On ne peut que louer l'heureuse initiative de René Carpentier, maire de Larroque-Engalin, d'avoir réuni ce samedi matin, sous le préau de sa mairie, de nombreux élus départementaux, régionaux et nationaux, pour la remise de la médaille départementale à quatre conseillères et conseillers municipaux, et une médaille d'honneur à son illustre prédécesseur, Georges Courtès. Je prie ceux que je vais oublier de bien vouloir me pardonner mais j'ai noté la présence de Gisèle Biémouret, députée, Yvon Montané, ancien député, Frank Montaugé et Alain Duffourg, sénateurs, Xavier Ballenghein, maire de Lectoure et conseiller départemental, Valérie Manissol, conseillère départementale, et de son époux, Thierry Manissol, maire de Saint-Mézard, Dominique Gonella, maire de Marsolan, Philippe Augustin,maire de Berrac, Ronny Guardia-Mazzoleni, maire de Fleurance, David Taupiac, maire de Saint-Clar.
Belle cérémonie, un peu longue diront certains. Mais, on les connait nos édiles. Ils ont l'habitude de parler en public. Même quand le discours est préparé par écrit ou dans la tête, difficile pour eux de ne pas faire une digression vers l'anecdote ou l'épisode qu'on avait oublié. Et puis, c'était mission impossible d'évoquer la carrière de Georges Courtès en quelques lignes. Professeur d'histoire au lycée Maréchal Lannes à Lectoure et au Garros à Auch, il a fait de son métier une passion. Incollable sur l'histoire de son département, ancien président de la société d'Archéologie du Gers, il est l'auteur de nombreux ouvrages sur tous ces sujets. Il a été aussi et surtout conseiller départemental et maire de Larroque Engalin jusqu'en 2020 après 37 ans de présence. Il a redonné à ce petit village d'une cinquantaine d'habitants une vitalité, et un cadre de vie, en achetant des maisons à l'abandon, en rénovant, en sécurisant, en modernisant, bref, un travail colossal réussi grâce aussi à la présence à ses côtés des membres de son conseil municipal.
Des élus municipaux à l'honneur ce jour, avec, priorité aux dames, Marie Claire Donadi, mémoire vivante du village et parfaite organisatrice des fêtes et des réceptions, Jean Cadéot, toujours disponible, efficace et discret, Jacques Aspe, spécialiste de la voirie et enfin Marcel Bonato, "la main verte", qui n'a pas son pareil pour faire resplendir les rosiers et embellir les rues du village.
A une époque où le bénévolat est devenu une denrée rare, il est réconfortant de constater qu'il existe encore des personnes désintéressées, capables de sacrifier du temps pris sur leurs loisirs ou sur la vie familiale, pour se consacrer au service des autres.
Après la remise des médailles, est venu le temps des discours. J'en ai retenu quelques bribes. D'abord, l'évocation par le sénateur Frank Montaugé de Marc Bloch, historien décédé en 1944 et dont les ouvrages sont parus à titre posthume. F. Montaugé donc, en faisant référence à la passion pour l'histoire de Georges Courtés, rapportait que Marc Bloch pensait que l'Histoire avec un grand H devrait plus souvent servir de guide et de référence pour ce monde actuel et ceux qui le gouvernent.
On dit souvent de l'histoire qu'elle se répète, ou même qu'elle bégaie. Mais, les mêmes causes produisant les mêmes effets, les leçons du passé devraient être sur toutes les tables de ceux qui prennent des décisions. Hélas, on sait ce qu'il en est...
J'ai noté également beaucoup d'émotion dans la voix de G. Biémouret, députée de la circonscription, quand elle a évoqué ses années de militantisme au côté de G. Courtès et ces campagnes électorales dures et éprouvantes. Très ému également, D.Taupiac, quand il a évoqué ses années de lycée à Lectoure, et enfin, René Carpentier qui a eu la gorge nouée en rendant hommage à Élie Valle, décédé en 2020, et à Jérome Bourgade, que j'ai eu l'honneur et le plaisir de bien connaître, et qui nous a quittés, trop tôt et trop jeune en mars dernier.
Mais, dans le Gers, il y a un temps pour tout, et après une légitime émotion vient le temps des félicitations et des remerciements autour d'un vin d'honneur offert par la municipalité.