Libération d'Auch : Guy Labédan, ancien maquisard, se confie sur cet événement

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La cérémonie aura lieu lundi 19 août à 18 heures

A 95 ans et avec la lucidité de ses 20 ans, Guy Labédan assistera à la commémoration du 75ème anniversaire de la libération d’Auch qui aura lieu le lundi 19 août, à 18 heures, place de la Libération. Absent depuis trois ans à cette cérémonie, l’ancien maquisard du Corps Franc Pommiès, historien et écrivain, a gardé sa mémoire intacte sur ces évènements du 19 et 20 août 1944.

« Cela a été une victoire sans bavure avec une libération d’Auch sans le moindre coup de feu. On se doutait bien que les Allemands allaient quitter Auch car un officier du bataillon de l’Armagnac a vu leurs camions bâchés, restait à savoir quelle direction ils allaient prendre soit Tarbes, Agen, Pamiers ou Toulouse. Il a suffi d’attendre leur départ, celui-ci a été donné le samedi 19 août après-midi, direction l’Isle-Jourdain. Dès lors, le bataillon de l’Armagnac et le Corps Franc Pommiès mirent en place des sabotages sur divers ponts, à Leboulin et sur la Save, pour retarder l’avancée des Allemands, mais cela avec un manque de cohésion et de décision. Le but a été atteint avec l’interception des Allemands pris dans la nasse à l’Isle-Jourdain où se dérouleront les combats durant toute la nuit du samedi au dimanche matin. C’est à 8 heures du matin qu’un gendarme allemand a levé les bras et nous a dit « Nous nous rendons », une reddition obtenue après quelques heures de combat. Lequel fera vingt morts du côté allemand et dix morts chez les résistants », synthétise Guy Labédan.

Puis un peu en aparté, il confiera « que leur retour du lundi, à Auch, ne s’est pas effectué sous un enthousiasme délirant de la population, peut être craignait-elle un retour des Allemands ! Les quatre-vingts prisonniers allemands, crâne rasé, ont été dirigés sur Mauvezin, puis à Auch, à la caserne Lannes ». Guy Labédan continuera son combat avec le Corps Franc Pommiès jusqu’en Alsace où il sera gravement blessé par un éclat d’obus à la jambe. Il sera hospitalisé à l’hôpital Desgenettes, il y rencontrera « sa marraine » de guerre qui habitait Lyon. « Cette blessure, dévoile-t-il, a stoppé mon ambition de faire une carrière dans l’armée ».

Lors de son retour à Lussan, Guy Labédan sera élu maire de 1959 à 1989, décoré de la Légion d’honneur et de la Croix de guerre avec deux citations, et sera aussi auteur de livres sur la Résistance dans le Gers.

Le Journal du Gers remercie Elisabeth, fille de Guy Labédan, et Michelle Arman, d’avoir contribué à l’organisation de ce reportage.

Commémoration du 19 août
18 heures : dépôt de gerbes devant la plaque de Déportés et Maquisards au pied des allées d’Etigny ; 18 h 30 : cérémonie au monument aux morts, place Salinis. 19 heures : rendez-vous au quartier Espagne pour s’incliner devant la plaque du soldat Prouadère.
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