Match en retard de la 7e journée, cette affiche entre Fleurance et Valence d’Agen, ce dimanche 22 décembre, paraît assez équilibrée, même si au classement, l’ASF (9e) compte sept points de retard sur l’Avenir Valencien (4e). Des Tarn-et-Garonnais qui n’ont plus gagné depuis le 10 novembre, avec, important à souligner, trois déplacements d’affilé.
Pour les Gersois, la victoire contre Lannemezan (31-27), même si elle ne restera pas dans les annales, a permis à l’ASF de s’éloigner de la zone rouge. La venue des Valenciens est l’occasion de peut-être respirer un peu mieux. Mais le staff fleurantin s’attend à un combat intense dans ce presque derby. « Valence d’Agen est très performante sur les bases de conquête, avec un jeu bien organisé, un jeu constament adapté à l’adversaire », nous explique Philippe Maymat, co-entraîneur de l’ASF ; « ça nous amène à avoir beaucoup de méfiance par rapport à cette équipe… il faudra que l’on apporte des arguments autres que ceux que l’on avait dimanche dernier contre Lannemezan. »
Walter Desmaison et Philippe Maymat ne cachent pas leur satisfaction d’avoir vu leur équipe sortir du tunnel depuis plusieurs matchs. Et ce dernier d’enchaîner : « Il fallait que tout le monde apprenne à se connaître. Avec Walter (Desmaison), quand on est arrivé à l’ASF, on ne connaissait pas un joueur, ou presque. Donc ça prend du temps. Et en plus, au niveau de la conquête, c’était des balbutiements. Puis avec maintenant une conquête meilleure et un projet de jeu, on s’est retrouvé plus performant. »
Dans le camp valencien, il est un joueur en particulier qui peut faire très mal à ses adversaires ; il se nomme Thomas Piquemal. Le demi-d’ouverture de Valence d’Agen, avec 4 essais, 11 transformations, 29 pénalités et 1 drop, a inscrit 132 points sur les 275 de son équipe, soit 48 % des points valenciens.
Walter Desmaison, co-entraîneur de l’AS Fleurance :
« UN MATCH DÉTERMINANT POUR LA SUITE DE NOTRE SAISON »
- Walter Desmaison, cette équipe de Valence d’Agen, bien que quatrième au classement, connaît quelques difficultés depuis un moment. Par contre, l’ASF entame plutôt bien l’hiver. C’est peut-être le bon moment pour les recevoir, non ?
- Valence d’Agen est sur trois déplacements consécutifs. Puis s’ils avaient été épargnés côté blessures, là, ils viennent de perdre quelques joueurs depuis quelques matchs. Nous, nous sommes sur une dynamique inversée ; nous avions commencé la saison avec énormément de blessés. Et si aujourd’hui nous avons des résultats corrects, c’est que nous avons un effectif quasiment complet. Cela permet de faire des rotations pour apporter une certaine fraîcheur par moment.
- Pour Fleurance, les deux premiers mois de championnat ont été un cauchemar. Mais depuis le milieu de l’automne, l’ASF semble avoir retrouvé le cap.
- Nous sommes arrivés dans un club où ça faisait cinq ans qu’ils avaient un certain mode de fonctionnement. Nous avons apporté d’autres choses, sans bousculer les joueurs dans leurs habitudes. Il fallait s’adapter les uns aux autres. Aujourd’hui nous avons trouvé la bonne carburation, même si nous aurions voulu être plus performants. C’est sûr que nous ne sommes plus la même équipe par rapport au premier bloc. Mais si nous sommes sortis de la zone de relégation, nous ne sommes pas sortis d’affaire non plus. Le match contre Valence d’Agen va être assez déterminant pour la suite de notre saison.
- Battre les Tarn-et-Garonnais serait une belle performance.
- Valence d’Agen est un gros morceau, avec des moyens et des investissements mis en place. C’est une belle équipe avec une grosse conquête et un énorme buteur. On sait que nous n’aurons pas le droit à l’erreur. Contre Lannemezan, nous avions été un peu bousculés sur nos fondamentaux ; on avait retrouvé une mêlée depuis cinq ou six matchs, et face au CAL nous avons été un peu en difficulté dans ce secteur de jeu. On sait qu’il ne faudra pas faire d’erreur à ce niveau-là car Valence d’Agen a un joueur comme Thomas Piquemal qui sera intraitable sur chacune de nos faute.
Après trois ans à Beaumont, Nicolas Crubilé en est à sa troisième saison à Valence d’Agen.
« PLACER L’AVENIR VALENCIEN DANS LE TOP 50 FRANÇAIS »
- Nicolas Crubilé, votre équipe occupe une belle quatrième place. Mais vous restez sur quatre matchs sans victoires, avec un calendrier peu favorable pour vos joueurs. Et maintenant c’est le déplacement à Fleurance…
- On vient d’enchaîner trois matchs à l’extérieur, mais on prend deux bonus défensifs et un metch nul. Et lorsque l’on perd, on a à chaque fois le ballon du match pour la gagne ou le nul. Aujourd’hui, on sait sur quoi on doit travailler, sur quoi on doit s’appuyer. Bien sûr que nous ne sommes pas satisfaits de nos prestations de ces dernières semaines. Mais on y travaille.
- Justement, quels sont ces points que Valence d’Agen doit travailler ?
- On a beaucoup de blessés, donc on doit travailler nos connexions collectives. On joue avec de jeunes joueurs qui jusqu’ici jouaient des bouts de matchs. Et là, ils deviennent un peu plus important. Donc on doit travailler sur ces connexions. On doit être un peu plus disciplinés, et surtout on doit valider nos temps forts. Si on fait ça, les résultats reviendront. Notre jeu est stable. On sait ce qu’on veut faire, on sait où on veut aller.
- Si l’Avenir Valencien est en difficulté actuellement, vous restez quand même bien loin devant l’AS Fleurance…
- Le classement est un peu menteur. Tout peu bouger. Moi, ce que je vois, c’est que nous avons 33 points et qu’il reste dix matchs à jouer, donc 50 points à distribuer. Et il en faudra 63 au minimum pour se qualifier.
- Vous connaissez l’équipe de l’ASF ?
- C’est une équipe qui a deux ans d’avance sur nous dans son projet. Nous, nous sommes en apprentissage. Fleurance a plus d’expérience que nous, avec des joueurs qui connaissent le haut niveau. L’ASF est une équipe accrocheuse, à l’image de leur dernier essai marqué contre Lannemezan. On les respecte beaucoup. On vient à Fleurance très humblement.
- L’Avenir Valencien est un club ambitieux, avec plus de moyens…
- Plus de moyens ? Je ne sais pas. Je sais que tout le monde ment un peu sur ses budgets. Je suis très vigilant là-dessus.
- Sans parler finance, Valence d’Agen ne cache pas son ambition de jouer au-dessus un jour.
- On essaie de travailler sur les objectifs de la qualification. Ma feuille de route a quatre objectif : ancrer le club dans le territoire, développer notre méthodologie d’entraînement et notre culture de travail, développer nos structures, et remettre le club dans le Top 50 français. Donc ça passe par des étapes. La première année, c’était la montée. L’an dernier, le maintien. Cette année, c’est la qualification. Mais il faut mettre les choses dans l’ordre. Développer nos jeunes joueurs. Le week-dernier, on a joué avec un pilier gauche de 24 ans, un talonneur de 21 ans, un seconde ligne de 22 ans, un troisième ligne de 21 ans, un demi de mêlée de 22 ans. On cherche à faire monter nos joueurs en compétence par une méthodologie d’entraînement et par un modèle de jeu qui est clairement identifier depuis trois ans. Et nos bons résultats sont le fruit du travail et de l’humilité.
Propos recueillis par JMR
Stats des deux équipes avant ce match en retard :
FLEURANCE à domicile :
- 138 points inscrits (90+48) et 152 points encaissés (99+53)
- 15 essais inscrits (8+7) et 16 essais encaissés (12+4)
- 12 pénalites inscrites (10+2) et 12 pénalités encaissées (7+5)
VALENCE D’AGEN à l’extérieur :
- 114 points inscrits (57+57) et 126 points encaissés (73+53)
- 10 essais inscrits (3+7) et 14 essais encaissés (9+5)
- 17 pénalites inscrites (11+6) et 11 pénalités encaissées (6+5)
Marqueurs d’essais :
FLEURANCE
4 essais : Maxime Calmettes.
3 essais : Thomas Cantaloup, Louis Leraitre.
2 essais : Adrien Blat, Romain Lefort, Alexis Lopez, Valentin Muradore, Matthieu Piperol, Katilimoni Ofa Tuipulotu.
1 essai : Luc Bertolissi, Victor Colas, Adrahmi Mze, Lucas Prudhomme.
VALENCE D’AGEN
5 essais : Roy Lolesio.
4 essais : Thomas Piquemal.
3 essais : Adrien Alavoine, Florian Remue.
1 essai : Hugo Bertram, Adolph Bothma, Lilian Bousignac, Jason Deschamps, Guillaume Dulay, Paul Feuillerat, Damien Furini, Inem Iskhakov, Yves Lescout, Enzo Rivier, Enzo Zaitri.