Vous souvenez-vous d'avoir écouté des disques 78 tours ?

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Cette exposition, vous allez la regretter si vous ne l'avez pas vue !

Des expositions, on en rencontre pour tous les goûts ; celle organisée par l'Association culturelle de Sémézies-Cachan avait, pour elle, son originalité : une exposition de phonographes, de postes de radio d'avant, des T.S.F. quoi !, avec clou du spectacle, un orgue de Barbarie.

Danielle Sottil avait déjà repéré certains de ces collectionneurs. À l'occasion de la parution du livre intitulé "Une commune dans le Gers, Sémézies-Cachan au fil de l’histoire", lors de l'exposition montée pour faire découvrir les objets collectés pour la rédaction de cet ouvrage, Daniel Souquedauch présentait déjà quelques uns de ses gramophones.

Mais, en ce week-end des 22 et 23 mai, près de trente de ces appareils ont quitté son domicile dans la commune - puisque, natif de Sémézies, il y réside toujours -, pour être exposés à la salle des fêtes du village.

Il explique à Danielle comment lui est venue cette passion. Cela remonte aux années 70, lors d'un salon des antiquaires, à Toulouse, où il est tombé littéralement en extase devant une de ces machines. Il n'a eu de cesse, à partir de ce moment, d'en acquérir une très belle. Le premier trésor déniché, le mécanisme était enclenché, vide-greniers après vide-greniers, il s'est constitué une collection admirable. 

Comme cet exemplaire de fabrication suisse, avec ce pavillon rose... extraordinaire car il est asymétrique. De plus, il s'agit d'un engin précurseur, puisqu'avec son monnayeur intégré, il constitue l'ancêtre des juke-box, très populaires dans les années 60.

Les visiteurs ont pu les voir - et surtout les entendre - fonctionner comme sur cette image, ci-dessous à gauche, tout au long de ces deux jours. L'affluence, pour Sémézies-Cachan, était telle qu'en raison des consignes sanitaires, il a fallu contenir les gens à l'extérieur en attendant que, suivant le cheminement prévu toujours en raison du Covid, de la place se libère à l'intérieur.

Tous ces appareils sont en parfait état de marche, du bas de gamme - un qualificatif employé par leur propriétaire, mais est-il approprié pour ces objets tous devenus de plus en plus rares - au haut de gamme. Par exemple, ce gramophone avec sa caisse en chêne ouvragé pour y ranger le boîtier, le pavillon venant se loger dans son étui en osier - Photo ci-dessus à droite.

Tous ces objets d'exception, rassemblés dans la salle des fêtes locale, il fallait songer à leur sécurité. Foin de veilleurs de nuit ou de gardiens de sécurité assermentés, l'organisatrice de la manifestation a eu une idée originale. Trois camping-cars se sont installés devant l'entrée sur le parking, leurs propriétaires amis ont veillé sur place depuis l'installation jusqu'au démontage de l'exposition.

Serge Miquel lui est passionné depuis sa plus tendre enfance lorsqu'il a découvert le poste à galène de son père. Première expérience alors en s'essayant et en réussissant à en monter un à partir d'un kit. Depuis, lui aussi arpente les vide-greniers et s'est ainsi constitué une collection sans égale. Tous ces postes, il les restaure intégralement : ébénisterie et mécanismes.

Tout d'abord, Serge Miquel vous montre les ancêtres, deux postes à galène, à gauche sur la photo ci-dessus. Allez, on explique aux plus jeunes qui n'en ont jamais entendu parler de quoi il s'agit. Ce type de récepteur très simple, a passionné un grand nombre d'amateurs de T.S.F. (Transmission Sans Fil) entre les années 1920 et 1950.  Le “Poste à Galène” fonctionne sans source d'énergie. Seule l’énergie captée par l'antenne est utilisée, le niveau sonore restitué par les écouteurs est évidemment très faible.  Après sont apparus les postes à batterie et d'autres à lampes extérieures, attention ultra fragiles. Photo de droite ci-dessus.

Tous les boîtiers de ces postes en bois, étaient fabriqués, à l'origine, par des ébénistes. La découverte de la bakélite, première matière plastique à être produite industriellement, dans les années 1930 à 1940, a changé la donne. Légère, résistante à la chaleur et à de nombreux produits chimiques, incassable, faite pour durer, la bakélite est une nouvelle résine, premier plastique thermodurcissable, elle va permettre de fabriquer des boîtiers des postes de radio en quantité. Serge Miquel en a présenté un bon nombre de modèles tous différents.

Dernier exposant mais tout aussi intéressant. Lui n'expose qu'une seule pièce, mais quelle pièce ! Un orgue de barbarie conçu et réalisé par ses soins. De par son métier, Bernard Cott avait travaillé d'abord sur des instruments de musique mécanique. Sa carrière d'artisan facteur d'orgue l'a ensuite conduit à intervenir sur des orgues liturgiques pour des chantiers publics. Il a construit son orgue de barbarie pour garder une trace de son passé professionnel.

Il explique le fonctionnement de cet instrument avec des tuyaux comme pour un véritable orgue, mais sans clavier donc sans organiste, il s'agit d'une lecture avec des griffes et des cartons perforés.

Claude Mut qui avait déjà réalisé une vidéo lors de la précédente exposition, le 13 septembre 2020, n'a pas manqué d'en publier une nouvelle sur YouTube. Cliquez ICI pour y avoir accès. Vingt minutes pour vous faire regretter de ne pas avoir fait le déplacement à Sémézies-Cachan à cette occasion.

Mais, rien n'est perdu... Danielle Sottil a une imagination débordante, ses exposants du week-end, ravis d'avoir pu aérer leurs trésors, n'excluent pas de revenir à une autre occasion. Par ailleurs, la présidente de l'Association culturelle de Sémézies-Cachan planche sur son deuxième ouvrage au fil de l'histoire dans le Gers.

Toutes les illustrations de cet article sont des captures d'écran de cette vidéo. Le Journal du Gers remercie vivement Claude Mut pour son autorisation.

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