Il y a cent ans… 1918 : la victoire au bout du chemin

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À l’occasion du centenaire de la première guerre mondiale, la Société archéologique du Gers et les écrivains publics du Gers se sont associés pour vous faire découvrir la chronologie des événements marquants de la Grande Guerre, tels qu’ils ont été vécus par les Gersois, au travers des grandes batailles qui l’ont émaillée. Chacun d’eux sera l’occasion d’un article qui en reprendra les grandes lignes et s’appuiera sur des portraits d’hommes, soldats gersois, morts ou disparus. L’idée de cette série est de leur rendre hommage pour, qu’à travers eux, le sacrifice de tous ceux de 14 ne soit pas emporté par l’oubli, même cent ans après.

Quatre ans que la guerre a commencé, que le tocsin a résonné dans chaque ville et village de France, jusque dans les campagnes les plus reculées. Quatre ans que les hommes partent, se battent, meurent. Quatre ans, quatre anniversaires qui laissent chaque fois un goût amer car cela semble ne jamais vouloir se terminer. Cependant, cette fois-ci, contrairement aux précédentes, les nouvelles qui arrivent du front laissent enfin présager la fin du conflit. L’espoir grandit en ce début d’automne…

Mais il faut tenir bon et maintenir les succès militaires de l’été. Les pertes restent élevées dans l'ensemble des forces combattantes alliées, avec des combats qui se poursuivent jusqu'aux dernières minutes avant l'armistice, le 11 novembre 1918 à 11h.

Entre août et novembre, près de 714 soldats gersois sont tués, sans compter le nombre des blessés toujours aussi importants.

L’offensive des Cent-Jours désigne l'ultime offensive conduite par les Alliés sur le front de l'Ouest, du 8 août 1918 au 11 novembre 1918. Cette série d'attaques rapides fait craquer le front allemand et se conclue par l'armistice, marquant la fin des opérations.

Les grandes offensives allemandes débutées en mars 1918 ont tourné court en juillet. Les Allemands ont réussi à atteindre la Marne mais n'ont pas réalisé une percée décisive. Lorsque ces offensives prennent fin, le maréchal Foch, commandant suprême des forces alliées, ordonne une contre-offensive, la seconde bataille de la Marne. Les Allemands, se rendant compte de leur position intenable, se retirent vers le nord. Le moment est venu pour les Alliés de repasser à l'offensive.

La bataille d'Amiens débute le 8 août 1918. L'attaque réussit à percer les lignes allemandes et les chars attaquent les positions ennemies par l'arrière, semant panique et confusion. À la fin de la journée, une avancée de 24 kilomètres de long est créée dans les lignes allemandes au sud de la Somme. Le total des pertes allemandes est estimé à 30 000 soldats, alors que les Alliés ont eu environ 6 500 tués, blessés et disparus. L'effondrement du moral allemand conduit Ludendorff à surnommer ce jour « le jour noir de l'armée allemande ». L'avancée se poursuit pendant trois jours, les Alliés avancent de 19 kilomètres. Le 10 août, les Allemands commencent à se retirer du saillant et se replient sur la ligne Hindenburg.

La seconde bataille de la Somme débute le 21 août. L'offensive est un nouveau succès, obligeant l’armée allemande à se retirer de 55 kilomètres. L'attaque est élargie au sud par la Xe armée française, qui s'empare de la ville de Noyon le 29 août. Le 26 août, au nord de l'attaque initiale, la Première armée britannique lance une nouvelle attaque et permet une avancée de 12 kilomètres lors de la deuxième bataille d'Arras. Le corps australien traverse la Somme dans la nuit du 31 août, brisant les lignes allemandes à Mont-Saint-Quentin et Péronne.

D'autres batailles émaillent l'avancée des Alliés sur la ligne Hindenburg : la bataille de Savy-Dallon (le 10 septembre), la bataille d'Havrincourt (le 12 septembre), la bataille de Vauxaillon (le 14 septembre) et la bataille d'Épehy (le 18 septembre).

Foch planifie alors une grande offensive sur les lignes allemandes en France. Les principales défenses allemandes étaient ancrées sur la ligne Hindenburg. La ligne Hindenburg est un vaste système de défenses et de fortifications, construit pendant l'hiver 1916 – 1917. La ligne s'étend sur près de 160 km de Lens, près d'Arras (Pas-de-Calais), à l'Aisne, près de Soissons. La première attaque de la grande offensive de Foch est lancée le 26 septembre par le corps expéditionnaire américain dans l'offensive Meuse-Argonne. Deux jours plus tard, le groupe d'armées d'Albert Ier de Belgique lance une attaque près d'Ypres en Flandre.

Le 29 septembre, Haig lance l'attaque principale contre la ligne Hindenburg (la bataille du canal Saint Quentin) avec la IVe armée britannique. Le 5 octobre, les défenses de la ligne Hindenburg étaient brisées sur toute sa longueur. Le 8 octobre, les Ire et IIIe armées britanniques, emmenées par le Corps canadien, franchissent la ligne Hindenburg durant la bataille du canal du Nord. Au cours du mois d'octobre, les armées allemandes reculent de tous les territoires conquis en 1914. Cet effondrement conduit le Haut Commandement allemand à accepter la fin de la guerre.

Portrait : Henri, Joseph, Paul Candelon

Né le 1er juillet 1885 à Lagarde, dans le canton de Lectoure, de Pierre Candelon et Marie Couturon, Henri effectue son service militaire d’octobre 1906 à septembre 1908, au sein du 9ème Régiment d’Infanterie d’Agen.

C’est naturellement dans ce même régiment qu’il est mobilisé au 1er août 1914 et retrouve ses camarades avec lesquels il traverse la France pour rejoindre la zone des combats. Le régiment connait son baptême du feu dans les Ardennes, dès le 22 août 1918 lors de la bataille de Bertix puis de la Marne en septembre. La fin d’année est marquée par les combats en Champagne au cours desquels Henri Candelon se distingue, ce qui lui vaut la citation suivante : « Au cours de l’attaque de la côte 200 de Perthes-les-Hurlus, s’est volontairement offert à transmettre les ordres sans faire usage des cheminements protégés par lesquels la transmission eut été trop longue ».

En 1915, il suit ses camarades sur les offensives d’Artois et la tristement célèbre bataille de Roclincourt. 1916 est marquée par la bataille de Verdun et, le 1er mai, Henri Candelon est nommé Caporal. Le 18 décembre 1917, il passe au 11ème Régiment d’Infanterie et rejoint ses camarades dans la forêt d’Apremont. En 1918, il participe aux combats de Verdun puis dans la Marne. A partir d’Octobre, Henri Candelon participe à la bataille de Saint-Quentin avant de revenir dans la Marne où il est tué à l’ennemi le 2 octobre 1918, à l’est du village de Somme-Py.

Photo de Une : 1er septembre 1918 : Péronne, 54ème bataillon australien

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