La pauvreté des plus de 75 ans est préoccupante dans le Gers

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Avec le taux de pauvreté le plus important d’Occitanie et le troisième au niveau national, la situation des seniors gersois, en particulier ceux vivant seuls, est préoccupante.

Les chiffres sont basés sur des données croisées de la DGFIP (Direction des Finances publiques), de l’assurance vieillesse et de la MSA. Ils ont été publiés par l’INSEE au deuxième trimestre 2020. Ils permettent de prendre conscience de l’état de précarité dans lequel vivent certains seniors dans le département.

23,1% des personnes de plus de 75 ans vivant seules sont en dessous du seuil de pauvreté dans le Gers, c’est le chiffre plus élevé d’Occitanie.

Le taux de pauvreté est fixé à 60 % du niveau de vie médian. Ce seuil s’établissait en 2018 à 1 063 euros par mois (dernière valeur communiquée par l’INSEE le 09/09/2020).

René Ortega est directeur de Gers Solidaire, l’organisation chargée de coordonner les actions de solidarité dans le département. Il explique que le phénomène de précarisation est souvent lié au faible niveau des retraites agricoles : « Lorsque Monsieur décède et que sa femme touche une pension de réversion réduite, c’est très difficile. Parfois c’est uniquement quelques centaines d’euros par mois ».

Ces personnes possèdent parfois du foncier, mais elles se refusent de vendre. Ici, c’est une fierté de conserver ses terres. « C’est une génération qui est née dans les années 30. Il faut comprendre, c’est une autre mentalité » ajoute René Ortega.

La précarisation des seniors est aussi liée à l’atomisation des structures familiales. Maintenant avec la mobilité professionnelle et géographique, les enfants ne restent plus à proximité de leurs parents. Et les aînés, toujours par fierté ne sollicitent pas leur descendance.

Gers Solidaire parcourt les villes et villages du département avec son camping-car connecté pour traquer les seniors vulnérables et isolés

Gers Solidaire est un GIP (Groupement d'Intérêt Public) qui est co-piloté par le Conseil Départemental ainsi que par les principales associations du département (Secours Catholique, Secours Populaire, Banque Alimentaire, Croix Rouge, UDCCAS). L’équipe de René Ortega s’appuie sur les 462 maires du département. Un réseau dense qui permet de cibler chacun de ces seniors vulnérables. Lorsque le camping-car de l’organisation arrive dans une commune, l'équipe va directement voir la personne âgée nécessiteuse. Le plus souvent elle n’est même pas au courant de ses droits. «Par exemple, la Complémentaire santé permet au sénior bénéficiaire d’économiser jusqu’à 600€ par an, ce qui est très important dans leur cas».

Nous aiguillons également ces personnes vers les associations qui vont pouvoir prendre le relais.

Jean-Claude Gayrin est bénévole au Secours Populaire Il explique que de plus en plus de seniors de 70 ans à 85 ans viennent retirer les paniers repas dans les points de distribution. Très souvent, les seniors se confient : « Jamais j’aurais cru être obligé de venir vous voir ». Parmi, les bénéficiaires de l’aide alimentaire, il dénombre beaucoup de retraités invisibles qui n’ont pas suffisamment cotisé.

En 2018, pour l’ensemble de la population française, le taux de pauvreté s’établissait à 14,8 % toutes classes d’âge confondues. Ce qui représente 9,3 millions de personnes vivant en dessous du seuil de pauvreté. Avec la crise sanitaire, il faut s’attendre à des records pour 2020.

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