L'association "Le livre des champs" spécialement créée pour l'occasion veut faire revivre la foire aux livres de Marsolan, entre La Romieu et Terraube, pourtant pas si près que cela de Jegun.
Mais ses bénévoles passionnés souhaitent se faire une place dans les manifestations de l'été comme c'était le cas pour Marsolan. Pendant un peu moins de vingt ans, celle-ci a attiré de plus en plus de monde, avec un nombre de visiteurs difficile à chiffrer puisque l'entrée était libre, mais qui pouvait se situer entre 1000 et 1500, chaque année.
Une foire réservée uniquement à des marchands professionnels qui proposeront un vaste choix : des livres de collections, des livres anciens, mais aussi des ouvrage selon les goûts de chacun : voyages, recettes de cuisine du terroir ou d'ailleurs, romans classiques ou pas, livres modernes, albums pour les enfants, bandes dessinées, vieux magazines et vieux journaux, et la liste peut s'allonger sans fin...
Les bouquinistes, un métier qui doit se réinventer pour survivre.
Le bouquiniste de jadis n'existe plus ? Reste-t-il seulement des bouquinistes sur les quais de Seine ? Oui évidemment car ces bouquinistes font l'âme de Paris. Inscrits au patrimoine culturel immatériel de France, ils incarnent un art de vivre et un savoir-faire de plusieurs siècles mais ils pourraient eux aussi être amenés à disparaître.
En 2020, après deux mois de confinement et malgré une légère reprise, le monde intemporel et prenant des bouquinistes parisiens se retrouve menacé. Pourtant dans la profession, ils faisaient certainement figure de privilégiés. Mais avec le Coronavirus, sans leur clientèle de touristes japonais... ou de provinciaux, ils ne leur restent qu'une modeste clientèle de riverains des arrondissements alentour, en attendant le retour des cars de touristes en masse.
Nos bouquinistes provinciaux qui, pour la plupart, travaillaient sur les marchés, ont vu leurs ventes s'effondrer. L'arrivée d'Internet a été un coup d'arrêt pour la vente en direct. Dorénavant, les ventes se font sur le net et tous les bouquinistes ont dû s'y mettre pour survivre et s'adapter. Seule solution pour pouvoir résister face au principal adversaire, le géant Amazon.
À cause d'Amazon dont le site enregistre quasiment 80 % des achats de livres neufs et d'occasion, le paysage culturel local se modifie insidieusement.
Tout doit aller vite, c'est pourquoi le marché de plein vent hebdomadaire ne fait plus recette. Le lecteur non passionné ne veut plus perdre de temps à feuilleter des ouvrages avant de choisir celui qu'il va lire. Direction Internet, sans trop de réflexion personnelle, le choix va être dicté par des éléments extérieurs… Souvent, l'acheteur se retrouve alors à passer commande sur Amazon.
Mais ce dernier - Amazon - n'est donc pas le seul responsable du déclin de la profession, avec un seul marchand sur trois remplacé par un nouveau de nos jours. La faute en revient aux nouvelles générations qui lisent beaucoup moins que les précédentes.
Comme il faut pouvoir prendre son temps, les marchés spécialisés, les foires aux livres, comme celle proposée sur la commune de Jegun, donne une chance aux bouquinistes de mieux se faire connaître.
À Jegun, une nouvelle génération de marchands, moyenne d'âge, 30 à 40 ans, viendra proposer une grande variété d'ouvrages. Avec une seule motivation, l'amour du livre, un produit à part. Yannick Collier nous rapporte une anecdote du temps où il faisait habituellement les marchés. Quand il discutait avec les marchands alimentaires , bien sûr, ils avaient leurs problèmes, mais jamais celui de la vente. Car nous avons tous un estomac qui nous oblige à le nourrir ! Mais notre cerveau que nous avons tous également, n'a aucune nécessité d'être alimenté. Nombreux sont ceux qui se contentent de ce qu'ils ont sans chercher à lui apporter des compléments pour améliorer son fonctionnement.
Faire de Jegun, un nouveau Marsolan ?
Ce n'est pas forcément le but de Yannick Collier, bouquiniste à Marsolan, dont le patronyme évoque forcément des souvenirs à ceux qui avaient l'habitude de s'y rendre chaque année ; en effet, Alain Collier qui s'en occupait, est le père de Yannick. Après sa retraite, son fils n'a pas souhaité s'investir pour reprendre le flambeau. Car faire venir des amateurs dans des endroits ruraux demande une sérieuse organisation, Alain Collier envoyait pas moins de 2.500 courriers à tout son fichier du Sud-Ouest, d'ailleurs pour lui, il s'agissait d'une convocation - humour ! - à laquelle les gens répondaient volontiers, d'où le succès de la manifestation. Mais Le livre des champs, l'association en charge de ce nouvel événement, faute de moyens, devra faire l'impasse sur ce genre de communication.
Car en fait, pour tout mettre en place, ils ne sont que deux : Yannick Collier et Laurent Amouroux.
Natif de Jegun où il avait débuté, celui-ci a tenu, pendant quelques années, une librairie avec quatre amis et collègues dans un village que tous les passionnés du Sud Ouest de la France connaissent, Montolieu, dans l'Aude, le village du livre. Revenu s'installer comme bouquiniste dans sa commune d'origine, il s'est associé avec Yannick Collier pour tenter de nouveau l'aventure d'une Foire aux livres sur le Gers.
Bonne chance à eux !
Des livres oui, mais pas que ! D'ailleurs, directement relié à cet univers du livre, vous pourrez découvrir le stand de Johanna Sentou qui espère vous faire apprécier son métier passion de relieuse. Son atelier est situé à Lectoure, au 44 rue Nationale.
Entre les livres et les disques, la frontière est mince. Les organisateurs ont proposé à Thomas Cuvelier de venir, comme il le faisait à ses débuts avant d'ouvrir sa boutique Bullit, à Toulouse, déballer un stand avec des vinyles destinés aux amateurs, aux nostalgiques de plus en plus nombreux. Les jeunes, avides de redécouvrir les succès des années 60, 70 ou même 80 n'hésitent plus à aller eux aussi dans les puces ou les brocantes à la recherche de pépites.
Si vous souhaitez musarder et passer un grand moment sur place, vous aurez la possibilité d'une pause déjeuner en goûtant les spécialités asiatiques que tous les Condomois présents, chaque jeudi, pour les soirées Food Trucks apprécient sans réserve, celles du Bangkok Food Truck !
Dimanche 23 août, de 9 h à 18 h, à l'intérieur dans la salle des fêtes de Jegun et, en extérieur, sur le boulevard du midi.
Renseignements par mail à [email protected]
Illustration de Une : L’Estaminot - 8 rue du pont Saint-Pierre. Métro : Saint-Cyprien République
L’Estaminot, c’est son nom, est un lieu inédit, avec un concept innovant et chaleureux. En effet, au milieu de ces bouquins, si l’envie vous prend, vous pouvez grignoter tout au long de la journée. Des tartines salées réalisées avec des produits frais et même, pour le dessert, des pâtisseries sans gluten. Dans une décoration faite d’objets chinés, les nombreuses bibliothèques s’ouvrent comme un livre, du sol au plafond. Différente d’une librairie, la bouquinerie met en vente des livres d’occasions ou pratiquement neufs. Dans les rayons, « c’est une sélection idéalement arbitraire», explique Virginie Tamborero, la maîtresse des lieux que vous pourrez retrouver, dimanche 23 août, à Jegun.
