A la découverte des Tongue Drums avec Rémy Vincent !

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Peut-être avez-vous déjà croisé sur votre route ces drôles de mini "soucoupes volantes" colorées lors de Label Rando ou lors du vernissage de « L'Art'rencontre » à Herrebouc....

Peut-être les avez-vous déjà entendu sonner...

En effet, en plus d'être décoratifs, ces drôles d'objets sont de véritables instruments de musique : ils naissent sous les doigts de Rémy Vincent qui s'empresse aussitôt de les faire chanter.

Rencontre :

Journal du Gers : Rémy Vincent, qui êtes-vous ?

Rémy Vincent : J'ai à la base un passé musical : j'ai appris le piano jazz pendant 7 ans quand j'étais petit.

Mais ma formation professionnelle n'a rien à voir avec mon activité actuelle !

Il y a 4 ans, je travaillais comme ingénieur d'étude en biologie végétale à l'INRA.

En découvrant des instruments comme le handpan qui fait partie de la même famille que les instruments que je fabrique, je me suis reconnecté à mon amour de la musique.

J'ai fait découvrir ces instruments autour de moi et en particulier à un ami zingueur de formation qui avait fait les Compagnons du Devoir ; il a trouvé une méthode pour réaliser les Tongue Drums qui sont les instruments que je fabrique actuellement.

On a travaillé plusieurs mois ensemble, ce qui m'a permis de me former car avant cela, je ne savais ni utiliser ni même tenir correctement une meuleuse ou une scie sauteuse !

Quand je suis arrivé au terme de mon contrat d'ingénieur, j'ai décidé de fonder mon auto-entreprise « L'Art des Ours », afin de me lancer à plein temps dans la fabrication de ces instruments de musique.

Journal du Gers : « L'Art des Ours », pourquoi ce nom ?

Rémy Vincent : Au début, nous étions trois personnes, deux qui fabriquions les instruments de musique et une amie qui faisait de la pyrogravure sur bois.

Il se trouve que notre animal totem à tous les trois est l'ours et nos créations sont la forme d'art que nous proposons, d'où "L'Art des Ours" !"

Mes deux compagnons n'ont pas pu continuer mais j'espère qu'un jour ils pourront me rejoindre et que l'on poursuivra cette aventure à trois.

Journal du Gers : Pouvez-vous nous parler des instruments de musique que vous fabriquez ?

Rémy Vincent : Ce sont des Tongue Drums, qui est un terme générique pour ces instruments, Tongue - langue en anglais- car ce sont des languettes découpées dans l'acier qui font la résonance et Drums parce que ce sont des percussions. Je les appelle aussi des percussions mélodiques.

Je les fabrique à partir de vieilles bouteilles de gaz jetées en déchetterie, trouvées lors de vide-maisons, des bouteilles non consignées dites orphelines et destinées à finir en déchetterie, des bouteilles que je récupère, dégaze et travaille pour obtenir cet instrument.

Je découpe le haut et le bas de la bouteille que je ressoude ensemble, je nettoie tout l'acier, je découpe les languettes et je forme une gamme sur l'instrument afin que l'on puisse en jouer.

Pour la décoration, je fais le travail à la chauffe : quand on chauffe l'acier, il prend différentes couleurs qui vont du doré, cuivré au violet en passant par le bleu profond et le bleu clair ; je joue avec les couleurs de l'acier et je réalise aussi des visuels en gravure.

Pour des visuels en peinture, je travaille avec une amie artiste sur Toulouse qui crée des peintures sur les instruments en fonction des gammes et des souhaits des clients.

On peut répondre à des commandes spécifiques comme celle de cette dame qui voulait une licorne pour sa fille !

Journal du Gers : Par qui et comment ces instruments peuvent-ils être utilisés ?

Rémy Vincent : Ces instruments peuvent être utilisés par tous, c'est ce qui m'a plu dès le départ.

Je commence à avoir un bon background musical et je m'amuse beaucoup avec, j'ai des amis musiciens confirmés qui en jouent mais l'instrument s'adresse aussi à des non musiciens, car j'implémente une gamme dans l'instrument, c'est-à-dire que quelles que soient les notes que vous jouez, il n'y aura pas de fausses notes comme avec un piano ou une guitare où l'on va trouver toutes les notes possibles.

Ici, ce sont des notes choisies qui vont donner une couleur, une ambiance à l'instrument.

C'est pourquoi il s'adresse tout autant à des néophytes qu'à des musiciens avertis.

Pour arriver à le faire résonner avec des mains, il faut un temps d'adaptation. C'est pourquoi quand je vends l'instrument, je le fournis avec des baguettes que je fabrique avec de petites balles rebondissantes qui font résonner l'instrument sans difficulté.

S'il fallait parler de bagage en amont, je dirais peut-être le sens du rythme régulier : à partir de là on peut construire toutes les mélodies qui nous viennent en tête.

Journal du Gers : Y a-t-il un profil type des personnes intéressées par l'instrument ?

Rémy Vincent : Non, les profils sont vraiment très variés.

On va trouver des musiciens, des praticiens du bien-être comme le reiki ou autre - car ce sont des instruments très propices à la sonothérapie et à la musicothérapie - mais aussi des personnes qui tombent amoureuses du son de cet instrument comme j'ai pu l'être quand je l'ai découvert il y a 4 ans.

Dans ce cas de figure, ce sont des personnes qui sont très attachées à créer leur propre instrument, qu'il s'agisse de la gamme ou du visuel.

Journal du Gers : Vous avez récemment présenté au Château de Herrebouc une fable musicale « L'appel de l'arbre » en collaboration avec Sylvain Trabut. Pouvez-vous nous en dire quelques mots ?

Rémy Vincent : Nous nous sommes rencontrés Sylvain et moi à l'IME La Convention à Auch où nous proposions tous les deux des ateliers.

Nous avons tout de suite « accroché » et nous avons décidé de monter un spectacle qui n'était pas une commande.

Nous l'avons proposé à la fin de la journée d'ateliers et ça a beaucoup plu.

Puis nous avons peaufiné la création et travaillé surtout «  la scène » que l'on peut maintenant transporter. Nous avons déjà des contacts pour le jouer en début d' année prochaine.

Nous continuons à le faire évoluer au fil du temps.

Pourquoi ne pas rajouter un conteur par exemple ?

Journal du Gers : Comment avez-vous composé la musique du spectacle ?

Rémy Vincent : Il y a une part d'improvisation car cet instrument est très propice à l'improvisation mais j'ai composé un thème musical pour chaque personnage.

Chacun a son instrument et son thème en fonction de l'action. Par exemple, pour Nelyan, le premier personnage lent et imposant, j'ai choisi un thème un peu plus calme, une signature rythmique en 5 temps pour avoir quelque chose de lent, de posé.

Pour Flop qui sort des trous et monte aux arbres, j'ai choisi quelque chose de plus espiègle avec un rythme un peu groovy...

J'ai donc une base sur laquelle j'improvise comme Sylvain qui improvise un peu lui aussi en faisant évoluer ses personnages sur la scène.

Journal du Gers : Des projets ?

Rémy Vincent : Oui, développer notre collaboration avec Sylvain autour de ce spectacle.

Ensuite, je fabrique cet instrument mais je souhaite avant tout le faire connaître à travers des cours de musique, des démonstrations, des ateliers de découverte...

Je commence à me lancer dans ce volet d'activité que je voudrais étendre.

Enfin, un de mes objectifs serait que l'instrument soit utilisé avec d'autres instruments, piano, violon, guitare, flûte dans le cadre de groupes de musique de la région.

Que vous soyez des particuliers musiciens ou pas, de simples curieux, des structures associatives, des centres de loisirs, des établissements scolaires... voici tous les renseignements pratiques.

Où rencontrer Rémy Vincent et ses Tongue Drums ?

  • sur le marché de Monfort de 11 h à 22 h le samedi 3 décembre,

  • au marché de Noël d'Auch, du 16 au 24 décembre dans un chalet en extérieur à la Maison de Gascogne,

  • chez lui à Lasseran, il reçoit dans un bureau aménagé afin que les gens puissent essayer au calme les instruments et voir aussi les visuels

Comment le contacter ?

https://www.facebook.com/artdesours

sur Instagram

06 08 80 18 26

[email protected]

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