En 2011, un groupe de personnes désireuses d’expérimenter des façons de vivre plus humaines et des logements plus écologiques ont constitué l’association Alter-habitat Lislois.
Rapidement positionné à l’Isle-Jourdain, sur un terrain de la ZAC Porterie-Barcelone, le projet a vécu, pendant sept ans, de reports de calendriers en ajournements. Aujourd’hui, l’opération d’aménagement semble toujours au point mort.
Mais, en janvier 2019, une nouvelle est venue tout précipiter : la mise en vente du château de Panat, en plein cœur de l’Isle-Jourdain. Avec ses 1500 m2 d’espaces intérieurs, son architecture improbable, son terrain honorable, son emplacement rêvé... il ne leur a pas fallu longtemps pour décider d’y transporter leur coopérative d’habitants.
Les premiers plans dessinés, l’été a été passé à négocier un prêt. L’acquisition du château a été signée le 10 septembre 2019. Dans les douze mois à venir, les coopérateurs vont mener d’importants travaux pour aménager le bâtiment et améliorer ses performances énergétiques. Une bonne partie du chantier sera assuré par les habitants eux-mêmes, en auto réhabilitation.
Cette demeure du XIXème siècle va être rénovée en 13 logements, loués aux coopérateurs selon les barèmes du logement social, un logement réservé à une personne accompagnée par une association d’insertion, et des espaces communs (salles d’activités, laverie, chambres d’amis, atelier).
Ce bâtiment qui a toujours été fermé au public, sera exceptionnellement ouvert à l’occasion des Journées du patrimoine, le dimanche 22 septembre 2019, de 10 h à 12 h 30 et de 14 h à 18 h.
Au programme : visites guidées dans les salons du château, chasse au trésor pour les enfants, buvette et présentation de la coopérative d’habitant. Et deux temps forts :
- 11 h : conférence de Christophe Marquez (historien et conservateur) sur la vie et l’œuvre du marquis de Panat
- Une chorale de chants d'Occitanie et d’ailleurs se produira à 16 h
Les coopératives d’habitants s’inscrivent dans le mouvement de l’habitat participatif, dont l’essor date de 2005, mais en y ajoutant des choix politiques forts :
• Démocratie : une personne = une voix, indépendamment de l’argent apporté
• Propriété collective : les habitants sont à la fois détenteurs de parts de la société propriétaire du bâtiment, et locataires des logements
• Déconnexion du marché : société sans but lucratif, la coopérative propose des loyers qui reflètent le coût réel d’exploitation de l’immeuble.
En France, on compte 8 coopératives en fonctionnement, 13 en travaux et une cinquantaine en projet.