Jeudi dernier, l'art est entré dans le centre de vaccinations de Condom grâce à la prestation de deux danseurs de la Compagnie "Carré Blanc" de Michèle Dhallu.
Depuis que la Salle Pierre de Montesquiou reçoit les candidats à la vaccination le jeudi, le Docteur Jean-Louis Farjon est lui aussi présent. Après sa retraite de médecin libéral, il continuait à effecteur des gardes en tant que médecin urgentiste à l'hôpital de Condom. Mais un événément a bouleversé sa vie comme celle de beaucoup de monde. Alors qu'il séjournait en Finlande, il s'y est retrouvé bloqué à cause du confinement, impossible d'honorer les tours de garde qu'il aurait dû assurer à Condom. De retour en France, la décision de prendre sa retraite définitive s'est alors rapidement imposée.
Mais toujours, en cause le coronavirus, il a eu la possibilité de rejoindre les professionnels de santé présents salle Pierre de Montesquiou. Cela lui a permis tout en reprenant une activité temporaire de se sentir bigrement utile. Cependant, il faut savoir laisser la place et, pour lui, le moment est venu de repartir vers des horizons encore enneigés à cette époque, ceux de la Finlande. Toutefois, il a souhaité, pour soutenir ses collègues, leur laisser un peu de lui-même.
Première belle découverte : un pygargue à queue blanche autrement appelé aigle pêcheur.
Cela va donner une exposition temporaire de clichés de la même veine que ceux à l'affiche du 5e Festival Photo À ciel ouvert, à l'Ile d'Olonnne, en Vendée, de juillet à début novembre dernier. 2020, une année extraordinaire, toutes les habitudes modifiées, et, pour une fois, en pleine période estivale, il a eu l'occasion de prendre part à cette manifestation. Car exposer ses photos n'est pas son but ultime d'autant plus qu'à cette période de l'année, il est souvent ailleurs.
Jeudi 25 mars, les premiers à découvrir cette exposition seront donc le personnel médical à qui Jean-Louis Farjon a souhaité rendre hommage et les vaccinés Covid-19 du jour.
Plus tard, toujours ce même jour, mais en soirée, les élus participant au conseil municipal du soir - que chacun pourra d'ailleurs visionner en ligne - pourront laisser vagabonder leur esprit, loin des débats, en contemplant ces "Animaux d'en haut".
Sa calotte rouge sur toute la tête trahit son sexe, ce pic noir est fort probablement un mâle. Toutefois, pas besoin de voyager très loin pour en découvrir car il est bien présent sous nos latitudes. On commence à en revoir même dans le Gers.
Son fils Jérémie l'aide à installer tous ces clichés, avec le renfort d'un employé des services techniques de la mairie ; Jérémie, sapeur-pompier volontaire rattaché à Condom, connaît lui aussi très bien les centres de vaccination du département puisqu'il est un de ces pompiers que vous pourrez retrouver lors des séances de vaccination. Ce mardi, il était présent à Fleurance et il retrouvera la salle condomoise dès jeudi.
Au tour du glouton de prendre sa place. Un animal avec un nom plutôt rigolo mais solitaire et farouche, celui-ci, pas beaucoup de chance pour que vous le rencontriez au détour d'un de nos chemins forestiers, car il évolue sur les terres au climat rude de l’hémisphère nord. Il colonise des régions situées loin de l’homme car il a besoin d’espaces vierges pour survivre. Le carcajou, son autre nom, a un appétit féroce qui le voit s'attaquer même à des proies plus grosses que lui comme le renne, l’orignal, ou l’élan.
A côté du gros glouton, le mésangeai. Son autre nom, le geai sibérien, vous révèle sa provenance. Cet oiseau forestier de la taïga, habite les forêts de sapins, de mélèzes et d’épicéas. Il faut aussi se déplacer jusqu'au nord de la Finalnde pour le découvrir.
Maintenant, un animal qui peut être très agressif, baptisé omingmak par les Inuits, ce qui signifie "l'animal dont la fourrure est comme une barbe", il s'agit du bœuf musqué. Rares grands mammifères, avec l’ours polaire, à survivre dans les zones glacées de l’Arctique, le réchauffement qui sévit aujourd’hui sur notre planète, pourrait avoir raison de sa résistance.
En vol, deux cincles plongeurs : plus petit que les merles, ces passereaux sont uniques dans leur genre pour leur capacité à plonger et à nager sous l'eau
À leur côté, une chouette lapone ou chouette cendrée, là aussi pas besoin de trop d'explications pour savoir où elle vit. Pour affronter des hivers très rigoureux, elle est recouverte d'une masse de plumes importante qui la fait paraître plus grosse qu'elle ne l'est réellement.
On termine avec celui qui incarne le mieux l'oiseau de proie, un grand rapace prédateur hors-pair : un aigle royal qui a saisi un renard dans ses serres puissantes.
À vous de découvrir un dernier animal et pas des moindres, le renard polaire. On vous l'assure, il est là, bien caché parmi les autres photographies que Jean-Louis Farjon offre à notre contemplation.
Allez un dernier souvenir - petite photo - à emporter dans les espaces sauvages et peu peuplés du Grand Nord où il va séjourner dans son petit chalet en bois, à 80 kilomètres de la civilisation et du ravitaillement, mais à portée de grandes balades avec ses chiens de traîneaux dans l'Arctique européen.
D'ici son retour au mois de juillet, lors de réunions éventuelles dans la salle Pierre de Montesquiou, cette exposition temporaire pourra encore donner l'envie de voyager à certains.
À moins que... Jean-Louis Farjon ayant donné des idées à d'autres, pourquoi ne pas profiter de ce centre de vaccinations temporaire lui aussi pour proposer une seconde exposition ?
Photos Marc Le Saux