Jean-Claude Sensemat témoigne de Montréal

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Au Québec, le confinement a commencé le 14 mars 2020 et a été suivi à la lettre par la population. Soudainement, plus de voitures, de rares passants dans la rue. Les autorités sanitaires se sont précipitées à la télévision pour nous donner les directives, c’est-à-dire le lavage des mains et la distanciation sociale. Puis malheureusement, les chiffres au Québec, par rapport au Canada, ont considérablement augmenté, car les maisons de retraite affichaient des chiffres de mortalité inquiétants qui se sont amplifiés. On peut constater que 80 % des cas venaient des maisons de retraite et l’on s’est aperçu rapidement que le personnel était en sous-effectif, mal équipé, et nous avons assisté à des journées d’horreur. Nous avons appris que ce personnel soignant s’était enfui laissant les aînés seuls dans certains établissements dans l’insalubrité la plus complète, certains ont été retrouvés morts dans leur lit et d’autres sont morts de déshydratation et de faim. Ces maisons de retraite privées étaient censées être de première qualité puisque les mensualités que payaient les familles pouvaient aller jusqu’à 10 000 $ CAD (6 550 euros) à tel point que le Premier ministre du Québec aurait confié que les maisons de retraite étaient "hors de contrôle". Il a demandé l’assistance de l’armée pour offrir des bras, mais la situation n’est pas encore stabilisée.

Le directeur de la santé publique du Québec a vu sa popularité accrue dès sa première apparition à la télévision. Sa bonhommie séduit les Québécois, prisonnier de son égo, celui-ci a retardé, dès le début, la promotion du port du masque sûrement parce que le pays n’en a pas suffisamment. Au fil des jours, on peut mesurer l’entêtement de ce dernier sur ce sujet crucial.

Le déconfinement est déjà en vigueur pour la construction et les autres mesures seront annoncées peu avant le 4 mai, et se fera de façon très graduelle. Il y a pratiquement un mois que la directrice de la santé du Canada a prôné le port du masque comme étant recommandé. Nous pouvons constater que beaucoup de Canadiens immigrés portent le masque, mais que les locaux y sont souvent réfractaires. La province du Québec a injecté beaucoup d’argent dans l’économie et subventionne, par exemple, 75 % des salaires de toutes les entreprises et subventionne aussi une grande partie des loyers commerciaux des magasins, restaurants et autres.

C’est dans le grand Montréal que se trouve la moitié des cas du Covid-19 au Québec ce qui est normal compte tenu de la densité de la population. Les déplacements entre toutes les régions sont interdits. Bien sûr, les lieux de culte, mosquées, synagogues, églises sont fermés mais les incidents se sont produits dans certaines communautés malgré l’interdit, ils ont voulu célébrer et la police les a dispersés et verbalisés.

Pour ma part, j’ai téléphoné à un ami de Hong Kong, en Chine, pour qu’il m’explique comment cela se passait. Absolument toute la population porte un masque. Celui qui ne le porte pas, risque d’être agressé par les autres. D’ailleurs, celui-ci s’est étonné que les populations attendent que ce soit l’état qui en fournisse alors que dans un quotidien proche les gens auront la possibilité d’acheter des boîtes de masques comme ils achètent des boîtes de Kleenex dans n’importe quel supermarché. Les restaurants sont ouverts, quatre personnes maximum sont admises par table, éloignées des autres. Le serveur porte un masque, des gants et une visière. À l’entrée de l’établissement, systématiquement, la température est prise et les clients qui en ont sont refusés. Chez les coiffeurs, la température est prise à l’entrée et le coiffeur porte lui aussi une blouse, un masque, une visière pour coiffer le client qui garde aussi son masque.

En Asie, on pense que le port du masque sera généralisé dans le monde entier et fera partie de l’usage quotidien, et que les habitudes de lavage des mains et la distanciation sociale resteront en vigueur.

Jean-Claude SENSEMAT, Président Fondateur
Gestion-Geneen Inc. | Financière & Immobilière

Avec les remerciemnts du journal du Gers pour ce témoignage.

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