C’est une nouvelle eau pétillante qui fait fureur aux États-Unis. Après avoir gagné le Royaume-Uni et la Suède, elle ne devrait sans doute pas tarder à débarquer en France.
Sous ses fines bulles et ses parfums fruités de synthèse qui fleurent bon le citron vert, la mangue, la cerise ou le pamplemousse, se cache… de l’alcool ! Avec un taux pouvant varier de 5 à 14° selon les marques.
Rafraîchissante, facile à boire, moins calorique que la bière, elle séduit les jeunes générations qui voient en elle une boisson « saine » idéale, puisqu’elle ne donne même pas la sensation de s’enivrer.
Messieurs les industriels, bravo : c’est vraiment du grand art !
La première idée qui nous vient à l’esprit en parlant d’art est bien sûr liée à la création d’œuvres picturales, musicales, etc. C’est oublier que ce mot désigne également une habileté et une maîtrise totale de techniques permettant d’accomplir quelque chose.
« Un homme de l’art » - terme attribué autrefois à un médecin ou un architecte - possède un savoir-faire inhérent à son métier. Et « C’est du grand art ! » marquera l’étonnement face à son parfait travail. Une formule que l’on peut appliquer ici à la roublardise, consistant à faire passer de l’alcool pour de l’eau.
À grand renfort de publicité sur les réseaux sociaux, cette boisson, dont la recette reste soigneusement protégée, fait le bonheur des entreprises qui la commercialisent. Ses ventes pourraient rapporter plus de 2,5 milliards de dollars d’ici 2021.
William Lowenstein, médecin addictologue, dénonce quant à lui « un chef-d’œuvre du marketing pour l’initiation à l’alcool des jeunes ».
En introduction du dossier Mildeca (Mission Interministérielle de Lutte contre les Drogues et Conduites Addictives), on peut lire : « Protéger les plus jeunes est l’un des défis majeurs du plan national de mobilisation contre les addictions 2018-2022 ».
Mais leur santé fera-t-elle le poids face aux milliards de bénéfices capitalisés par des multinationales ?
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