Agroforesterie, couverts végétaux et changement climatique

IMG_20180312_125001.jpg

Du 10 au 17 mars 2018, un groupe de Gersois, constitué de Gérard Amelin (Institut Saint Christophe), Vincent Blagny (agriculteur), Etienne Savary (agriculteur), Pierre Pujos (agriculteur) et Alain Canet (Arbre et Paysage 32), s’est rendu en Tunisie pour partager et établir des relations de collaborations avec les acteurs agricoles locaux.

Ils ont, dans un premier temps, été reçu par Moncef Benhammouda de l’ESAK (Ecole supérieure d’agriculture du Kef), où ils ont pu échanger avec les étudiants autour de l’agroforesterie et de l’agriculture de conservation à l’occasion d’une conférence-débat.

Le reste de leur voyage a été consacré à la visite de fermes locales. Il ne leur a pas fallu longtemps pour se rendre compte que leurs problématiques sont les mêmes que les nôtres : érosion des sols, gestion de l’eau, baisse de revenus pour les agriculteurs mais surtout réchauffement climatique et désertification.

La désertification des terres tunisiennes, qui se manifeste par une sécheresse particulièrement dure ces 4 dernières années, est très avancée, mais cela présage de ce qui pourrait atteindre le Gers et plus particulièrement la Région Occitanie d’ici 10 ans. Face à ces enjeux, le retour de l’arbre est une urgence absolue.

Ce voyage a engagé des échanges constructifs sur le partage des techniques plaçant le couple sol/plante au cœur de la réflexion agronomique et du pilotage des terres.

L’agroforesterie fournira l’ombrage, la stabilité du relief et une diversification nécessaire et salutaire. La trogne, et sa capacité d'adaptation en temps réel, aidera à diminuer la pression du pâturage, activité omniprésente et prépondérante en Tunisie, en fournissant une ressource fourragère complémentaire et une micro climatisation permettant le retour progressif de l'herbe en été. La couverture végétale permanente des sols, avec restitution au sol, associé encore une fois à l’agroforesterie, stockera de grandes quantités de carbone, qui ne se retrouveront donc pas dans l’atmosphère.

Du Kef, en passant par Tunis, Tabarka, jusqu'à Bizerte, une ligne directrice de la fertilité s'impose. Ces techniques qui ont fait leurs preuves de part le monde vont enfin pouvoir émerger en Tunisie sous l'impulsion d'une dynamique de groupe.

Une association tunisienne d'agro écologie devrait voir le jour dans les prochains mois. Il est probable que le consortium de 4 pour 1000 soit réuni à Tunis pour mettre en place cette initiative sans précédent, atténuer, s'adapter, optimiser et véritablement lutter contre le changement climatique tout en produisant mieux et en gagnant en autonomie.

Des rencontres riches et très constructives ont aussi eu lieu avec l'Institut National des Grandes Cultures, l'Institution de la Recherche et de l'Enseignement Supérieur Agricole et des groupes d'étudiants, de techniciens et d'agriculteurs très accueillants tant d'un point de vue technique, agronomique et gastronomique.

De belles collaborations en perspectives pour, ensemble, trouver les solutions végétales sur les principes de l'agriculture sur sols vivants, pour atténuer et s'adapter aux désastreux effets du climat.

Publicité
Suggestion d'articles
Suggestion d'articles