Jeudi soir, salle des conférences de la mairie, l'association Vic Kiosque avait organisé une réunion d'information pour ses adhérents au sujet de la future installation d'un Hard Discount sur la commune.
Un Aldi ouvrirait en 2025 et s'installerait sur la N124 face aux établissements Réchou, un des rares terrains sur la 124 encore constructible
La réunion, qui a eu lieu en présence de Barbara Neto, maire, a commencé par un exposé des conséquences pour les commerçants du centre ville de l'installation de cette nouvelle enseigne, un exposé présenté par les dirigeants des deux grandes surfaces de la ville Carrefour et Intermarché, Gérard Salcines et Benjamin Selva
L'impact négatif de l'implantation sur le commerce local
L'exposé a montré qu'Aldi ne propose pas de produits moins chers – une étude récente le prouve – et n'offre pas une gamme de produits que l'on ne trouve pas ailleurs.
Contrairement aux deux grandes surfaces, il ne favorise pas les produits locaux.
Ce type de magasin est géré comme un centre de profit dont les résultats remontent à la maison mère en Allemagne. Seules les taxes locales sont captées par la commune.
Peu importe au groupe de perdre de l'argent, son objectif étant de se positionner dans tout le territoire.
Ce type d'enseigne n'a aucune implication dans la vie locale contrairement aux deux grandes surfaces vicoises qui distribuent chaque année des milliers d'euros aux associations à travers le sponsoring.
De plus, cette enseigne n'aura pas un impact significatif sur les emplois locaux et elle va engendrer des tensions commerciales : les amplitudes horaires des deux grandes surfaces seront étendues et elles ouvriront le dimanche, ce qui aura un impact sur le commerce local
En conclusion, l'installation d'un Aldi répond-elle à un besoin non pourvu sur la commune ? La réponse pour les représentants des deux enseignes est non.
Les précisions de Barbara Neto
Barbara Neto, maire, a ensuite apporté quelques éléments.
A l'heure actuelle, le groupe a signé pour l'achat du terrain et est dans la démarche de validation du rond-point dont la création est à sa charge, création obligatoire pour s'installer.
La prochaine étape est le permis de construire.
5 emplois seraient créés pour une surface de 1000 m2.
La position de la mairie est claire : elle n'empêchera pas cette implantation mais elle n'y investira pas un euro.
Pour sa part, elle ne pense pas que cette installation aura un impact sur le commerce du centre ville. « Celui qui va à la boucherie continuera à aller à la boucherie »
Elle est plus inquiète concernant l'impact sur le tissu associatif.
Les deux enseignes confirment qu'elles ne pourront plus financièrement s'investir comme elles le font actuellement.
Des discussions et échanges ont ensuite suivi.
Les commerçants et acteurs économiques de la ville opposés au projet
Gérard Salcines de Carrefour explique qu'il ouvrira le dimanche – ce qu'il s'était refusé à faire jusqu'à maintenant - pour surenchérir et le commerce du centre ville sera nécessairement touché. Les deux commerces augmenteront aussi leur amplitude horaire.
Benjamin Selva d'Intermarché déplore ce positionnement de la mairie qui ne va pas dans le sens de la défense du territoire mais ouvre les portes à une multinationale allemande.
A son sens, le rôle du maire est de s'opposer au projet dans le but de défendre les commerces vicois.
Il propose à la maire de demander une CDAC, commission départementale d'aménagement commercial.
Barbara Neto pense que cela n'aura aucun effet et permettra simplement de gagner quelques mois.
Allant dans le sens de Benjamin Selva, un participant relève que cette installation va à l'encontre de la labellisation « Village Etape » dont l'essence est précisément de dynamiser le centre ville et de maintenir l'âme du village.
« C'est un groupe allemand qui s'installe dans un village dont il ignore les valeurs. »
Isabelle Marie, présidente de Vic Kiosque, convaincue que les commerçants vicois seront impactés par l'implantation de cette structure, évoque le problème de flux : si plus personne ne vient en ville le dimanche matin, si l'on ne voit plus de commerçants ouverts, on ne connaîtra plus le centre ville, les gens ne s'arrêteront plus.
Des actions à prévoir
Sont évoquées des actions d'associations qui ont réussi à empêcher l'installation de ce type d'enseigne avec ou sans le soutien de la municipalité.
Peut-être une piste à suivre ?
Isabelle Marie et l'association Vic Kiosque réfléchissent à un débat ouvert à la population et à une information ciblée en direction des commerçants.
« Il faut informer le plus possible », a-t-elle conclu.
A suivre...