Les gros caprices de l'Osse

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Ces dernières pluies diluviennes ont agacé l'Osse qui est sortie de son lit et a recouvert les champs et prairies voisins.

Qui mieux qu'un Vicois pourrait vous donner l'évolution de l'inondation ? Ils ont leur poste d'observation au pont de la Rocade. On repère le niveau de l'eau et en cours de journée, on peut vous dire où en est le niveau de la crue et bien sûr celui de la journée et de la nuit prochaines.

Les travaux dans le lit de la rivière dans la traversée de la ville ont fortement réduit la montée des eaux dans les quartiers bas de la cité.

Une photo à la mairie rappelle la terrible crue du 3 juillet 1897. Lorsque l'intendant D'Etigny traça la route nationale 124 dans la traversée de la ville, il voulut économiser un pont. Il fit couler l'Osse dans le ruisseau d'évacuation du moulin et de ce fait, l'Osse coula dans un canal rectiligne. En juillet 97, la pluie n'a cessé de tomber pendant 15 jours et l'Osse monta et les flots tourbillonnant heurtèrent les rives et le tablier du pont de la route nationale. L'eau envahit la place de la mairie, le quartier du Barry.

Au Clos des Acacias, une marque sur une brique indique la hauteur de l'eau ce jour de grande crue, 1 mètre. C'est l'indicateur de la hauteur d'eau dans la basse ville.

Les maisons en torchis s'écroulèrent mais on n'eut à déplorer aucun mort. La solidarité joua à plein et d'héroïques sauveteurs allèrent chercher les gens dans leur maison. Ils avaient pour noms Durban, Briançon et Dubain. Ils reçurent d'ailleurs une médaille au cours d'une cérémonie qui mobilisa l'État, la population et les particuliers. Un nommé Cosse de Lombez mais habitant à Vic, composa à cette occasion un poème en hommage aux sauveteurs :

"Gloire aux bons sauveteurs qui d'un pied sûr et leste s'élançèrent au secours de ceux qui étaient au bord du bouillonnant abîme. Honneur à ces vaillants à l'âme magnanime et bénis soient leurs jours."

En conclusion, Cosse dit "Dans le cœur des hommes, il reste l'espérance avec la charité".

1584 Riguepeu détruit

A cette époque-là, Riguepeu était une bastide où on comptait 500 feux, c'est-à-dire 500 familles avec 15 prêtres, 2 notaires, 1 tailleur. Le site était prospère et comptait de nombreuses foires qui se déroulaient sous l'ancienne halle qui a été démolie pour faire un terrain de basket.

Au printemps 1584, l'Osse sortit de son lit et répandit ses eaux dans la cuvette où était bâti le village. S'y ajoutaient les eaux d'un cours d'eau venant du bois de Montpellier. D'après les livres terriers, il ne reste que les remparts. Les habitants émigrèrent au quartier du Barry à Vic-Fezensac et à Condom où existe encore aujourd'hui une rue de Riguepeu.

L'Osse sépare les morts des vivants

Il est une coutume qui concerne les villages se faisant face de chaque côté de l'Osse. C'est le cas par exemple de Caillavet et du hameau de Las, de Mourède et de Justian. Ceux qui habitent par exemple à Mourède mais qui sont de Justian, ne peuvent pas être enterrés dans leur village d'origine par temps d'inondation parce qu'on ne peut pas franchir la rivière.

La même chose se passe pour les baptêmes. Par exemple, on sait que le 12 juin 1735, un enfant naquit au hameau de Lassenat ; il fut baptisé à Mourède car on ne pouvait pas traverser l'Osse pour aller à l'église de Justian.

D'où l'expression "il est vivant d'une commune et mort de l'autre".

 

 

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