Souhaitons-nous une année pleine d'espoir !

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A quelques jours de la nouvelle année

En cette fin d'année particulièrement morose,  jetons un oeil sur les vœux exprimés  par un poème paru dans  l’Armanac de la Gascougno, pour l'année 1939, sous la plume de Triquò-Traquò . Finalement ces vœux n'étaient pas très éloignés des nôtres !  Quand on sait ce que fut 1939 et les années suivantes, on peut en déduire que les vœux pieux ne se réalisent par forcément....

Bona annada !                                                             Bonne année !

Endavant, la joena annada
sembla tota enlugranada.

Cadun s’i ved mes urós,
opulant lo necerós,
e lo vailet passat mèstre

avant la Sent Solivèstre.

L’un qu’espèra (se’s pòt, òc !)
trocar l’aso per l’autò.
L’aute guinha la meria

o milions de loteria.

Janeton rèva au galant
qui poiré trobà’s enguan.
Lo qui vin n’a guaire o brica

es ved plea la barrica ;

lo jogaire : « Ganharèi ! »
L’avare : « Qu’apielarèi ! »
Mes d’un fenianton que’s vanta :

« Meslèu vint òras que cranta ! »

Lo qui tòca de l’Estat :
« Serèi drin mes aumentat ! »
Aqueth qu’argala ua plaça :
« Vau tirà’m de la hangassa ! »

E los qui’s fretan los pòts :
« Lhèu seràm privats d’impòts ! »
Atau per cap d’an l’enveja
peus cervèths qu’ahromigueja.

Vosauts, legidors amics,
vse’n prutz d’aqueths ahromics ?
N’ac cresi pas : qu’ètz pro sages
ende aver pensaments màgers.

S’atendetz de l’an que veng
pan, santat, patz dens lo ben,
au vòste bonur que’m hisi.
E lo vielh sohèt que’vs disi :

« Diu vos guarde la maison
dab las gents qui deguens son. »

Là devant, la jeune année
semble toute aveuglée.

 Chacun s’y voit plus heureux,
opulent le nécessiteux,
et le valet passé maitre,
avant la Saint-Sylvestre.

L’un espère (s’il peut, ho)
troquer l’âne pour l’auto.
L’autre guigne la mairie
ou des millions à la loterie.

Jeannette rêve au galant
qu’elle pourrait trouver cet an.
Celui qui n’a pas de vin ou guère
voit pleine la barrique ;

*le joueur : « Je gagnerai ! »
L’avare : « J’amasserai ! »
Plus d’un fainéant se vante :
« Plutôt vingt heures que quarante ! »

Celui qui touche de l’État :
« Je serai un peu augmenté ! »
Celui qui guette une place :
« Je vais sortir de la fange ! »

Et ceux qui se frottent les lèvres :
« Bientôt nous serons privés d’impôts ! »
Ainsi pour le début de l’an l’envie
aux cerveaux fourmille.

Vous autres, amis lecteurs,
Elles vous démangent ces fourmis ?
Je ne crois pas : vous êtes assez sage
Pour avoir des pensées plus grandes.

Si vous attendez de l’an qui vient
pain, santé, paix et bien,
à votre bonheur je me fie.
Et je vieux souhait je vous dis :

« Dieu garde votre maison
Avec les gens qui dedans sont. »

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