Les poètes accèdent à l'immortalité grâce au souvenir qui perdure chez les vivants, disait à peu près Ronsard. C'est vrai aussi pour des hommes qui ont marqué leur environnement partout où ils ont vécu et agi. C'est ainsi que Nicola (bien lire Nicola) Monaco, professeur de physique-chimie à la Cité scolaire d'Artagnan, a marqué celle-ci ainsi que le Clan (à l'époque cela signifiait « Culture loisirs animation Nogaro ») par son dynamisme et son action novatrice, de 1983 à 1996. « Un homme épatant et chaleureux » nous dit José Marseillan.
Un professeur novateur
Il est mort récemment, mais José et Danielle Marseillan, qui étaient en poste à la Cité scolaire d'Artagnan, en ont un souvenir vivant. « C'était quelqu'un de novateur », nous dit José Marseillan. « Avec son dynamisme hors du commun, il inventait de nouvelles expériences pour les travaux pratiques au laboratoire, expériences qu'il faisait approuver par la cité scolaire et l'Éducation nationale ». Cela donnait du travail à l'administration, mais les enfants étaient enthousiastes ».
Cet homme était sportif. Il a joué pendant des années au Tennis-club de Nogaro et, militant associatif, il a été parmi les organisateurs des tournois de tennis de table du Clan.
Micro-fusées conservées par José et Danielle Marseillan
L'atelier de micro-fusées
Mais le clou de son séjour à Nogaro a été son atelier de conception, construction et lancement de micro-fusées par de nombreux collégiens, avec la bénédiction de l'Inspection académique et dans le cadre du Clan. Un atelier qui a eu un succès considérable, y compris dans le public. Il faut se souvenir qu'à l'époque, le Clan, créé par des professeurs de la Cité scolaire, était une sorte de prolongement de celle-ci. Cet atelier fut une telle réussite que l'Éducation nationale choisit Nicola Monaco pour élaborer le volet pédagogique de la Cité de l'Espace à Toulouse, alors qu'il était parti poursuivre sa carrière à L'Isle-Jourdain.
Des liens solides avec Nogaro
Pourtant, il ne coupe pas les ponts avec Nogaro : « engagé pour la culture et élu municipal de L'Isle-en-Dodon, il invite en 2011 l'atelier-théâtre du Clan à venir jouer dans cette ville la pièce Un chapeau de paille d'Italie d'Eugène Labiche. « Ce fut, selon José Marseillan, « une soirée mémorable, avec une salle comble, la présence de nombreux collégiens et un accueil inoubliable. »
Un exemple d'émigré bien intégré
« Nicola Monaco était un exemple d'intégration grâce à l'école de la République et à une volonté sans faille. Immigré en France en 1954, à l'âge de 7 ans, de son village des Abruzzes, il n'oubliait pourtant pas ses racines ». « C'est ainsi », poursuit José Marseillan, « que, dans les années 1970, il s'est fortement impliqué dans la relation de l'immigration italienne, en particulier dans le spectacle musical Italiens, 150 ans d'émigration en histoires, chants et images ». Un spectacle à succès : salle comble en 2015 à la Halle aux grains de Toulouse et 50 représentations dans toute la France et trois en Italie. De plus, il a raconté son parcours dans un ouvrage paru en 2016, Souvenirs d'une vie d'émigré italien.
José Marseillan conclut : « Un beau parcours auquel la maladie a décidé de mettre un terme ».
N.B. - Sur la photo du haut de page : Nicola Monaco (photo communiquée par José Marseillan).