La tradition des vœux n’échappe pas à la déshumanisation que subit notre société de façon galopante. Les anciens se souviennent des premiers de l’an de leur jeunesse où les enfants allaient de maison en maison souhaiter « bonne année », récoltant au passage une orange ou quelques bonbons .Les adultes faisaient de même, se déplaçant jusqu’aux parents et amis éloignés même géographiquement. Même les inconnus croisés par hasard avaient droit aux deux mots de circonstance et toujours avec le sourire !
Ensuite, ils ont plutôt envoyé des cartes de vœux , ces « mignonettes » qu’on recevait, en retour , par dizaines. Ne pas recevoir une carte de vœu d’un tel, pouvait être une cause de fâcherie éternelle . Puis est arrivé le téléphone et l’envie moindre d’écrire, donc on se téléphonait durant le mois de janvier même si on n’avait pas d’autres nouvelles le reste de l’année. Il y avait encore une intention personnelle, une façon de montrer que l’on n’avait pas complètement coupé les liens
Avec les portables, on appelait les intimes juste après minuit et çà restait encore une intention individuelle.
Avec les SMS, les mails, nouveaux changements : on ne s’adresse plus à quelqu’un particulièrement mais on fait un envoi en série, tant et si bien qu’on reçoit parfois ce type de vœux de la part de personnes que l’on ne connaît pas, tout simplement parce que, pour raison une quelconque et souvent ignorée , on se retrouve inscrit dans un groupe ! Et si on fait répondre, on remercie alors quantité de personnes dont on ignore même l’existence !
Quand on sort de chez soi le jour de l’an et pire encore par la suite, rares sont ceux qui vous diront « bonne année » et c’est un vocabulaire qui ne sort plus de la bouche des enfants.
Par contre les politiques organisent à profusion des cérémonies des vœux qui, heureusement , peuvent durer tout le mois de janvier, une occasion de pouvoir s’exprimer devant un auditoire le plus large possible et qui, vu les circonstances, ne sera pas contradictoire car aussi se satisfaisant des petits fours en attendant de revivre la même chose en 2024 !