Le 4 novembre 2021 a lieu une réunion du Conseil municipal de Nogaro. À cette occasion, Roger Combres, adjoint au maire et président du SIAEP (Syndicat intercommunal d'adduction d'eau potable), présente son rapport traditionnel sur le service public d'eau potable, conformément à la législation. Ensuite, le Journal du Gers rencontre Roger Combres le 6 octobre pour approfondir le sujet. Il ressort de ces rencontres que l'eau est de bonne qualité et qu'il faut investir pour changer les vieux tuyaux.
Qualité de l'eau
On se souvient que l'eau est captée en profondeur et sort à quelque 55 °. C'est l'ARS (Agence régionale de santé) qui est responsable des contrôles sanitaires. Il sont faits au captage, à la station de traitement de l'eau et sur le réseau de distribution par le Laboratoire de l'eau de la Haute-Garonne. Qui a effectué 17 prélèvements en 2020. La conclusion est que l'eau est de bonne qualité : « tous les bilans réalisés par l'ARS sont conformes aux normes en vigueur » : ils sont conformes à 100 % aux normes microbiologiques et physico-chimiques.
Ce qui est logique, puisqu'il s'agit d'une eau d'origine fossile.
Les vieilles conduites en PVC d'avant 1980
Certaines conduites en PVC (polychlorure de vinyle) posées avant 1980 peuvent laisser échapper du chlorure de vinyle monomère (CVM), qui est cancérigène si la dose dépasse 0,0005 microgramme par litre. En attendant que ces tuyauteries soient changées, il vaut mieux ne pas laisser l'eau stagner longtemps dans les conduites : si l'on s'est absenté plusieurs jours, il est conseillé de faire couler les robinets quelques minutes au retour. Car il n'y a aucun risque si l'eau coule régulièrement.
Il y a aussi des conduites en amiante-ciment : elles ne font courir aucun danger, mais les mouvements de terrain - l'argile qui se contracte et se rétracte - les casse.
Ces conduites seront remplacées. Vraisemblablement par un mix de conduites en fonte et de PVC dernier cri. L'Agence de l'eau paiera une partie de ces investissements indispensables, mais le prix de l'eau devra être augmenté pour faire face au remboursement des emprunts nécessaires.
Tarification de l'eau
Le prix du service comprend :
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une partie fixe (abonnement),
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une partie proportionnelle selon la consommation.
Comme les volumes consommés sont relevés annuellement, les factures intermédiaires sont basées sur une estimation.
Pour un « abonné » (c'est-à-dire toute la famille qui habite le même logement) et qui consomme 120 m³ d'eau par an sans assainissement à Nogaro (sauf au Bouit, desservi par Loubédat), Bourrouillan, Caupenne et Sainte-Christie, le coût du m³ est de 1,98 euros en 2021 contre 1,92 euros en 2020. À noter qu'il est en moyenne de 2,50 euros dans le Gers.
Avec assainissement, le coût du m³ est de 3,61 euros en 2021 contre 3,53 en 2020.
Régime d'exploitation
Le service dessert 3 159 habitants, mais 1 767 abonnés, contre 3 166 habitants et 1 695 abonnés en 2020.
Le service est exploité en affermage : le délégataire est Veolia (la Compagnie des eaux et de l'ozone). Le contrat a pris effet le 1er juillet 2013 pour 10 ans. Divers avenants lui ont été annexés pour intégrer Bourrouillan, pour établir une interconnexion avec le Siebag (adduction d'eau du territoire d'Aignan-Riscle), ainsi que pour fournir de l'eau à Arblade-le-Haut.
L'usine de production de Nogaro a une capacité de 2 400 m³ par jour. Son eau brute (chaude) est captée au forage d'Estalens, propriété de la commune de Nogaro.
Il y a 132 km de réseau, dont 111 km pour la distribution, un réservoir de 750 m³ au château d'eau rue Cassou de Herre à Nogaro et, à Sainte-Christie-d'Armagnac, un réservoir de 150 m³, une station de reprise de 50 m³, ainsi qu'un surpresseur au château d'eau.
La recette est égale à 218 950 euros, dont 144 206 euros pour la collectivité.
La distribution d'eau potable
Aussi étonnant que cela puisse paraître aux yeux du public, le volume d'eau produit (369 701 m³ en 2020, ne correspond pas au volume vendu la même année (228 726 m³). Roger Combres nous dit que la cause de cette différence est multiple :
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les prélèvements effectués par les sapeurs-pompiers,
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le lavage du matériel des diverses installations,
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les fuites (constantes),
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les prélèvements pirates sur les bouches destinées aux sapeurs-pompiers.
Moyennant quoi, 75 % de l'eau produite sont facturés, ce qui est dans la norme, d'après Roger Combres. Il est à supposer que les investissements prévus pour changer les vieilles canalisations pourront faire baisser ces pertes dues aux fuites. Actuellement, 1 %, soit 1 km de canalisation est changé chaque année.
Les missions de Véolia sont bien déterminées
Voici les principales :
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recherche et élimination des fuites,
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entretien et réparation,
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renouvellement des compteurs,
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renouvellement des canalisations liées aux ouvrages,
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renouvellement des canalisations inférieures à 12 m de long,
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renouvellement des équipements hydrauliques de traitement et de pompage etc.
Les missions du SIAEP
Elles sont complémentaires :
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renouvellement des branchements,
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mise en place de comptage sur les bornes et fontaines publiques (par exemple celles destinées aux sapeurs-pompiers,
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renouvellement des canalisations au-delà de 12 m,
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renouvellement des réseaux enterrés sauf canalisations inférieures à 12 m etc.
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N.B. - Sur la photo du haut de page : Roger Combres et Christian Peyret (maire de Nogaro) lors de la réunion du Conseil municipal.