands trouvent la ferme de leur rêve dans une campagne qui a su conserver son charme naturel.

4d0dd1e2e2f6aff5be620e0f9350e184.jpg
4d0dd1e2e2f6aff5be620e0f9350e184.jpg
Publicité
Suggestion d'articles
Suggestion d'articles