Valence-sur-Baïse : Claude Laffargue qui revient d'un voyage est ému par "deux mauvaises nouvelles", il livre au Journal du Gers ses émotions

Valence-sur-Baïse vient de perdre en quelques heures deux Valenciens qui étaient attachés à leur village. Plusieurs générations les séparaient mais j’ai eu l’occasion de les côtoyer et de les apprécier.

Vincent Caumontat avait été un de mes élèves au Cours Moyen 1 puis au Cours Moyen 2. C’était un élève studieux, aimable, attachant. Ses copains tels Sylvain Delle-Vedove, Jean-Michel Thore l’aimaient bien. Après un parcours scolaire à l’école primaire de Valence-sur-Baïse, il poursuivit ses études à Condom dans les établissements du secondaire puis à l’Université de Toulouse dans les classes préparatoires aux grandes écoles. Il travaillait pour le ministère des Affaires Etrangères et Européennes et à ce titre était actuellement consul en Turquie. Il avait pris place dans une montgolfière avec une vingtaine de passagers lorsque le vent se leva soudain. Après en avoir heurté deux autres, la sienne toucha une ligne à haute tension. Le destin voulut qu’il soit la seule victime. Je l’avais rencontré lors de son dernier séjour à Valence-sur-Baïse. Il m’avait dit son attachement à sa chère Gascogne et m’encourageait à persévérer dans les efforts entrepris pour revitaliser son cher village. Ses cendres ont été dispersées dans la Baïse. Il avait 45 ans.

Jacques Lauze, l’autre Valencien qui a quitté notre terre avait 94 ans. Il méritait bien son surnom de mémoire vivante du village. Coiffeur de métier, son salon était le lieu où l’on échangeait les nouvelles. Chaque fois que j’avais un renseignement à demander sur le Valence d’Antan, je m’adressais à lui. Sa porte était toujours ouverte ; c’était un homme aimable. Il s’occupa du vélo-club valencien avec son grand ami Roger Touja, le grand-père de Vincent. Pour améliorer les finances de son association sportive il créa une troupe de théâtre. Je me rappelle les représentations dans la salle des fêtes qui attiraient beaucoup, beaucoup de monde. Jacques m’avait confié dernièrement qu’il était fatigué. Mes analyses, disait-il avec philosophie, sont toutes mauvaises. Jacques est parti. Les volets de sa maison sont clos désormais. Cela nous émeut. Que tous deux reposent en paix. Chacun à leur manière a participé à répandre du bien-être autour de lui. Merci. 

Claude Laffargue

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