ALTERNATIBA se mobilise contre le bétonnage d’une terre agricole à Masseube.

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Un projet qui a été imposé aux Massylvains

Le bétonnage inutile et irréversible d’une terre agricole fertile, au bord d’une rivière utilisée pour capter l’eau potable, en zone inondable en cas de crues exceptionnelles, tout cela ne fera-t-il réagir personne ?

Si ! Les cyclistes de l’association Alternatiba, ayant quitté Nantes le 2 juin pour rejoindre Marseille début octobre, ont eu connaissance du projet TRI-O à Masseube et ont décidé d’y consacrer une escale pour mettre en évidence la problématique soulevée.

 

Par cette belle journée du 23 août, le chantier étant en arrêt, les personnes présentes ont pu constater l’état encore préservé des environs immédiats, la dense ripisylve du Gers et celle de son affluent le Bernissa. Située au nord du bourg, la parcelle voit déjà passer de nombreux poids-lourds, une circulation qui se verrait multipliée par l’aboutissement du projet. 

 

 

Alternatiba est un mouvement citoyen luttant pour la justice sociale et environnementale, attirant l’attention sur les dérèglements climatiques. Le tour Alternatiba 2024 voit les jeunes bénévoles sillonner la France à vélo, sur près de 6000 kilomètres. Le long de leur trajet, ils viennent soutenir les luttes locales, telle que celle qui remue Masseube. Les membres de l’association n’ont pu que constater les non-sens évidents du projet d’un nouveau centre de tri à Masseube. La rénovation des trois sites déjà existants: celui d’Auch Lamothe pour le Gers, celui de Capvern pour les Hautes-Pyrénées, et celui de Saint-Gaudens/Villeneuve-de-Rivière pour le sud de la Haute-Garonne serait bien plus appropriée, tant socialement que financièrement et écologiquement parlant. 

 

En effet, Masseube ne bénéficie pas de la proximité d’une voie ferrée afin de suppléer au transport par camion. La concentration de toute l’activité de tri de la région sur un seul centre représentera des distances parcourues par les poids-lourds nettement plus importantes. Cela augmentera d’autant les émissions de CO2. Alors même que des efforts sont requis par tous pour limiter le réchauffement climatique, cette augmentation du bilan carbone n’est tout simplement pas mentionnée dans le projet TRI-O. 

Localement, l’augmentation de ce type de trafic aura des effets néfastes: les riverains seront confrontés à plus de pollution, de bruit mais aussi à un passage dangereux de camions qui traverseront une route de village hautement inadaptée, impactant la vie économique du village. Il ne faut pas beaucoup d’imagination pour voir la dénaturation de ce village touristique classé vert. 

Le site sur lequel le projet se concrétiserait était jusqu’à il y a peu une terre agricole cultivée et … non constructible car inondable. Bordé par le Gers qui fournit l’eau potable aux habitants de la région, une crue exceptionnelle permettrait le passage de toutes sortes de contaminations inhérentes à un centre de tri directement dans la rivière. Les conséquences pour les habitants de la région sont à peine pensables. 

 

Ce projet, visiblement mal abouti, n’a jamais pu être débattu de façon citoyenne. Aucune réunion publique n’a été organisée par les porteurs du projet TRI-O, ni dans le Gers ni ailleurs, empêchant ainsi aux opinions de s’exprimer et aux divergences de se confronter. Les porteurs du projet alternatif, celui de la rénovation des 3 centres de tri existants, ont organisé plusieurs réunions à Masseube et Gourdan-Polignan afin de faire entendre leurs voix. Les tenants du projet TRI-O n’y étaient pas présents.

 

Les bénévoles d’Alternatiba ont ainsi pu constater la justesse du combat engagé par les porteurs du projet alternatif. Leur présence et leur soutien ont été très appréciés par leurs hôtes gersois. 


 


 

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