À Nogaro : Le pèlerinage de Saint-Jacques aujourd'hui et hier

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Une histoire de plus de 950 ans

Bertrand Saint-Macary, président des Amis de Saint-Jacques des Pyrénées-Atlantiques (1) fait une conférence sur le pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle, le 27 novembre. Conférence organisée par Le Centre social et culturel, le Clan.

Le conférencier présente une profusion de documents qu’il commente en détail.

Vitalité du pèlerinage

Sans surprise, les mois de plus grande affluence vont de mai à septembre (Voir ci-dessous le tableau du nombre de pèlerins par nationalité).

Par tranche d’âge, on trouve 26,8 % de moins de 30 ans, 54,8 % de 30 à 60 ans et 18,3 % de plus de 60 ans.

Le trajet n’est pas facile : il faut traverser les Pyrénées par tous les temps « comme les palombes » ! Certains s’arrêtent à Saint-Jean-Pied-de Port et d’autres le font en plusieurs fois.

Motivations des pèlerins

Les motivations sont stables : 42,7 % font le pèlerinage uniquement pour des motifs religieux, 47,8 % pour des motifs religieux et culturels et 9,3 % pour des motifs uniquement culturels.

Dans les motifs religieux, Bertrand Saint-Macary énumère la dévotion, le remerciement, un vœu, l’expiation de péchés Et certains font le pèlerinage au profit d’une autre personne. Il note aussi que certains en font un prétexte pour un projet particulier. D’autres encore veulent s’initier au catholicisme.

Au plan culturel, ce sont la réhabilitation sociale, l’aventure et la découverte qui sont invoquées. Selon le conférencier, les pèlerins non-croyants accèdent souvent à une forme de spiritualité.

Naissance du pèlerinage

Alerté par un moine qui a eu une vision, l’évêque Théodoric « invente » (découvre) le tombeau de l’apôtre Jacques (frère de Jean) en 1065, à Compostelle. Il existait une tradition selon laquelle Saint Jacques aurait tenté - en vain - d’évangéliser l’Hispanie et serait revenu à Jérusalem où il aurait été exécuté sur l’ordre du roi Hérode.

Plus tard, hésitant sur l’identité des os trouvés dans le tombeau, certains, en Espagne, ne veulent pas croire que ce soit celui du saint, mais d’autres estiment qu’il y a là une tradition respectable qu’il faut continuer.

Pendant ce temps, le califat de Cordoue (les Maures ont envahi l’Espagne en 712) s’effondre en une foule de royaumes indépendants en 1031, ce qui va faciliter la Reconquista.

L’évêque Diego Gelmirez (1069-1140) milite pour devenir le premier archevêque de Saint-Jacques-de-Compostelle et l’obtient du pape Calixte II grâce à Raymond de Bourgogne, frère du pape, son ami.

Rôle essentiel du Codex Calixtinus

Le Liber Sancti Jacobi (Livre de Saint-Jacques), appelé aussi Codex Calixtinus est daté par les historiens en 1140. Il contient des sermons, le récit de 22 miracles accomplis par Saint-Jacques, Le récit de la « translation » du corps du saint, l’histoire du pseudo-Turpin, compagnon de Charlemagne et de Roland et surtout, une description des 4 chemins qui mènent de France à Saint-Jacques-de-Compostelle. Ce manuscrit était resté inconnu, dans la cathédrale de Saint-Jacques. Une transcription latine avait été faite, seulement en 1882, mais elle était restée confidentielle.

Mais un coup de théâtre arrive en 1938 avec la traduction de la dernière partie, baptisée « Guide » par sa traductrice, Jeanne Vielliard. On ignorait que les quatre chemins venant de France existaient depuis si longtemps.

Notons qu’au XIXe siècle, le Romantisme – avec Victor Hugo, Alfred de Musset, Chateaubriand, Mérimée etc. - met à la mode le Moyen-Âge, les voyages pittoresques et l’Espagne et, partant, le pèlerinage de Saint-Jacques.

On trouve des statues de Saint-Jacques, notamment en France, ainsi qu’en Espagne, où les représentations du Moyen-Âge le voient en apôtre, en pèlerin et en matamore.

Reconnaissance culturelle

Aujourd’hui, le pèlerinage fait partie du patrimoine mondial de l’Humanité à l’Unesco. En France, les chemins de Saint-Jacques forment Le Bien culturel n°868. Les différents sites des parcours y sont répertoriés.

(1) L’Association gère, entre autres, l’accueil de quelque 60 000 pèlerins à Saint-Jean-Pied-de-Port. Bertrand Saint-Macary est également responsable du musée de Basse-Navarre et des chemins de Saint-Jacques à Saint-Palais et il a animé la revue culturelle des associations d’Aquitaine Le Bourdon pendant de nombreuses années.

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8 Wikipedia Les taïfas 1bis.jpg
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13 DR Saint-Macary Liber Sancti Jacobi 1bis.jpg
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16bis  DR Saint-Macary Le s chemins du Cdex de Saint-Jacques  1bis.jpg
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10 DR Saint-Macary  Cathédrale de Saint-Jacques-de-Compostelle 1bis.jpg
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14  DR Saint-Macary Le Pélerin de Watteau 1716 1bis.jpg
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29 Traversée des Pyrénées 1bis  DR Saint-Macary  Saint Jacques pélerin de Chatellerault 1bis.jpg
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34  DR Saint-Macary  Nombre de pèlerins par pays 1bis.jpg
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