Vous êtes écrivain en devenir, vous avez une ébauche de roman que vous voudriez bien voir publié.
Comment procéder ? Pas facile, des retours négatifs pourraient en décourager plus d'un.
Mais, pour Margaux Hélard, la chance se présente tout simplement par une journée ordinaire. Quoi de mieux que de donner en direct un manuscrit à un éditeur ? Lors d'une visite chez son libraire habituel, celui-ci lui présente un client qui, pour Margaux, n'a rien d'ordinaire puisqu'il s'agit d'Emmanuel Bluteau, le patron des Éditions La Thébaïde.
Là, la machine se met en route tout simplement car il accepte d'emblée son manuscrit. Bien sûr, il va falloir sérieusement le retoucher. Ce mentor exigeant va la pousser dans les retranchements de son écriture. Sa grande qualité a été de "voir avec ses yeux" ce projet tout en étant dans le recul pour aboutir à un livre dont chacun d'entre eux est fier. Il faudra pas moins de deux ans pour aboutir à cette version que vous allez pouvoir découvrir, dès jeudi 28 janvier, chez votre libraire préféré.
Le voyage au long cours d’une famille dans le XXe siècle. Un voyage dans la grande histoire au travers d’une histoire familiale. Entre 1914 et 1959, les péripéties d’une existence mouvementée où les guerres reviennent régulièrement.
Pour vous le raconter plus précisément, on va laisser Marion Theissen, sa camarade de promo dans leur école de journalisme, s'en charger. À la une du nouveau média en ligne Encrage, retrouvez son article sur "Margaux Hélard, le chemin d’une écrivain passionnée".
Mais cette première œuvre, quel en est le titre ?
"Buveuse de fronts" : quelle étrangeté !
Le titre est ce que vous découvrez forcément en premier sur un livre, que vous le preniez en main en regardant la couverture, de face ou de dos, voire même en ne regardant que sa tranche. Il doit vous donner envie d'aller plus loin, mais il s'éclaire toujours en cours de lecture.
Alors que, pour son second ouvrage déjà quasiment bouclé, le titre est venu sans besoin d'y réfléchir vraiment. - Elle en réserve d'ailleurs la primeur à Emmanuel Bluteau qui lui a fait très plaisir en lui disant "J'espère que tu penseras à moi pour le deuxième". Ouf ! Pas de souci pour trouver un éditeur, cette fois -, le choix du titre,"Buveuse de fronts", a été l'occasion d'une bonne prise de tête pour Margaux.
À force de réflexion, elle se souvient d'un tableau de Picasso qu'elle appréciait "La Buveuse d'absinthe". Elle imagine alors un peu sa narratrice dans le même genre de posture se tenant la tête devant son verre…. Alors "Buveuse de verres" ? Non, refus de l'éditeur, … trop restrictif. Mais la patience paie. Le choix s'impose et il restera au lecteur à se faire son opinion.
Les librairies sont des endroits formidables !
L'occasion aussi d'y rencontrer celui qui plus tard, acceptera "avec grand plaisir" de préfacer votre ouvrage. Bon, là aussi, il faut s'appeler Margaux Hélard, lectrice avant d'être écrivain. Son admiration pour Gérard Mordillat et l'univers de ses romans, aux héros très humains, avec une écriture très visuelle de par sa relation avec le cinéma, un style clair, simple et limpide – tout ce qu'elle essaie d'appliquer dans son travail personnel - va l'amener à pouvoir discuter longuement avec lui lors d'une séance de signatures pour la sortie de "La Brigade du rire" en 2015. Lors de rencontres suivantes, Gérard Mordillat a pris du temps pour lui donner des conseils d'écriture, par exemple : « cette phrase, elle est un peu lourdingue ! ». En effet, il ne faut pas se regarder en train d'écrire. Il faut faire confiance au cerveau de son lecteur qui est capable d'interpréter.
Pour lancer un jeune auteur, son éditeur souhaitait un écrivain confirmé, Margaux a donc immédiatement songé à Gérard Mordillat.
Bilan de ses visites en librairie : un éditeur, un préfaceur !
Mais qui êtes-vous Margaux Hélard ?
Le Journal du Gers va tenter de vous présenter ce nouvel auteur.
Le photographe et la rédactrice de cet article, tous deux, nous vous le confirmons : Margaux a aussi vécu dans des endroits formidables, puisqu'elle a passé une partie de sa jeunesse sur la Côte de Granit Rose à Louannec, commune résidentielle, à côté de Perros-Guirec, tout près de Lannion où elle a poursuivi sa scolarité. Souvent, elle séjournait l'été dans le Lot où elle a ainsi découvert le Sud-Ouest.
Elle a commencé son parcours professionnel, à Paris, comme chargée de communication dans de grands groupes, mais toujours en CDD. Ce statut précaire a facilité la décision de remplacer un horizon un peu restreint et déjà confiné - 20 m² de logement à Paris, souvent la surface pour démarrer dans la capitale - par un univers élargi en Lomagne. Une installation à Lectoure due aux origines de son conjoint.
Une fois la décision prise, en attendant le départ, elle songe à s'orienter vers le professorat. Une sorte de révélation : "J'ai eu l'agréable sensation d'être là où je devais être". Depuis elle a passé son CAPES lettres et latin, mais avec une particularité. En effet, elle a choisi l'orientation CAPES privé pour rendre ce qu'on lui avait donné puisqu'elle a fait toute sa scolarité dans le privé.
Arrivée dans le Gers, encore remplaçante, elle a d'abord enseigné un an à Saint-Christophe, à Masseube, puis deux ans à Saint-Joseph, à domicile, à Lectoure.
À la rentrée 2020, à Condom, devenue titulaire, elle a fait connaissance avec de nouveaux collégiens à Notre-Dame de Piétat où Marc Le Saux l'a photographiée.
Prochains rendez-vous avec Margaux Hélard
Les Lectourois auront peut-être l'occasion de la rencontrer à l'occasion d'une signature au Cochon Bleu, ou à La Méridienne, à Fleurance. D'ici là, il faut espérer, pour les Condomois, que des contacts seront noués avec Pascal Licari, au Chat Pitre 32, mais aussi à La Librairie Gourmande avec Nada Tournier. Deux opportunités valent mieux qu'une seule !
Mais tout cela, bien sûr, dépend uniquement de l'évolution de la situation sanitaire, en France et dans la région.