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Diagnostic archéologique sur le site de l'îlot Pasteur
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Pas si fous que ça ces romains ! bien en avance sur pas mal de choses .
Dans le cadre d'une réflexion globale sur l'îlot Pasteur, la Ville d'Auch a programmé l'aménagement d'un nouvel espace de stationnement de part et d'autre de l'allée principale de l'ancien hôpital et la création d'un jardin aux différentes ambiances mais à l'identité forte avec ces carrés de végétation et ses passerelles en bois.
Ce projet ambitieux, réalisé en accord avec l'architecte des Bâtiments de France, est précédé de sondages archéologiques réalisés par l'INRAP, qui nous éclairent un peu plus sur les premiers habitants de notre ville.
Le diagnostic archéologique consiste à vérifier la sensibilité archéologique d'un secteur soumis à un projet d'aménagement urbain. Ceci explique que les recherches se limitent à des sondages ou à des tranchées d'exploration.
A Auch, une dizaine d'intervention de ce type ont été menées à bien par l'INRAP depuis 2004. Elles ont donné des résultats d'intérêt majeur pour l'étude et la connaissance de la première ville d'Auch, située en totalité sur la rive droite du Gers, au pied de la colline supportant la cathédrale.
Des vestiges d'exception
Le diagnostic en cours révèle des vestiges d'exception. L'occupation s'étend sur au moins 700 ans, de l'époque de l'antique Elimberris, capitale des "Ausci" au tout début du Moyen-âge et sur plusieurs mètres d'épaisseur.
Les vestiges d'habitat correspondent à des maisons de terre et bois et à des espaces de travail. A l'époque romaine (la ville devient Augusta Auscorum, dédiée à l'empereur Auguste) , se développe un quartier de la ville, délimité par des voies se croisant à angle droit. Celles-ci ont été régulièrement rechargées, formant une accumulation de plus d'un mètre de haut. L'occupation du quartier apparaît très dense avec des maisons adossées les unes aux autres. Elles sont d'abord dotées de sols en terre battue. Plus tard, au moins deux vastes maisons nobles ont été construites. Elles sont dotées de pièces chauffées par le sol, de cours et jardins, et d'aménagements de prestige dont au moins une mosaïque à motifs noirs et blancs.
Un sarcophage
Enfin, ce secteur, comme le reste de la ville, est abandonné entre 400 et 450 ap. J.C. au profit d'une nouvelle agglomération bâtie autour de la cathédrale actuelle et à l'abri d'un rempart. Cependant, le diagnostic a révélé pour la première fois l'existence de lieu de sépultures inorganisé ( pas d’un cimetière organisé ) aménagé à travers les ruines des bâtiments romains entre le Ve et le VIIe s. ap. J.C., soit au tout début du moyen âge. Les tombes correspondent à de simples fosses, quelquefois aménagées avec des tuiles romaines et des pierres ou à des sarcophages, dont un, massif, a été retrouvé en excellent état.
Au bilan, l'opération confirme que la ville d'Auch possède un patrimoine archéologique remarquable, unique pour tout le sud-ouest. En effet, les vestiges ont été comme fossilisés à la fin de l'époque romaine et ont échappé aux dégradations qu'auraient pu occasionner le maintien de la ville sur place au Moyen-âge.
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