Des fouilles ont été menées du 11 au 13 juin 2018 au pied de la motte castrale, en prenant pour guide le résultat des recherches effectuées en octobre 2017 par le géophysicien Adrien Camus. Celui-ci avait décelé la présence d’un fossé (comblé) autour de la motte et les traces d’un petit bâtiment à la périphérie du terre-plein qui entoure ladite motte. Les fouilles ont été réalisées par l’archéologue Nicolas Guinaudeau et une stagiaire, Charlène Carassou, avec la collaboration d’Adrien Champagne, professeur d’archéologie à l’Université de Pau. Et c’est le maire de Sainte-Christie, Thierry Saint-Martin, qui maniait la pelle mécanique en ôtant la terre couche par couche de moins de 5 cm d’épaisseur, avec les précautions que l’on devine. Les Saint-Christois avaient été réunis le soir du mercredi 13 juin pour écouter les explications des scientifiques. Ce sont des spécialistes de différentes disciplines qui ont conjugué leurs efforts pour cette opération : historiens, géophysiciens et archéologues.
Les fouilles
Thierry Saint-Martin a creusé une tranchée qui a permis de faire apparaître l’ancien fossé, large de quelque 10 m et profond de 3,25 m. Nicolas Guinaudeau explique que le terrain, fait de sable fauve, arrive normalement presque à la surface, car il est surmonté d’une couche d’humus de 20 cm. Or on voit que la ligne de sable fauve s’enfonce en « V »jusqu’à 3,25 m et que de la terre de couleur sombre est venue combler la déclivité. Et ce n’est pas tout, car un silo a été découvert de la même manière. L’archéologue estime que le fossé, datant au moins du XIe ou du XIIe siècle, a dû être bouché vers le XIVe siècle. Il était sans doute plus profond, mais l’érosion a fait son œuvre. Elle a sans doute fait disparaître le talus qui devait le border.
Du petit mobilier a été trouvé dans les fouilles à l’aide d’une « poêle à frire » (1) : des tessons, un os de bœuf, un bois de cervidé. Il va falloir les dater ainsi que les prélèvements de terre effectués.
À noter que le petit bâtiment qu’avait cru déceler le géophysicien n’a pas été trouvé. C’est sans doute un changement de terrain qui a trompé le dispositif de sondage.
Et maintenant ?
La tranchée va être immédiatement rebouchée pour des raisons de sécurité. Les scientifiques espèrent avoir des crédits l’année prochaine pour une nouvelle opération de fouilles. Mais, comme, vraisemblablement, une seule sera financée, ils hésitent entre le soubassement de l’église, qui appartient à un bâtiment plus ancien que celle-ci, le Castet et la motte castrale. En effet, ces trois endroits appartiennent au même site historique.
Les scientifiques estiment que la motte castrale est une des plus imposantes du Gers. Elle manifestait la puissance de son seigneur, sans doute le comte d’Armagnac.
Par ailleurs, une réunion va avoir lieu avec les élus et les autorités pour étudier l’avenir du site du Castet une fois qu’il sera restauré : un lieu d’exposition, un musée du pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle, un office de tourisme ? Les paris sont ouverts...
(1) Un détecteur de mines de l’Armée.