Panjas : Ils se souviennent de Rawa-Ruska

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Dimanche matin, les descendants des prisonniers du camp d’internement de Rawa-Ruska se sont retrouvés à la salle des fêtes de la commune, où ils ont assisté à l’assemblée générale de l’association Ceux de Rawa-Ruska et leurs descendants.

Lors de son mot d’accueil, le maire  Marie-Claude Mauras a précisé : «  Je suis très heureuse de vous accueillir dans notre commune, d’autant plus que Régine Lartigolle, est une élue de la commune, fille d’un ancien prisonnier de Rawa-Ruska, une amie et ensemble nous sommes très attachées au devoir de mémoire et à la transmission aux nouvelles générations. J’ai un profond respect pour tous ces hommes et ces femmes qui ont combattu  pour la liberté. Certains ne sont pas revenus, d’autres blessés physiquement ou dans leur esprit. Ici c’est un lieu de mémoire, continuez dans cette voie. La commune de Panjas est toujours prête à vous accueillir. »

Le président de l’association gersoise,  Ceux de Rawa-Ruska et leurs descendants, Franck Barsacq, a ouvert l’assemblée générale en présence de la présidente d’Aquitaine,  Chantal Martin et de Bernard Candelon, président de l’association du Lot-et-Garonne et de la Dordogne. Ensuite Franck Barsacq a invité l’assistance à observer une minute de silence, en mémoire de Maurice Saum, dernier  prisonnier gersois de Rawa-Ruska, décoré de la légion d’honneur et décédé au mois de novembre 2015.  

Le président a rappelé les temps forts de l’année 2015, notamment la pose de la plaque du souvenir au mémorial de Panjas, la participation des membres de l’association aux diverses cérémonies officielles, et l’acquisition d’un nouveau drapeau, en remerciant les nombreux donateurs, qui par leur générosité ont permis cette acquisition pour une somme de 1 551,70 euros.

Pour l’année 2016-2017, cinq plaques du souvenir seront achetées pour remplacer sur les tombes, celles qui sont abimées.

À l’aide d’un diaporama, Bernard Candelon a commenté le voyage effectué à Rawa-Ruska.

Après l’intervention de Chantal Martin, le maire Marie-Claude Mauras, cinq porte-drapeaux et l’assistance, se sont rendus au Monument aux morts, à la stèle de l’abbé Tales, où ils ont procédé au dépôt de gerbes et ont observé une minute de silence.

De là, le cortège s’est rendu au cimetière pour déposer une rose sur les tombes des quatre prisonniers de Rawa-Ruska : Henri Lartigolle, Raymond Kieffer, Auguste Alcade et Siméon Ducom. Après un moment de recueillement, le cortège s’est rendu au mémorial, pour procéder au dépôt de gerbes et observer une minute de silence.   

 

Un petit rappel sur Rawa-Ruska

Il convient de se remémorer la déclaration faite par le général de Gaulle, le 28 juin 1940, annonçant la formation d'une force française terrestre, aérienne et navale.Tous les militaires français étaient invités à s'y joindre, tous les jeunes gens et tous les hommes en âge de porter les armes étaient invités à s'y enrôler.

Cet appel soulignait encore que tous les officiers, soldats, marins, aviateurs, français où qu'ils se trouvent, avaient le devoir de résister à l'ennemi. Répondant à l'Appel du général de Gaulle, parvenu jusque dans les stalags et commandos, informés enfin d'une lutte entreprise par des mouvements de Résistance, de nombreux prisonniers de guerre français s'évadèrent.

Le  camp d'internement

Ces prisonniers  n'hésitèrent pas à prendre des risques sur le territoire même de l'ennemi. En mars 1942, un avis était apposé dans les stalags, d'après lequel, et suivant un ordre de l'OKW de Berlin, des mesures étaient prises contre les prisonniers français et belges évadés récidivistes et coupables de sabotages ou de refus de travail réitérés.

 Les prisonniers qui osèrent résister ou s’évader, furent  transférés à Rawa-Ruska, au nord-ouest de Lemberg. Malgré cette menace terrible, de nombreux prisonniers de guerre français n'hésitèrent pas à récidiver  dans l'évasion, le refus de travail, et s'exposèrent  donc  à la déportation à Rawa-Ruska. »

Sur plus de 1 500 000 prisonniers de guerre français internés en Allemagne, 24 000 à 25 000 furent dirigés sur Rawa-Ruska et ses sous-camps. « Rawa-Ruska, camp 325, retenu par l'ennemi pour son extrême éloignement de la France, l'était aussi par le fait qu'il était situé sur un territoire soustrait aux garanties de la Convention de Genève.

Rawa-Ruska ou le Camp de la goutte d'eau

Rawa-Ruska ne figurait pas parmi les camps d'extermination, mais ses conditions de vie s'y apparentaient. Entre le mois d'avril et le mois de décembre 1942, plusieurs milliers de soldats français y furent internés, dont une quarantaine de Gersois (parmi ces derniers quatre Panjagais).

Avec ce camp, les nazis voulaient mater ces résistants. Les prisonniers y vécurent dans les pires conditions, avec un seul robinet d'eau non potable pour 15 000 prisonniers, ce qui lui valut le surnom du camp de la goutte d'eau. Les prisonniers y subissaient le froid, les privations et toutes sortes d'exactions. Le stalag 325 fut surnommé par Winston Churchill le « camp de la soif et de la mort lente ».

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