Rawa Ruska, devoir de mémoire

Rawa_Ruska_stalag_325.jpg

Congrès départemental annuel à Beaumarches le 26 juin 2022

Rawa Ruska : Assemblée générale à Beaumarches.

« Aucun Français n'en serait sorti vivant »

Voici l’affirmation de Herr Borck, lors de son jugement au procès de Nuremberg en septembre 1946 : « Rawa-Ruska restera mon oeuvre, j'en revendique hautement la création et si j'avais eu le temps de la parachever, aucun Français n'en serait sorti vivant ».

Dimanche 26 juin 2022, à partir de 9h30, Beaumarches accueillera l’assemblée générale de l’association Rawa Ruska.

Ne pas oublier les victimes de guerre.

Suite à une cérémonie au monument aux morts, avec dépôt de gerbes, les membres de l’association se recueilleront sur la tombe d’un ancien prisonnier de guerre du Stalag 325 en Ukraine. Il s’agit du soldat Léopold Brescon, déporté en mai 1942.

L’assemblée générale sera suivie d’un repas pour les membres de l’association.

Rawa Ruska, le camp de « La goutte d’eau » et de « La mort lente » (Winston Churchill).

Rava-Rouska ou Rawa Ruska est une ville de l'oblast de Lviv, en Ukraine (à 52 km au nord-ouest de celle-ci). 

Rawa Ruska a successivement fait partie de la Pologne, puis de l'Union soviétique en 1939, ensuite elle fut occupée brièvement par les troupes allemandes durant la Seconde Guerre mondiale, avant de revenir dans l'Union soviétique après la guerre, et elle se trouve finalement aujourd'hui en Ukraine.

C’est là que se trouvait un camp de prisonniers de guerre, où périrent de nombreux prisonniers soviétiques, français et belges, pendant la Seconde Guerre mondiale.

Stalag 325. (source : Wikipedia)

Kriegsgefangenen-Mannschafts-Stammlager 325 pour les allemands, Шталаг 325 pour les russes, voici les grandes lignes de l’histoire du Stalag 325.

Le Stalag 325 se trouve à proximité de Rawa Ruska. Ses camps satellites se trouvaient à Termopil, Zolotchiv, Stryï, Zwierzyniec, Terebovlia et Skole.

Le 22 juin 1941, dès le début de l'invasion de l'Union soviétique, la ville de Rawa Ruska fut conquise par l’armée allemande. (…) Dès le premier jour de l'occupation allemande, la ville fut le théâtre d'assassinats de masse commis par les nazis. Dix-huit mille soldats soviétiques y trouvèrent la mort au cours des années 1941 et 1942.

En mars 1942, ce camp de prisonniers devint un camp de représailles, le Stalag 325. Il fut créé pour des prisonniers de guerre français ou belges dont une grande partie périrent en raison des mauvaises conditions de vie que les allemands leur infligeaient. Ses victimes y étaient déportées suite à des tentatives d’évasion ou des refus de travailler. Le premier convoi arriva à Rawa-Ruska le 13 avril 1942.

En juin 1942, les prisonniers français et belges étaient environ 10 000. On commença à les répartir dans des «sous-camps» créés dans la région. L’histoire de ce camp se mêle à l’histoire des camps environnants de Belzec et de Janowska.

Sur plus de 1 500 000 prisonniers de guerre français internés en Allemagne, 24 000 à 25 000 furent dirigés sur Rawa-Ruska et ses sous-camps. « Rawa-Ruska, camp 325, retenu par l'ennemi pour son extrême éloignement de la France, l'était aussi par le fait qu'il était situé sur un territoire soustrait aux garanties de la Convention de Genève.

Vers une mort lente.

Les conditions de vie y étaient particulièrement pénibles, en raison du climat d'abord. Des températures de −20° à −30 °C étaient fréquentes pendant les cinq mois d'hiver. Et la chaleur était torride en été. S’ajoutait une nourriture insuffisante et du travail forcé auquel étaient contraints les prisonniers.

À Rawa Ruska, les robinets d'eau étaient rares et bien insuffisants pour quelque 10 000 hommes, ce qui devait amener ultérieurement Winston Churchill à décrire dans un discours le camp de Rawa Ruska comme celui « de la goutte d'eau et de la mort lente ».

L’Armée rouge libéra la ville et le camp de Rawa ruska le 20 juillet 1944, mais les prisonniers y furent retenus plusieurs mois par les soviétiques, jusqu'à ce qu'ils puissent être rapatriés en France ou en Belgique, à savoir près d'un an plus tard, le 2 juillet 1945.

Une commission d'enquête (septembre 1944), estima que 18 000 soldats soviétiques furent fusillés ou périrent de mauvais traitements ou de maladie à Rawa Ruska et aux alentours. Typhus, typhoïde, diphtérie, dysenterie bascillaire, diarrhée cholériforme étaient endémiques du Triangle de la mort. Une dizaine de milliers de Juifs, au moins, résidant dans la région, étaient eux aussi exécutés.

Ceux de Rawa-Ruska: devoir de mémoire et transmission aux nouvelles générations.

En mémoire des combattants qui sont passés par le camp de Rawa-Ruska durant la Seconde Guerre mondiale, l'association « Ceux de Rawa-Ruska » a vu le jour.

Cette association regroupe l'ensemble des anciens combattants, qui se sont retrouvés déportés dans ce camp et leurs descendants. En 2007, seuls 2 % des anciens déportés vivaient encore, soit environ 500 personnes sur 25 000 rescapés initialement.

Une quarantaine de gersois à Rawa Ruska.

Rawa-Ruska a longtemps été méconnu en France. Les rescapés en parlaient peu. Aujourd’hui encore, des descendants ignorent ce que des membres de leur famille y ont vécu.

L’association « Ceux de Rawa Ruska » compte plus d’un millier d’adhérents en France, plus d’une quarantaine dans le Gers, tous descendants d’anciens prisonniers.

Dans le Gers,

Maurice Saum, de Barran, fut le dernier des survivants gersois parmi une quarantaine ayant été internés à là-bas. Ce n’est qu’à sa troisième tentative qu’il parvint à s’évader du camp et qu’il rejoignit son Barran natal où il fut éleveur. Décoré de la légion d’honneur, il est décédé en novembre 2015.

A Panjas, il y a une plaque du souvenir dédiée à ceux de Rawa Ruska. Quatre anciens prisonniers y sont enterrés : Henri Lartigolle, Raymond Kieffer, Auguste Alcade et Siméon Ducom.

Dimanche prochain, les membres de l’association « Ceux de Rawa Ruska » qui se retrouveront à Beaumarches se recueilleront sur la tombe de Léopold Brescon. Né à Beaumarches le 21 mai 1913, celui-ci est décédé le 15 février 2004 à Tarbes.

Ceux de Rawa Ruska Contact dans le Gers : Christian Brescon – 06 86 57 92 44.

Pour en savoir plus sur le sujet, quelques liens:

Divers articles sur le Journal du gers :

Livre : Daniel Bilalian, Le camp de la goutte d'eau, Paris, Presses de la Cité, 1998, 215p. (ISBN 2-258-00709-7)

">Film : http://www.lesfilmsdici.fr/fr/catalogue/5077-rawa-ruska-le-camp-des-evades.html

https://memorialderawaruska.jimdofree.com/confession-du-chef-de-camp/

Germans troops at Rawa Ruska.jpg
Germans troops at Rawa Ruska.jpg
mémorial rawa ruska.jpg
mémorial rawa ruska.jpg
slide_triangle de la mort.jpg
slide_triangle de la mort.jpg
Publicité
Suggestion d'articles
Suggestion d'articles