Samedi la salle des félibres du village aussi symbolique soit elle s'est avérée trop exiguë pour accueillir tous ceux qui voulaient assister à la conférence que Stéphane Abadie donnait sur "La Case-Dieu" le monastère fondateur de ce qu'est aujourd'hui au sens large "le Pardiac/Rivière-Basse". Stéphane Abadie enseignant passionné d'archéologie médiévale vient de soutenir avec succès sa thèse de doctorat sur"La Case-Dieu" samedi il la présentait aux cent quarante premiers arrivés qui avaient pu entrer. Georges Courtès président de la société archéologique du Gers en faisait partie. De cette thèse de 1500 pages en six volumes Stéphane Abadie a extrait ce qui était essentiel d'être dit des six siècles et demi de l'histoire. Pour ses recherches en l'absence de plans médiévaux, il en reste six pour toute la France, son enjeu était triple: Reconstituer l'histoire monumentale de l'abbaye, reconstituer l'histoire documentaire, reconstituer le patrimoine médiéval. Il a pour cela procédé par une approche croisée: Histoire/Archéologie/ Histoire de l'art, par une approche multiscalaire"résultat du découpage de l’espace terrestre en espace géographique de tailles différentes", par une réflexion sur les bâtiments et les espaces, par l'utilisation conjointe d'archives modernes et médiévales pour compenser en partie les lacunes, par une réflexion sur le temps long (12e au 18e siècle). C'est en 1120 à la demande de l’Archevêque d'Auch qui souhaitait combattre l'hérésie qu'arrivait Norbert noble Allemand devenu saint sur le tard, il s'installait dans la vallée de l'Arros sur un territoire à défricher offert par divers seigneurs. L’abbaye voyait le jour en 1135 occupée par des chanoines d'un ordre hybride "Les Prèmontrès", ils avaient droit de travailler en extérieur. Droit qui leur a permis de créer des bastides des moulins des granges de disposer d'immenses territoires exonérés de charges, d'amasser des richesses. Le parcours n'a pas été simple entre guerres de religions, incendies, conflits, pour arriver à 1789. La révolution sonnait le glas définitif du monastère, détruit éparpillée dans un rayon de 20 kms les vestiges ornent de nombreuses maisons ou édifices voisins. Un volume papier d'environs 200 pages de cette thèse la résumera et sera accessible l'an prochain.
M Lavedan