Gérard Duclos, maire de Lectoure, remet à Élie Davasse la médaille de la ville, le samedi 16 décembre 2017, le jour de ses cent ans.
Jean-Pierre Trupin, le secrétaire du comité FNACA de Lectoure, rend hommage à Élie Davasse.
Élie Davasse s’est éteint lundi 3 janvier 2022. Né en 1917, il venait tout juste de fêter ses 104 ans.
"Élie vient de nous quitter, mais il nous avait tant accoutumé à sa présence que nous en avions presque oublié que cela pouvait arriver. Ce n’est donc pas sans émotion que nous avons appris sa disparition, qui laisse un grand vide dans son environnement familial, amical, professionnel et associatif.
Le siècle qu’il a traversé n’a pas toujours été très tendre pour lui. Après sa scolarité à Saint-Avit-Frandat, les travaux des champs l’ont occupé jusqu’à son appel sous les drapeaux en 1938. Il ne devait quitter l’uniforme que 7 ans plus tard, après avoir participé à toute la guerre, d’abord au combat, puis en captivité, à Rawa Ruska en Ukraine durant 5 années, où là, il retrouva Robert Duclos, dont le fils Gérard devait devenir maire de Lectoure.
De retour en 1945, il épouse Élise Balech l’année suivante. Le couple a 2 enfants, Georgette et Jean-Claude, hélas décédé. La petite famille saura, jusqu’au bout, conserver intact le lien familial, malgré les turbulences de la vie. D’abord installée à Castéra-Lectourois, au hameau de Poune, pendant une vingtaine d’années, la famille emménage ensuite rue du Saint Esprit à Lectoure.
Elie était Agent de Travaux au service des Ponts et Chaussées, fonction qu’il devait occuper pendant trente ans. Ayant été l’un de ses collègues pendant les deux dernières années de sa carrière, je peux témoigner de l’intérêt qu’il portait à son travail et de sa grande conscience professionnelle. Sa longue carrière prit fin en 1977, pour une retraite plus longue encore, mais hélas assombrie par la perte de sa chère Élise en 2017.
Tant qu’il le put, il se consacra à la cause des Anciens Combattants et Prisonniers de Guerre, dont il était le porte-drapeau, et dernier représentant dans le département. Lors de la cérémonie organisée à la mairie de Lectoure pour son centième anniversaire, lui fut remise la médaille de la Ville par le maire Gérard Duclos, en reconnaissance de son dévouement pour la collectivité. Il eut le bonheur de transmettre le drapeau à son petit-fils Arnaud, et à sa petite fille Valérie en qualité de suppléante.
Avec la section lectouroise du Souvenir Français, dont il devait plus tard, être nommé vice-président honoraire, il a participé activement à la restauration du cimetière militaire de Lectoure. En reconnaissance de ses services, cette association lui a décerné sa médaille de vermeil.
Quand il pouvait profiter du soleil sur le banc de la place, il appréciait qu’on vienne lui tenir compagnie, et il ne se faisait pas prier pour raconter ses aventures et mésaventures pendant la guerre, tout comme sa laborieuse traversée de la France en 1945, pour son retour au bercail. En guise de bonjour à l’égard des passants, il fabriquait des petits moulins qu’il plaçait sur l’appui de sa fenêtre et que le vent animait.
Le dimanche 15 décembre 2019, à son domicile, une petite délégation du comité FNACA de Lectoure était venue lui souhaiter son anniversaire.
Humaniste à sa façon, il ne manifesta pas de rancune pour le peuple allemand.
Il aimait parler de son travail d’entretien de la route, à une époque où presque tout se faisait manuellement. La nationale 21, c’était un peu sa chose. Il fallait être robuste, mais il menait une vie très saine, aidé en cela par le soutien affectueux de tous les siens, Georgette et son mari Didier, leurs enfants et petits enfants et leur famille, dont l’indéfectible dévouement a permis cette belle longévité.
Élie, si nos combats ont été différents, à des époques différentes, nos engagements ont été semblables. Par-delà le temps, nous sommes de la même famille. Tes camarades de combat ne t’oublieront pas.
Adishatz Elie."
Le Journal du Gers adresse à sa famille et à ses proches ses très sincères condoléances.
Ses obsèques ot été célébrées en l’église de Castéra-Lectourois, le 6 janvier, suivies de l’inhumation au cimetière du Castéra.