Je discutais l’autre jour avec un ami juché sur un beau vélo électrique.
« Tu as vu le vélo que j’ai aujourd’hui ? Et bien, je vais te raconter comment mon père s’est offert sa première bicyclette, il y a de cela quelques années !
Le chiffonnier du coin qui collectait toutes les peaux lui avait dit : « Je t’achète toutes les taupes que tu peux attraper. Je te paierai chaque taupe. » Je ne me souviens plus du prix !
Mon père se procura un certain nombre de pièges et il partit à la chasse aux taupes.
Pour cela, il faut d’abord repérer la petite pyramide que la taupe a faite en rejetant la terre au-dehors pour creuser sa galerie. Ensuite, il faut retrouver de quel côté est le couloir par lequel elle est arrivée.
On place alors le piège dans ce couloir pour que la taupe soit prise au piège quand elle reviendra.
Elle va frapper sur une plaque de tôle qui va faire fonctionner le ressort des dents
Il allait dans toutes les zones humides où elles étaient les plus nombreuses, dans les jardins aussi au grand bonheur des propriétaires dont les taupes déterraient les plants de tomates ou chamboulaient les plantations de melons.
Ils étaient donc très satisfaits et offraient « un petit coup de blanc » à mon père pour le remercier.
Mon père faisait des kilomètres pour récupérer le plus possible de taupes.
Il portait ensuite les taupes au chiffonnier qui traitait les peaux qui serviraient ensuite à faire des chapeaux, des manteaux…
Avec l’argent ainsi gagné, mon père avait acheté sa première bicyclette.
Oh, ce n’était pas une bicyclette neuve ; elle avait déjà reçu plusieurs couches de peinture, mais le mécanisme était bon.
Il écrivit aussitôt au pinceau sur le cadre « la taupe » car cette bicyclette avait été achetée grâce à l’argent gagné en attrapant des taupes dans les prés !