Ce jour-là, mercredi 29 janvier, je fais mes courses de la pharmacie aux boutiques des alentours de la place du Bataillon-de-l’Armagnac, où je gare ma voiture. Et voici qu’un homme à l’air très avenant et tout souriant m’aborde :
« - Mais c’est pas possible, c’est vous ! Vous me reconnaissez ?
- Pas très bien…
- Mais quel était votre ancien métier, allons !
- J’ai été soldat et puis responsable d’une entreprise à Paris…
- Mais oui, souvenez-vous, j’étais le petit Espagnol venu en stage et vous m’avez défendu contre un grand maigre ! Ah, il y a pas à dire, vous étiez un patron ! [et l’homme m’embrasse sur les deux joues], vous n’avez pas du tout changé, c’est incroyable !
- C’est possible, mais il y a au moins vingt ans de cela et je ne m’en souviens pas…Vous êtes installé dans la région ?
- Non, je suis de passage pour une exposition à Toulouse, j’habite à Zurich !
- Donnez-moi vos coordonnées, nous correspondrons…
- Malheureusement, nous déménageons à Genève… Depuis, j’ai épousé une femme suisse. Les Suisses, c’est pas drôle tous les jours ! Mais elle fabrique de beaux ustensiles de cuisine. Tenez, je suis tellement content de vous avoir retrouvé que je vais vous faire un petit cadeau de mon exposition ! »
[L’homme va à une camionnette sur le parking de la place du Bas-Armagnac et il revient vers moi avec un diable chargé de deux gros cartons].
Moi : « Je ne peux pas accepter de pareils cadeaux !
- Ouvrez votre coffre, c’est donné !
- Ce n’est pas un « petit » cadeau ! » [Il y a une marmite et une batterie de cuisine complète, le tout du dernier cri].
« - La marmite me coûte 329 euros, vous donnez ce que vous voulez. La batterie de cuisine coûte 1329 euros, mais elle me revient à 850 euros : vous donnez ce que vous voulez… »
[À ce moment précis, le voile tombe, il n’y a plus de doute : toute cette histoire n’est qu’une tentative d’arnaque. Une arnaque qui vise « les petits vieux » qui n’ont plus la mémoire très sûre et que l’appât d’un « cadeau » peut allécher…J’explique que je suis déjà bien équipé et je refuse le « cadeau ». Et cette « affaire » ne va pas plus loin].