Ciné32 et Bruits d'Couloir exposent les oeuvres de la série VENUS D'AILLEURS de la photographe gersoise Isabelle Souriment.
A la manière des écrivains et des cinéastes de science fiction, Isabelle Souriment suscite une réflexion critique sur le monde actuel en créant des images poétiques et drôles d'un futur imaginaire, où des animaux sauvages de contrées lointaines (Tropiques, pôles…) peuplent des paysages de zones tempérées (France, Danemark, etc.).
Ces manipulations virtuelles que l'artiste fait subir aux images font écho à celles qui sont infligées dans la réalité aux animaux par l'élevage industriel, la recherche génétique, le clonage et qui ont définitivement transformé nos conditions de vie. Ne peut-on avancer l'hypothèse que la nature et l'animal nous questionnent parce que leur statut les situe désormais au plus proche d'un réel que nous transformons, des espèces sauvages que nous réintroduisons dans un milieu surveillé, où le naturel ne peut survivre qu'enclos ?
De ces tableaux émane paradoxalement une ambiance paradisiaque, au sens littéral du terme ; paradis vient du persan par le grec paradeisos, qui signifie "parc clos où se trouvent des animaux sauvages".
L’expo, intitulée "Venus d’ailleurs", a lieu à l’initiative de l’association Bruits d’Couloir animée par Alain Mazza.
Lors du vernissage, jeudi soir, Isabelle a expliqué sa démarche, en montrant les images à l’écran, y compris certaines qui ne sont pas sur les cimaises : elle aime allier humour et sérieux, paysages et animaux, selon le principe « les animaux nous rendent plus heureux que l’argent ». C’est ainsi que nous découvrons hippopotame, suricate et manchot au Danemark, ou lion borgne en bord de mer. Et ne parlons pas de l’éléphant qui éteint un feu des champs ! Le tout original, inventif, plaisant à voir. Elle nous a montré également une série drôle, avec des masques d’animaux, en Bretagne, et des photos prises au Burning Man, cet incroyable rassemblement dans un désert du Nevada où s’exprime une incroyable liberté, mais où on peut subir soit un vent de sable étouffant soit une pluie diluvienne transformant le site en un immense bac de boue (c’est ce dernier cas qu'Isabelle a connu quand elle s’y est rendue à l’été 2023). YF
. L’expo dure un certain temps (peut-être deux mois).
Un atelier de médiation auprès des enfants aura lieu le vendredi 3 janvier à 17h.
Isabelle Souriment, originaire de Bretagne, vit et travaille dans le Gers. Elle est photographe multicarte : reportage, documentaire, mais aussi sur commande ou création. C’est ainsi qu’elle présente en ce moment à Ciné32 quelques-unes de ses photos mettant en scène des animaux dans la nature, quitte et surtout si le rapprochement est quelque peu déconcertant. En effet, elle photographie des animaux sauvages dans des zoos et parcs animaliers qu’elle mute numériquement dans des paysages qu’elle a captés ailleurs, créant ainsi des apparentements terribles (les animaux eux-mêmes mutent : zèbres hachurés, kangourous blancs). Des panneaux, pour chaque cliché, expliquent la démarche.