Deux militantes CGT, Angèle Léger et Lucie Mazières, après plusieurs semaines de recherches dans les archives départementales, ont mis sur pied une exposition qui retrace une rétrospective de la victoire du Front populaire. De nombreux documents et affiches relatent les accords de Matignon, les 40 heures hebdomadaires et les 15 jours de congés payés.
« Aujourd’hui, personne n’imaginerait que les congés payés puissent ne pas exister, et pourtant, il a fallu les grèves de mai et juin 1936 et du Front populaire pour que le patronat et le gouvernement accordent, entre autres, les deux semaines de congés payés », souligne Angèle Léger. Laquelle avec sa complice Lucie Mazières au cours de leurs discours évoqueront les principales étapes qui ont conduits aux accords de Matignon le 7 juin 1936 signés par la CGT en présence du gouvernement Blum.
Cette conclusion est l’aboutissement d’une lutte ouvrière qui est parvenue le 6 février 1935 à faire échouer le coup de force de l’extrême droite. Le lendemain, 7 février 1935, Doumergue suite à la démission de Daladier, par l’intermédiaire du Préfet de police de Paris, interdit toutes manifestations. La réaction est immédiate de la part de la CGT, du PCF, des fédérations socialistes et de la fédération des fonctionnaires qui lancent un appel à tous les antifascistes pour manifester le 9 février, bravant l’interdiction. Les heurts sont violents, parmi les 50 000 manifestants il y aura 6 morts et plusieurs centaines de blessés. « Cette exigence dans l’action créera les bases du Front populaire, de l’unité syndicale CGT U CGT dans une seule organisation CGT », estime Angèle Léger.
Pour sa part, Lucie Mazières, après avoir minutieusement rappelé les nombreux mouvements de grèves et les occupations des lieux de travail, conclura : « Mais jamais dans le cadre du système capitaliste les conquêtes sociales sont définitivement acquises, la réaction du grand patronat et de la bourgeoisie soutenus par des politiciens qui trahissent leurs engagements ne tardera pas. C’est pourquoi nous sommes ici aujourd’hui pour commémorer les 85 ans des congés payés mais surtout se rappeler que rien n’est jamais acquis et qu’il faudra continuer de lutter pour conquérir de nouveaux droits pour toutes et tous ».
L’exposition est visible à l’UD CGT du Gers, 28 rue Gambetta, Auch.