Ce que nous pouvons lire sur la première plaque souvenir : « Le 1er septembre 1942, 92 Juifs Hommes Femmes et Enfants résidant dans le département du Gers rassemblés au camp de Vernet furent livrés aux nazis par le gouvernement de Vichy et déportés vers le camp d’extermination d’Auchwitz. Le 21 février 1943, 22 habitants Juifs du Gers furent rassemblés au camp de Gers et déportés. 150 victimes de la déportation au total entre 1942 et 1944. Passant souviens-toi ! 14 mai 2000 ».
La cérémonie en mémoire des victimes des crimes racistes et antisémites de l'État Français et d'hommage aux Justes de France a eu lieu ce dimanche matin 22 juillet en présence de la préfète du Gers, des autorités civiles et militaires, et des associations mémorielles. C’est place de la Libération, au pied des escaliers d’Étigny où est apposée la plaque souvenir que furent prononcés les divers discours et le dépôt des gerbes.
La préfète Catherine Séguin conclura cette commémoration en donnant lecture du message adressé par Geneviève Darrieussecq, secrétaire d’Etat auprès de la ministre des Armées dont voici quelques extraits :
« Il y a soixante-seize ans, les 16 et 17 juillet 1942, dans Paris et sa banlieue, 13 152 personnes, dont 4 115 enfants, furent arrêtées par des policiers français sur ordre de l’Etat français soumis à l’occupant. Pourchassés pour ce qu’ils étaient par la naissance, ces milliers de Juifs furent transférés vers le camp de Drancy ou enfermés dans le Vélodrome d’Hiver. Dans ce « Vél d’Hiv », les heures d’attente et d’angoisse furent le prélude de leur déportation. Déjà, l’ombre de la Shoah les enveloppait. Le pire était à venir, ce fut Auschwitz-Birkenau. Ces jours terribles sont une cicatrice profonde dans notre mémoire nationale.
Cette rafle reste le symbole de toutes les autres rafles et, à travers elle, c’est aux 76 000 déportés que nous pensons. Seuls 2 500 revinrent des camps. Les pensées de la Nation vont également aux Tziganes internés et déportés. En cette journée nationale, nous nous souvenons de l’obscurité de la collaboration et de la lumière des « Justes ». Ainsi, la nation française associe dans un même hommage la mémoire des victimes des crimes racistes et antisémites de l’Etat français et celle de ses héros souvent anonymes. Les mots de Simone Veil, actrice majeure de la reconnaissance des « Justes de France », résument, à eux seuls, tout le sens de cette commémoration annuelle : « Il y a eu la France de Vichy responsable de la déportation de 76 000 juifs, dont 11 000 enfants, mais il y a eu aussi tous les hommes, toutes les femmes, grâce auxquels les trois quarts des juifs de notre pays ont échappé à la traque. »
Même aux heures les plus sombres de la France, lorsque le régime de Vichy bafouait nos idéaux en se rendant complice de la barbarie nazie, lorsque des Français collaboraient avec l’ennemi, des hommes et des femmes incarnaient l’espérance et le respect de la dignité humaine. Nous rendons hommage aux 4 000 Justes reconnus et à tous ceux qui sont restés anonymes. Au péril de leur vie et de celle de leur famille, ils ont bravé le danger pour sauver d’une mort certaine des milliers d’innocents ».