Cette saison a vu la sortie en salle d’une version restaurée du film « El otro Cristobal » un film à nul autre pareil, chef-d’œuvre du cinéaste anticonformiste Armand Gatti.
À cette occasion, le Ciné Astarac consacre deux jours au cinéaste avec la projection de deux de ces films « El otro Cristobal » et « L’Enclos ».
La richesse de ces deux films induit un besoin de discussions et d’échanges, aussi Stéphane Gatti, fils d'Armand, cinéaste lui-même et complice de travail de son père, sera présent à toutes les séances pour présenter les films, parler de leur contexte de création, expliquer les intentions du réalisateur et répondre à toutes les questions des spectateurs.
Mardi 17 mars
- 18 h 00 : Projection du film "Armand Gatti" portrait d'Armand Gatti réalisé par Stéphane Gatti.
- 19 h 30 : à 20 h 30: Repas animé en musique
- 20 h 30 : Projection du film "L'Enclos" d'Armand Gatti.
Mercredi 18 mars
- 18 h 30 : Lecture de poèmes d'Armand Gatti.
- 19 h 00 : Projection du film "El Otro Cristobal" d'Armand Gatti et analyse du film
Toutes les projections seront en présence de Stéphane Gatti
Armand Gatti
La vie de Dante Sauveur Gatti dit Armand Gatti (1924-2017) est en elle-même comme une extraordinaire fresque épique où l'écriture protéiforme, mais toujours essentiellement poétique est indissolublement liée à l'action. Fils d'un éboueur, anarchiste italien, et d'une femme de ménage, Gatti s'engage dans la Résistance à dix-huit ans. Arrêté, il s'évade d'un camp de travail en Allemagne, devient parachutiste à Londres et participe à la libération de la France.
Il sera au long de sa vie, journaliste, poète, écrivain, dramaturge, metteur en scène, scénariste et réalisateur libertaire français.
Au retour de la guerre , il devient d’abord reporter durant une quinzaine d’années (pour Le Parisien Libéré, Libération, L’Express, Les Lettres françaises, Esprit, etc. ), pendants lesquels il couvre toutes les grandes aventures révolutionnaires de son siècle et côtoie les plus grands protagonistes de l'action politique, de l'art et de la littérature comme, par exemple, Che Guevara, Mao Tse Toung, Jean Vilar, Boulez, Soupault, Michaux, Kateb Yacine, John Cage, Merce Cunningham, ou Marion Brando. Il part en voyage avec Joseph Kessel pour un reportage à Helsinki, puis en Sibérie avec Chris Marker et en Corée du Nord et en Chine avec entres autres Claude Lanzmann et Francis Lemarque.
Par la suite, il se concentre sur l'écriture de pièces de théâtre. Il doit pourtant faire face à la censure qui frappe plusieurs de ses œuvres, en raison de leurs caractères politiques. Ensuite, peu de combats dont il n’aura pas été. Œuvre multiforme et ouverte, théâtre et poèmes, roman ou film, mais toujours en voyageant, s’installant sur place, sous l’emblème de sa Parole errante.
Entre l’Irlande du Nord où il tourne le film « Nous étions tous des noms d’arbres » produit par la société de production des frères Dardenne et Prix du meilleur film de l’année 1982 au Festival de Londres, et Montréal où il monte une pièce de théâtre, il vient s'installer à Toulouse, en 1983 (et jusqu'en 1985) à l'invitation du Ministère de la Culture. Dans un ancien restaurant universitaire, au contact de jeunes en réinsertion, il crée l'Archéoptéryx, «atelier de création populaire».
Il a reçut le Prix Albert-Londres en 1954 et son film L'Enclos est primé en 1961 à Cannes. En 1963, El otro Cristóbal représente Cuba au Festival de Cannes et y obtient le prix des Écrivains de cinéma et de télévision. En 2004-2005, Armand Gatti est fait commandeur des Arts et Lettres et le Grand prix du théâtre de l'Académie française lui est remis pour l’ensemble de son œuvre en 2013.
Stéphane Gatti
Stéphane Gatti a réalisé des centaines de reportages et documentaires.
Il a travaillé en tant que réalisateur pendant près de 45 ans à « La parole errante » auprès de son père Armand Gatti (auteur), de Hélène Châtelain (réalisatrice), de Jean-Jacques Hocquard (producteur) avec pour but d’associer dans une production artistique l’écriture, le théâtre, la musique, la peinture, la vidéo et le cinéma.
Au vu de leur travail, le ministère de la culture leurs confient la mission de créer un lieu « où serait confrontée l’écriture d’auteurs de langue française avec des groupes diversifiés, allant de jeunes éloignés de toute culture classique à certains professionnels du théâtre intéressés. Ce lieu appelé La Maison de l’Arbre s’ouvre en 1998, dans des anciens entrepôts.