Anne Laybourne (1), nommée sous-préfète de Mirance à compter du 1er janvier 2016, est venue le 18 janvier rencontrer des maires et des conseillers de la communauté de communes Armagnac-Adour (CCAA). La visite a commencé par le siège de la CCAA à Riscle, où la sous-préfète, après avoir visité les lieux et fait connaissance avec le personnel, a conféré avec Michel Petit, président de la CCAA, les vice-présidents de commissions et Véronique Saiter, directrice des services, qui lui ont fait un tableau synthétique de la CCAA.
Tableau synthétique - Résultat de la fusion en 2013 des CC d'Aignan et de Riscle, la CCAA compte entre 6 800 et 7 200 habitants selon les estimations. Elle a pris les compétences de ses deux « mères », mais la frontière entre les attributions de la CC et celles des communes est encore un peu floue. S'agissant de l'enfance, les ados sont choyés (rencontres autour d'un thème, cinéma, chantiers etc.). Mais seul un jeune sur 10 reste au pays après ses études, vu, notamment, l'attraction de l'agglomération toulousaine.
La voirie est très étendue, avec des routes étroites, où il y a beaucoup de PL non-désirés. La CCAA n'a pas les moyens de financer une amélioration. D'autant qu'elle doit aussi entretenir des écoles anciennes.
Question tourisme, l'office vient d'être classé. Il a deux bureaux, l'un à Aignan, l'autre à Riscle. L'école de musique de Riscle a créé une classe de tuba/trombone en 2014. Mais le financement ne permet pas d'augmenter le nombre d'élèves. Tous les ans, les familles reçoivent 2 journaux d'information et 1 agenda.
Réfléchissant à l'avenir, la CCAA rejette le projet de SDCI (2) tel que présenté par le préfet, car ses élus sont inquiets de se retrouver plus tard poussés à une fusion non-désirée. De plus, ce projet ne franchit pas les limites du Gers...La CCAA rencontre les CC de la région pour préparer une éventuelle fusion – désirée, celle-là.
Les comptes 2015 ne sont pas encore validés, mais l'endettement est « relativement maîtrisé » et la trésorerie positive. Mais la réduction des dotations se fait durement sentir : 35 000 euros plus 3 x 95 000 en quatre ans. Quant à la fiscalité, ont été cités comme contributeurs importants, Vivadour Riscle), les Laboratoires Fabre (Aignan), l'entreprise viticole Alain Brumont (Maumusson-Laguian) et la maison de santé Hélios (Saint-Germé).
À Riscle – Le maire, Christophe Terrain, indique comme principaux employeurs Alisaero (qui a déménagé à Saint-Germé), Vivadour, l'aide à domicile, les hypermarchés, les magasins de matériel agricole et Sarreméjean (matériaux de construction). Le nombre de commerces et de restaurants est stable. 35 familles se sont installées en 2015. La population est stable depuis 100 ans, avec une forte proportion de personnes seules. Une OPAH (3) est en projet. Un EHPAD est en construction et un plan local d'urbanisme est à l'étude. De plus, un hyper Carrefour va sortir de terre. Un projet de déviation est compliqué par la nature du terrain.
Problème : on ne peut plus construire, car les terrains sont en zone inondable.
Chez Plaimont – Coopérative de coopératives dont le nom est un acronyme fait avec PLaisance, AIgnan et Saint-MONT, Plaimont regroupe 7 Caves. Son président, Joël Boueilh, explique que 55 % de la production est exporté. Plaimont produit 98 % de l'appellation Saint-Mont. Pour les 25 à 33 % de Côtes de Gascogne produits, on laisse les clients décider des assemblages. Il y a aussi les appellations Madiran et Pacherenc de Vic-Bilh. La concurrence est rude : lorsqu'un hl est vendu par Plaimont 75 à 80 euros, les Espagnols le vendent de 30 à 35 euros.
L'objectif défini par Joël Boueilh : se différencier et promouvoir l'identité des cépages autochtones. Ce n'est pas facile avec de petites appellations et loin des centres. La libéralisation des droits à plantation menace peut-être le Pacherenc...
À noter le rachat à Françoise Laborde du monastère de Saint-Mont qui sera un atout pour l'œnotourisme.
À Saint-Germé – Le maire, Lionel Granier, montre sa mairie devenue maison de services, avec notamment une agence postale. Avec 500 habitants, Saint-Germé est une commune tranquille. Mais certains commerces pourraient fermer.
L'école – toute neuve – est belle. Toutes les cloisons sont en briques de terre crue. Un système électronique complexe permet de gérer l'éclairage et le chauffage.
L'entreprise Alisaero est durement touchée par la chute du marché des hélicoptères : les plate-formes pétrolières ferment, car elle ne sont pas rentables avec le prix actuel du pétrole. Or c'est un gros client pour la liaison avec le continent.
À Termes-d'Armagnac – La maire, Danielle Renaudin et Marie-Claire Flogny, représentant l'Académie médiévale de la Tour de Termes, expliquent à Anne Laybourne le projet d'extension actuellement en panne faute de soutien financier.
À Aignan – Le maire, Philippe Baratault décrit un village avec tous les commerces nécessaires, un médecin, un cabinet dentaire et une infirmière. Il y a un gros employeur qui investit beaucoup, les Laboratoires Fabre. L'entreprise de mécanique de précision Schaerer a emménagé récemment dans la ZA de Maurranche. Autre entreprise : Sud-Ouest Accouvage, inquiète à cause de la conjoncture aviaire.
Le Collège vert va de réussite en réussite, mais ses effectifs sont en baisse, de même que ceux de l'école. Une maison des services est en projet, mais on cherche la personne capable de la tenir.
(1) Précédemment ingénieur en chef des ponts, des eaux et des forêts, Anne Laybourne est nommée sous-préfète de Mirande. Elle a 38 ans, est mariée et a 3 enfants. Elle succède à Armelle de Ribier.C'est son premier poste de sous-préfète. Spécialiste de l'aménagement du territoire, elle arrive de Metz, où elle s'occupait du Massif vosgien. (2) Schéma départemental de coopération intercommunale. (3) Opération programmée d'amélioration de l'habitat.