Il régnait une joyeuse animation sur le site de Cauderon mardi matin.
En effet, les sixièmes du collège Gabriel Séailles étaient sur site dès le matin pour planter, sous le soleil, 450 mètres de haies, soit environ 650 arbres !
Cette action s’inscrit toujours dans le cadre du projet 7000 arbres pour 2050 financé par le Conseil Départemental et réalisé en partenariat avec Arbre et Paysage 32, la communauté de communes d'Artagnan en Fezensac, la mairie de Vic-Fezensac et le collège Gabriel Séailles.
Pourquoi planter des haies ?
Comme nous l'explique Jérôme Joubert, professeur de SVT et référent du projet de l'ère éducative terrestre de Cauderon, « notre territoire est victime d'une disparition massive des pollinisateurs et des insectes. En cause, une agriculture intensive qui utilise beaucoup d'insecticides, pesticides, herbicides, des broyages et fauchages fréquents des jachères qui n'arrivent pas à floraison. »
C'est pourquoi, en collaboration avec Arbre et Paysage 32, il a travaillé avec ses élèves sur le rôle de la haie et les a amenés à réfléchir sur les moyens de les restaurer et de faire revenir les pollinisateurs sur le territoire de façon à restaurer le bénéfice qu'ils apportent pour les cultures aux alentours.
« L'idée est de montrer que l'on peut restaurer un milieu avec un peu de volonté, d'énergie, de respect envers ce qui est vivant! »
Chacun son rôle !
Le tracé de la haie a été réalisé par Jean-Claude Bourguignon, vice-président chargé de la transition écologique à la communauté de communes.
Ce tracé a été réalisé pour qu'elle serve de barrière à l'écoulement des eaux et empêche l'érosion du sol.
Arbres et Paysage 32 fournit les plants qui sont financés par le département dans le cadre de l'opération 7000 arbres.
On trouve des arbres de haute futaie, des arbrisseaux de toutes natures, cornouiller, cornier, troène, chênes verts, viorne, toutes les espèces champêtres.
Les élèves réalisent les trous dans la bâche, les trous dans le sol, ils répartissent les arbres de haute futaie sur la bande puis les arbrisseaux et veillent à alterner les espèces.
Ils placent des collerettes autour des petits arbres pour empêcher l'herbe de pousser et favoriser l'écoulement de l'eau au pied des racines.
La commune intervient aussi par le biais d'un engin qui va déposer du gravier sur les collerettes pour les maintenir.
Manuel Henon, principal, présent sur place, se félicite que cette action crée chez les élèves un sentiment d'appartenance à la commune, à ce qui s'y passe.
« C'est un projet précieux à différents égards, en matière de protection de la nature, de la biodiversité bien entendu mais aussi pour sa dimension citoyenne : les jeunes deviennent acteurs de leur propre environnement et participent à l'aménagement de leur territoire.
C'est un projet fédérateur qui rassemble des jeunes enthousiastes et une équipe de professeurs très mobilisés. »
Barbara Neto, maire et présidente de la communauté de communes d'Artagnan en Fezensac se réjouit de l'aménagement de ce site qui peu à peu devient « plus naturel » et retrouve des haies, des arbres, des oiseaux, des insectes.
Les haies auront aussi un côté pratique comme elle le souligne, celui de délimiter les espaces lors des événements festifs et d'apporter sur le long terme de l'ombre aux campeurs et aux promeneurs.
Replacer Cauderon dans l'espace
Mais la plantation de haies n'est pas la seule activité réalisée ce jour sur le site de Cauderon.
Un peu plus haut, installés sur la spirale réalisée il y a deux ans, les élèves dessinent le paysage qu'ils ont sous les yeux.
Christelle Thiriet, professeur d'histoire-géographie nous explique leur travail :
« Toujours dans le cadre de l'ère éducative terrestre, il s'agit de replacer le projet plantation dans le contexte.
Les enfants font une étude géographique du milieu en réalisant un croquis de paysage, ce qui les oblige à observer et à représenter ce qu'ils ont observé, à la fois le paysage rural et urbain.
Ce sera retravaillé dans le chapitre de géographie « habiter le monde rural »
Au printemps, nous aborderons le côté historique en montant sur la colline de Saint-Jean de Castex.
On replace ainsi Cauderon dans le temps et dans l'espace »
D'autres actions à venir
Au printemps, les classes reviendront pour un travail sur les pollinisateurs.
Il s'agira de les recenser sur le terrain, de faire des relevés dans le cadre d'une activité de science participative avec un site qui répertorie les insectes et propose ainsi une base de données exploitées par des chercheurs.
Le collège a aussi pour objectif de réaliser des panneaux explicatifs pour sensibiliser les visiteurs au respect et à la protection du site.