L'association des Amis de Saint-Michel avait déjà mis la barre très haut, au mois de juin, pour la reprise des expositions, avec quatre artistes : Frédérique Nanjod, Michèle Becker, Dominique Médard et Érick Fourrier. La porte d'entrée de l'église Saint-Michel redécorée par ce dernier, le sculpteur du mois, avait attiré immanquablement les visiteurs dans l'enceinte du bâtiment.
Un gros démontage plus tard, mais surtout une transformation radicale de l'espace de l'église permet d'accueillir trois nouveaux artistes régionaux.
Lors du vernissage qui se déroulait ce vendredi 2 juillet, Marie-Claude Montané-Séailles, la présidente de l'association, n'oublie pas de féliciter l'équipe d'accrochage et les bénévoles qui ont redoublé d’efforts pour donner à cette exposition la dimension qu’elle mérite.
Car cette installation, par son caractère incandescent, permet de magnifier à la fois les œuvres des artistes et le superbe site patrimonial où elles ont pris place.
↪ Sonia Jacqueline : des corps de chair et d'âme cernés de clair-obscur
Elle s’intéresse au côté charnel et primitif de l’être humain, à ses origines, à ses fragilités, la chair n’étant, selon elle, que l’enveloppe fine et souple de l’âme. Sa rencontre avec le PVC fut décisive, car il allie souplesse et fermeté. Limitée par la dimension des toiles, elle a alors trouvé cet autre support. Il suppose une préparation préalable de la surface. Mais le PVC lui donne une grande liberté quant au format.
L'ossature émerge alors, capable de résister à la densité charnelle, à sa chasse à l'Homme.
Les êtres, même en groupe, paraissent seuls. Sonia interroge sur le sens même de la vie, la place de chacun dans un monde dont elle ne capte pas le sens, laissant à chaque observateur la liberté d’en dénouer l’énigme.
Chacun se racontera son histoire et finira le tableau.
Les œuvres de Sonia sont puissantes, sans artifice, d’une grande sincérité.
↪ Charlotte Massip ou le corps humain revisité
La Gersoise du mois puisqu'elle a rejoint Lectoure depuis six mois, est une graveuse. Pour son travail, elle utilise une technique qui demande une grande précision du trait, où le moindre écart ne pardonne pas.
Elle se passionne pour l’anatomie qui très vite n’aura plus de secret pour elle, ce qui l’amènera à la création des "disséqués".
Charlotte Massip a reçu différents prix et distinctions, honorée par l’Académie Française en tant que graveur membre de la Casa Velasquez.
Elle donne des cours et des formations de gravure reconnus par Pôle Emploi et vient de lancer une gamme de papiers peints sur mesure.
Elle a ainsi animé toute la journée, sur place, des ateliers de gravure pour des élèves des écoles Jules Ferry et Mendès France. Chaque élève est reparti avec sa gravure et se souviendra certainement de cette belle journée de création.
↪ François Lacoste, pas un simple sculpteur mais un assembleur-constructeur
Deuxième aquitain parmi les artistes du mois, le Pessacais qui sculpte le bois, est également chercheur et expérimentateur. Au-delà de la prouesse technique que représentent ses créations, les mots jouent un rôle important dans son univers. Intégrés à l'œuvre ou sous forme de titres, ils leur apportent un éclairage subtil.
Troisième artiste présenté, comme les deux autres, il s'intéresse au corps humain mais aussi aux objets familiers pour nous parler du quotidien.
Le vide l’intéresse autant que l’enveloppe. Il perce ses sculptures, les troue, pour ainsi pouvoir promener le regard à l’intérieur.
Ses œuvres, à la fois délicates, subtiles et déroutantes sont un ravissement dont personne ne se lassera. Lui aussi a assuré un atelier toute la journée et les élèves sont également repartis avec leur souvenir personnel de cette rencontre.
Vous souhaitez mieux connaître François Lacoste, écoutez le sur une radio locale bordelaise, La grande radio.fr, parler de son métier de créateur, sculpteur sur bois : trois minutes pour découvrir les multiples facettes de son univers.
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Photos Marc Le Saux