Plusieurs raisons sont venues nourrir la réflexion des chasseurs de Larroque-Engalin jusqu’à prendre, il y a quelques mois, la décision de relancer l'Association des Chasseurs de Larroque-Engalin.
La première est certainement le besoin de prendre la gestion globale du territoire de chasse de la commune. Non pas, par dieu sait quelle lubie souverainiste, mais parce qu’aujourd’hui, un territoire de chasse réclame une gestion très pointue et de plus grande proximité. À regarder le monde cynégétique 2.0, la chasse est entrée dans une nouvelle ère qui demande, de la part de chaque association, un travail de plus en plus important: entre des prélèvements raisonnés, l’apport de nouvelles espèces, l’établissement de zones protégées ; la création d’une biodiversité et d’un biotope, propices au retour du petit gibier, ce qui, de facto, verra le retour du grand gibier. Depuis quelques années, la baisse régulière des petits gibiers (cailles, faisans, lièvres, bécasses…) nécessite ce changement de cap. La bonne nouvelle est que ce printemps de confinement a vu des changements très positifs comme le retour plus nombreux de gibiers de toutes tailles. (en dehors de la problématique sérieuse et coûteuse des sangliers qui exige une gestion collégiale autant que raisonnée).
Parce que la chasse reste une activité liée à la protection de la nature, il est évident que cette nouvelle stratégie ne peut se faire qu’en tenant compte de l’ensemble de la chaîne naturelle, en parfait accord avec chaque partie prenante, dont les agriculteurs en sont les principaux acteurs. Mais également les différentes sociétés de chasse voisines, sans oublier la Fédé32 et les pouvoirs publics.
Une autre raison de cette renaissante locale, et c’est peut-être la plus essentielle, c’est qu’il était important de redonner de l’activité sociale pour pérenniser du lien au cœur de ce petit village. Dans une toute petite commune comme Larroque-Engalin, au-delà des amitiés de voisinage, ce qui tisse le mieux les rapports entre tous et ce qui rapproche le plus les uns et les autres, ce sont les activités et les initiatives collectives. L’ACLE aura donc pour mission de proposer des moments de rencontres et de partages, ouverts à tous et en priorité aux villages des alentours.
Enfin, cette association se veut être l’un des acteurs d’une dynamique collective entre toutes associations des villages aux alentours : La Romieu, Saint-Martin-de-Goyne, Saint-Mézard, Berrac, ….et tous ceux qui souhaiteront participer à une nouvelle communauté de commune cynégétique ouverte et responsable. Ceci à l'instar du projet CORRIBOR actuellement en place. Il est d'ailleurs en projet, peut être pour la saisons 2021, la mise en place d'un Plan faisan, ce plan a pour ambition de relancer l'implantation de faisan dit "naturel". Cela impliquera plusieurs choses telles que: la régulation en premier lieu des renards, corvidés, mustélidés par le piégeage, mais aussi des battues qui entretiennent l’élan et l’esprit collectif des sociétés soeurs; et de cette façon se rendre compte qu’il faut parfois lever le fusil sur la pression du tableau de chasse pour mieux récolter ensuite. Bien entendu également dans la foulée, les travaux d’agrainage, de surveillance, de collaboration avec le monde agricole qui sous-entendront sans doute la création de quelques jachères et de CIPAN (cultures intermédiaires, pièges à nitrates). Il s’agit de plantes (phacélie, moutarde, sarrasin, avoine diploïde, radis fourragers) qui offrent gîte et couvert au gibier, mais aussi peut être la création ou la préservation de haies linéaires qui profiteront à bien d’autres espèces que le faisan. Mais cela est dans les projets et rien ne se fera sans un vrai travail de concertation avec chaque partie prenante, bien entendu.
C’est donc une tâche ambitieuse qui attend cette nouvelle association à qui nous souhaitons d'ores et déjà une belle saison 2020-21.