Covid 19 : « Siffler la fin de la récréation »

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Nous sommes en 50 avant Jésus-Christ. Toute la Gaule est occupée par les Romains… Toute ? Non ! Un village d’irréductibles Gaulois résiste encore et toujours à l’envahisseur.”  ( Asterix )

Non, Vic-Fezensac n’est pas ce village d’irréductibles qui résistent au virus…

Contrairement à ce que l’on aimerait croire, notre petite ville et ses alentours ne sont pas miraculeusement préservés du coronavirus, la preuve en est un récent cluster apparu suite à un événement privé au cours duquel aucun geste barrière n’a été respecté…

Alors, certes, on a le droit de vouloir s’amuser, surtout en cette difficile période mais sans doute peut-on le faire sans mettre la santé d’autrui en danger…

Certes, d’éternels optimistes parlent d’une petite grippe, de rien de bien méchant…

Sans doute n’ont-ils pas dans leur entourage eu à déplorer de décès ni de malades qui gardent des séquelles de la maladie…

Peut-être peut-on essayer de faire preuve de responsabilité et si on veut faire la fête sans se protéger, on évite par la suite d’avoir des contacts avec autrui…

Ci-dessous la tribune signée dans le JDD samedi 12 septembre par le médecin généraliste Jimmy Mohamed et cinq cosignataires et pas des moindres…

 "Le virus circule de plus en plus vite. Enfin, c'est nous qui le faisons circuler car il n'a pas le pouvoir de se déplacer seul.

Nous sommes à une nouvelle étape de l'épidémie : celle de sa diffusion. Nous perdons petit à petit la trace des nouvelles contaminations.

Il reste probablement peu de temps pour agir collectivement

Nous avons beaucoup demandé aux Français, avec des mesures parfois difficiles à comprendre, en particulier à un moment où le virus semblait à son plus faible. Malgré cela, les indicateurs se dégradent et nous ne savons pas jusqu'où cela ira. L'indispensable masque est désormais obligatoire presque partout, et pourtant les contaminations progressent.

Aussi, après la joie des retrouvailles de l'été, il est temps de faire attention dans le milieu privé.

Des contaminations ont lieu lors de réunions de famille ou d'amis. Nous comprenons qu'après une semaine difficile, vous ayez envie de profiter de vos proches le week-end. C'est malheureusement dans ces situations que vous risquez soit de contracter le virus, soit de le diffuser, car une des caractéristiques déroutantes du Sars-CoV-2 est la part importante des personnes asymptomatiques et contagieuses.

À mesure que l'épidémie progresse, la probabilité d'être contaminé dans ces lieux clos augmente

Vendredi, en Grande-Bretagne, la ville de Birmingham a interdit les rencontres entre amis et en famille. Nous, médecins, ne sommes pas dans l'injonction.

Mais il faut prendre soin les uns des autres et peut-être siffler la fin de la récréation.

Évitez, autant que possible, les rassemblements privés. Plus une pièce est petite, plus elle contient de monde, moins elle est aérée, et plus vous augmentez les risques. Réduisez le nombre de personnes présentes dans le cadre privé. Si possible, reportez toute réunion. Sinon, portez un masque, comme au travail. Sans oublier la distanciation. Ces situations simples de la vie quotidienne sont à risque.

Il est encore temps d'agir, tous ensemble."

* Cosignataires : Philippe Amouyel, professeur de santé publique au CHU de Lille, directeur de la Fondation Alzheimer ; Anne-Claude Crémieux, infectiologue à l'hôpital Raymond-Poincaré ; Gilbert Deray, chef du service de néphrologie à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière ; Axel Kahn, généticien, président de la Ligue contre le cancer ; Bruno Megarbane, chef du service de réanimation à l'hôpital Lariboisière.

« La conscience, la responsabilité, en se protégeant on protège les autres, voilà ce que l’on veut mettre en avant, on ne veut culpabiliser personne » dit Axel Khan

Cathy Guilbaud-Dupouy

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