Pandaman ou la vie en couleur !

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Souvenez-vous, nous l’avions rencontré entouré des jeunes du CLAC qui redonnaient vie aux murs du bâtiment abritant le club-house de la pétanque à côté du skate-park.

Attention, EXPLOSITIONS à Vic-Fezensac ! - Le journal du Gers

En amont, il les avait initiés à la technique du graffiti dont il est passé maître.

Ce boulimique d’art et de création, comme il se définit lui-même, c’est Mickaël Drolez plus connu sous le nom de Pandaman, un artiste magicien qui transforme en quelques coups de bombe magique un triste mur gris en un tableau éclatant de couleurs !

Local du CLAN à Nogaro- Spray aérosol

Membre du comité de pilotage des deux dernières éditions du festival annuel d’Eauze Street’Art Magnac, cet élève des Beaux-Arts, graphiste de profession, se consacre aujourd’hui à sa passion.

Nous l’avons rencontré pour en savoir un peu plus sur le personnage et son œuvre.

Rencontre avec un véritable passionné

Journal du Gers : Comment êtes-vous arrivé à ce domaine artistique du graffiti ?

Pandaman : J’ai connu le graffiti aux alentours de 13 ans. J’habitais Lille et les copains de mon quartier m’ont fait découvrir le graffiti.

J’ai tout de suite adhéré à la créativité, à l’originalité, au caractère « explosif » de cette pratique artistique.

A débuté alors tout le processus d’apprentissage que j’ai suivi avec mes camarades qui avaient la même passion.

Nous allions nous exercer sur des murs abandonnés qui n’appartenaient à personne tout en appartenant à tous !

Même si le dessin a été la base de mon parcours, je me suis vite approché de la peinture, des maîtres en BD m’ont inspiré, des illustrateurs… J’étais un boulimique de tout ce qui pouvait se faire en matière de colorisation car c’est ce qui m’émeut le plus.

J’ai suivi des études artistiques en passant par les Beaux-Arts, j’ai exercé le métier de graphiste et aujourd’hui, je me consacre au graffiti.

J’aime le caractère aérien de cette peinture sans contact qui n’en demeure pas moins très complexe : il y a tellement de paramètres à gérer pour obtenir l’effet que l’on souhaite, la distance entre la bombe et le support, la manière de tenir la bombe, le toucher, l’âge de la bombe...

Participation au festival Street’Art Magnac 2020 - Spray aérosol - Caves et vignobles du Gers - Eauze.

Journal du Gers : Pouvez-vous, pour les profanes en la matière, expliquer ce qu’est le graffiti ?

Pandaman : Avant le graffiti, il y a le tag. Beaucoup de personnes font l’amalgame avec le tag.

Le tag, c’est une signature en une couleur, c’est ce qui se rapproche le plus de la calligraphie alors que le graffiti se rapproche davantage du dessin.

Le graffiti peut être aussi du lettrage à condition que les contours soient dessinés et qu’il y ait au moins deux, trois couleurs, c’est le minimum du graffiti.

C’est difficile de donner une définition précise du graffiti car c’est un domaine artistique très large tant dans les pratiques que dans les raisons de faire du graffiti…

Certains puristes diront qu’un graffiti, c’est un lettrage avec un contour agrémenté de deux, trois couleurs plus un petit personnage un b-boy qui incarne l’esprit du graffeur.

Journal du Gers : A quand remonte la naissance du graffiti ?

Pandaman : L’art pariétal aurait commencé il y a plus de 20 000 ans… !

L’usage de la bombe remonte aux années 1920 de manière très anecdotique.

La réelle naissance du mouvement graffiti remonte aux années 70 à New York sur les trains, les RER pour faire voyager son nom partout. Le lettrage du nom va être travaillé pour arriver à une sublimation de cette base.

Aujourd’hui, le mouvement a évolué, il existe des artistes qui sont plus orientés muralistes mais qui utilisent la bombe, des personnes issues du graffiti qui ne font que des personnages, des univers graphiques où le lettrage peut être absent.

Journal du Gers : Et vous, quelle est votre tendance en la matière ?

Pandaman : J’adore le visuel, le figuratif dont surtout les portraits mais j’aime aussi l’abstrait, l’abstrait énergique.

Acrylique sur panneau

En même temps, j’adore aussi la ligne, le traçage, je travaille aussi au pinceau et à l’encre de chine, ce qui rappelle la calligraphie mais on est encore dans le mouvement, dans des formes.

Je me suis affranchi du lettrage pour rester dans des axes de lettres dont les impulsions me font partir dans des engendrements de formes qui vont jusqu’à remplir des surfaces.

Cela vient du fait que quand j’avais terminé un lettrage, j’avais encore envie de tracer… J’ai alors arrêté d’écrire Pandaman et j’ai commencé à faire des sortes de frises, de motifs sur des pages qui se répandent tant qu’il y a du mur et de la bombe ! 

J'aime qu'une forme improvisée m'en suggère une suivante, me surprenne tout en jouant avec des forces imaginaires qui viennent les dilater ou les comprimer !

A cela s'ajoute aussi un jeu dans les différents styles d'encrages qui enrichissent les informations graphiques.

Cet engendrement de formes, c’est ce que j’appelle mon thème Tératome.

Peinture numérique issue de la série «Tératome»

Journal du Gers : Comment procédez-vous quand vous démarrez une création murale ?

Pandaman : Tout dépend s’il y a une image de référence ou s’il s’agit de pure invention.

Quand c’est de la création pure, je commence à réaliser un premier tracé, des formes globales et je vais du plus foncé au plus clair puis je reviens avec les différentes couleurs ou nuances pour refaire des détails, rattraper des zones...C’est tout un jeu de va-et-vient.

Quand je travaille à partir d’une image de référence, j’ai différentes techniques.

Je peux réaliser une maquette qui facilitera l’esquisse sur le mur.

Parfois, ce peut être un petit gribouillis au bic sur une feuille de bloc comme je peux réaliser une maquette précise sur la tablette graphique ; comme je suis graphiste de métier, j’utilise cet outil qui me permet d’avoir une idée précise du résultat final.

Mon travail de préparation ne sera pas le même non plus si c’est une commande.

Si c’est quelque chose pour moi, cela dépend de comment je veux me positionner : est-ce que je veux faire une peinture en dilettante ou est-ce que je veux me donner un petit challenge ?

Journal du Gers : Est-ce qu’il vous arrive de vous retrouver devant une surface vierge et de vous lancer sans aucun projet précis ?

Pandaman : Tout à fait, j’ai actuellement chez moi une cuve qui me sert de terrain de jeu !

Je me positionne devant, je regarde les bombes que j’ai à disposition et je me lance,

L’impro, c’est ce que je préfère, je travaille sans filet, et si le résultat est satisfaisant, quel bonheur !

Support personnel - Cuve - Spray aérosol.

Journal du Gers : Votre site présente aussi des toiles. Bombe ou pinceau ?

Pandaman : Les deux mais pas ensemble, du moins sur ces tableaux car je pratique le mix des techniques. J'en prépare justement que j'ajouterai bientôt sur mon site.

Acrylique sur panneau

Journal du Gers : Qu’est-ce qui vous motive le plus quand vous créez, votre propre plaisir ou celui que les spectateurs vont ressentir devant votre œuvre ?

Pandaman : Il y a des œuvres que je réalise en pensant aux gens qui vont passer devant et d’autres que je fais de manière plus égoïste, le plus souvent dans des endroits qui ne sont pas visibles du public.

Quand je me suis attaqué au mur sur lequel j’ai représenté une petite fille et des poissons, je me suis trouvé devant un mur très ingrat et j’étais parti sur quelque chose d’assez brutal et violent graphiquement. Et quand j’ai croisé les habitants de la rue, des personnes âgées, des familles, j’ai changé complètement d’optique et je suis parti sur quelque chose pour eux, qui véhicule du bonheur, de la joie.

Participation au festival Street’Art Magnac 2019 - Spray aérosol - Rue du vieil hôpital - Eauze.

Journal du Gers : Vous créez mais vous transmettez aussi ?

Pandaman : Oui, j’organise des ateliers d’initiation, de découverte en partenariat avec des structures qui accueillent du public comme mon intervention avec le CLAC.

Je réfléchis à créer des cours sur l’année car je pense qu’il y a un public qui a envie de quelque chose de permanent à l’année. J’ai déjà donné des cours d’arts plastiques dans une MJC.

J’adore échanger, transmettre, expliquer, donner des astuces, j’adore mettre le pied à l’étrier.

Et pourquoi pas une école de muralisme qui réunirait toutes les techniques picturales du travail pariétal ?

J’aimerais aussi, en partenariat avec des mairies, des institutions, créer des fresques qui véhiculeraient des messages hautement positifs, de confiance, de courage, de motivation, une sorte de cadeau offert aux gens au quotidien pour leur rappeler des valeurs essentielles, une sorte de propagande positive !

Fresque chez un particulier - Spray aérosol

Journal du Gers : Des murs, des toiles sont vos supports. Vous peignez aussi sur des voitures ?

Pandaman : En effet, j’ai customisé trois Yaris pour Toyota Dartus automobiles dans le cadre de portes ouvertes et aussi une énorme grue pour Dartus levage !

C’était des commandes mais j’avais carte blanche et je me suis régalé car j’avais d’autres paramètres à prendre en compte, le volume et la forme, donc un challenge de plus pour moi !

Customisation Toyota Yaris- Spray aérosol

Customisation grue Liebherr - Spray aérosol

Allez faire un tour sur le site de Pandaman, sur sa page facebook ou sur son compte Instagram.

Dans la boutique de son site, vous pourrez faire l’acquisition des œuvres qui vous plaisent (les tableaux pas les murs ! ), originales ou en reproduction encadrées par ses soins.

Vous trouverez aussi des tee-shirts et bientôt d’autres vêtements et objets car la boutique a vocation à s’étoffer très vite.

Et si vous souhaitez solliciter Pandaman pour des animations d’ateliers ou pour des commandes – une customisation de votre vieille voiture par exemple ! - n’hésitez pas à le contacter à l’adresse suivante : [email protected]

Site internet : https://www.pandaman.fr

Facebook : https://www.facebook.com/pandamanartstyle

Instagram : https://www.instagram.com/pandamanartofficial/

Acrylique sur toile

Illustrations : Mickaël Drolez Pandaman

Photo-titre : fresque - Spray aérosol - Mitoyen au dojo du Houga

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