L'ancien ministre et président de l'Assemblée nationale, Henri Emmanuelli, figure historique de l'aile gauche du Parti socialiste, est décédé, ce mardi matin, des suites d'une longue maladie.
Le député des Landes qui souffrait depuis plusieurs années d'une neuropathie, avait été hospitalisé à Bayonne en début de semaine, pour une «double bronchite infectieuse». Il était âgé de 71 ans.
Une riche carrière politique
Issu d'un milieu populaire, orphelin de père très jeune, il intègre Sciences Po Paris puis entre en 1969 à la Compagnie financière Edmond de Rothschild et devient directeur adjoint en 1975. Il poursuivra son activité professionnelle à la banque Rothschild jusqu'à sa première élection comme député en 1978.
À la demande de François Mitterrand, il est candidat lors des élections législatives de mars 1973 dans la 2e circonscription de Lot-et-Garonne. Mais c'est le 19 mars 1978, qu'il est élu pour la première fois député de la 3e circonscription des Landes qu'il fait basculer à gauche. En 1982, il est élu à la présidence du conseil général des Landes
Henri Emmanuelli est nommé en mai 1981 secrétaire d'État aux Départements et territoires d'outre-mer dans le premier gouvernement de Pierre Mauroy puis sera chargé du Budget dans le troisième gouvernement du Premier ministre,En 1984 il est reconduit au rang de secrétaire d'État chargé du Budget dans le gouvernement du nouveau Premier ministre, Laurent Fabius.
Membre du secrétariat national du PS, chargé du Budget, de l'Administration et de la Trésorerie à l'issue du congrès de Rennes en mars 1990, il contribue à faire échec à la tentative de prise de contrôle du PS par Laurent Fabius, en soutenant la motion de Pierre Mauroy et de Lionel Jospin
Le 22 janvier 1992, Henri Emmanuelli est élu au perchoir à l'issue du second tour de scrutin, avec 289 voix contre 225 à Jacques Chaban-Delmas, il occupera le poste jusqu'au terme de la IXe législature.
En 1994, il est élu premier secrétaire du Parti socialiste. Lionel Jospin lui succède en octobre 1995. Très à gauche du Ps en 2005 Henri Emmanuelli soutiendra le courant Arnaud Montebourg, Vincent Peillon et Benoît Hamon. A contre courant du parti il soutiendra le vote du Non au dernier référendum européen.
2008 : Le duo de tête du NPS, Henri Emmanuelli et Benoît Hamon, présente la contribution Reconquêtes [archive] lors du Congrès de Reims. Toute l'aile gauche du PS (Marie-Noëlle Lienemann, Paul Quilès, Gérard Filoche, Pierre Larrouturou, Jean-Luc Mélenchon et Marc Dolez) s'unit ensuite sur la motion « Un Monde d'Avance » menée par Benoît Hamon qui se porte candidat à l'élection du premier secrétaire.
En janvier il se prononçait pour la candidature de Benoit Hamon.