L'association des "Amis du Lartet" dont le siège est à Plaisance, est forte 130 adhérents qui se répartissent dans plusieurs départements d'Occitanie et de Nouvelle Aquitaine.
C'est pour cela qu'annuellement, elle organise son assemblée générale dans des lieux variés à même de satisfaire tout le monde.
Samedi matin c'est Toujouse, village de 226 habitants et son maire Jacques Tartas qui accueillaient la réunion des 76 adhérents présents.
Le lieu n'avait pas été choisi au hasard car le thème de la course landaise faisait partie de l'animation du jour, il y a un siècle que la première course avait eu lieu à Toujouse et, depuis, il y en a une tous les ans.
Jo Capin, la présidente des "Amis", ouvrait la treizième assemblée par les excuses d'absences diverses dues à la grippe, remerciait les nombreux adhérents, ainsi que les représentants de la course landaise, Bernard Marque,organisateur de la "Corne d'Or" le 14 juillet à Nogaro, Etienne Nogues, ancien écarteur entre 1969 et 1976, Michel Dobos, sauteur entre 1968 et 1989, le ganadéro Jean-Louis Deyries qui a acheté des vaches du Lartet non retenues pour être mères et qui les fait courir lors des courses landaises,il y a une pensée pour son père Paul, décédé à l'âge de 95 ans,.il y a quelques semaines.
Sylvie Erasquin, secrétaire, donnait compte rendu de l'activité de l'association, la saison a été contrariée par une météo capricieuse, la journée au campo n'a pu avoir lieu, des matinées à Orthez et Dax ont été contrariées ; elle se réjouissait comme tous de la triple récompense de la ganadéria au terme d'une superbe temporada.
Au campo, un nouveau semental Sanchez-Aronja, arrive début avril, il trouvera 70 mères 30 d'origine Domec, 40 de Cébada-Gago toutes nées à Peyrusse, issues de la sélection de Jérôme.
Quatre novillos du Lartet seront présents à Pâques, à Aignan en matinée Solalito couronné meilleur novilléro 2018 à Méjanes, en affrontera deux, l'Espagnol Alvaro Burdiel les deux autres, le même jour, un sera présenté à Arles en piquée. Six Lartet seront présents en piquée à Riscle en août, la fête du Lartet aura lieu le 19 octobre au siège du giratoire de "Bonnet" où la grange sera aménagée pour éviter d'avoir à monter des barnums.
Le bilan financier présenté par la présidente, soldé par un léger déficit, était approuvé comme le précédent,
Pour l'animation course landaise, Bernard Marque ouvre le débat ; il retrace l'historique courses qui débute dès l'an 1289. Course à Bayonne en 1701 sans les autorisations avec du bétail de ferme quelque peu sauvage, avec des vaches "Marines" originaires des Landes, la race est préservée maintenant après avoir manqué disparaître, les autorisations arrivent en 1758. Sept siècles et les longues étapes qui ont vu l'arrivée des "maquignons" ancêtres des ganadéros, tel Barrère en 1902, ils louaient du bétail pour les courses où se révélait le sauteur "Chicoy" de Nogaro, l'écarteur Coran, les tampons sur les cornes en 1890. En 1905, la Casérienne devenait l'hymne de la course, en 1952 était créé le "Challenge de l'Armagnac", le "Landes-Béarn" un an plus tard et la fédération en 1956 avec la course codifiée. En 1959, est créée la "Corne d'Or" à Nogaro et Bernard Marque se rèjouit que, lors de la dernière édition, Colombine vache née au Lartet, présentée par Jean-Louis Deyries, ait été désignée vache de l'avenir.
Michel Dubos parle de son parcours de sauteur né d'un pari fait un soir de fête à Laurède, il n'y avait pas d'école comme aujourd'hui, son professeur de sport au Lycée Jean Gachassin avait remarqué sa souplesse, son dynamisme au saut, il avait poursuivi l'aventure sautant les vaches à la course, il avait fallu deux ans avant qu'il ne réussisse le saut périlleux et c'est, ici, à Toujouse, qu'il avait osé le premier ; la suite était huit titres de champion de France, entre 1968 et 1989 attaché à la ganadéria Labat .
Pour Etienne Nogues, c'était séquence émotion avec la présentation d'un film noir et blanc passé à la télévision en 1969 dans le cadre de "Cinq Colonnes à la Une", émission phare de Pierre Lazaref, Pierre Desgraupes et Igor Barrère, diffusée sur l'unique chaîne d'alors. Ils présentaient Etienne, alors âgé de 17 ans, comme "le Cordobès landais", il allait écarter durant sept ans, ne devenait jamais champion de France car Ramunchito était toujours devant, il lui fallait quelques minutes après les applaudissements de l'assistance pour dénouer sa gorge prise pas l'émotion.
Jean-Louis Deyries et Paul Bonnet ont raconté de multiples anecdotes savoureuses sur leur relation basée sur la confiance réciproque. Jean-Louis achète à Paul les vaches non retenues en tienta pour être mères, celles qui ont la bravoure et supportent l'épreuve de la corde, poursuivent en Course Landaise, telle Colombine.Tous les deux se sont accordés à dire que, si il y a eu l'évolution des hommes, celle du bétail avait aussi évolué qualitativement par une alimentation plus soignée, le physique est devenu plus impressionnant pour vaches et "toros".
Sur fond d'écran, le film de la saison réalisé par René Gion déroulait les images
Il appartenait à Jacques Tartas, maire de Toujouse, de conclure l'assemblée ; il aimait dire que les arènes actuelles du village avaient été construites par 150 bénévoles et que, depuis cent ans, sans discontinuer il y a course à Toujouse.
Il ne restait plus qu'à poursuivre des conversations autour d'un apéritif, il précédait un repas préparé et servi en bénévolat pour 68 convives.