Le verdict est tombé en fin d’après-midi ce jeudi 28 novembre. Le match comptant pour la cinquième journée de championnat de Fédérale 3 (poule 10) entre l’Avenir aturin et la JS Riscloise ne sera pas à rejouer. Le score de 24-19 en faveur des Gersois sera donc homologué. Un soulagement pour les dirigeants, entraîneurs et joueurs de la JSR.
Jérôme Salvi, co-entraîneur de Riscle : « ÇA VA NOUS LIBÉRER »
« C’est du soulagement, parce que, sportivement, sur le match, il n’y a rien à dire. Ce jour-là, on a été meilleurs qu’eux. Peut-être qu’au match retour ils seront meilleurs que nous, peut-être pas… J’avais été déçu de leur réclamation car cette erreur du délégué avec ce retiur de notre joueur n’avait eu aucune incidence sur le résultat. Et puis, Aire-sur-l’Adour, c’est l’éternel rival. Ce match-là, on va le jouer dix fois, on va le gagner une fois, et c’est arrivé cette année. Je suis soulagé parce que depuis le début de cette affaire, le groupe avait ça en tête… Dans un derby, les tensions font partie du folklore. Mais, sur ce match-là (s’il avait fallu le rejouer), la question légitime se posait de savoir comment ça allait se terminer… Vous savez, les joueurs des deux équipes se connaissent tous. Après le match (20 octobre dernier), on a discuté avec les joueurs de Aire avant que l’on sache qu’il y avait cette réclamation. Et les joueurs de l’Avenir aturin nous ont bien dit qu’ils n’avaient pas été bons et ont reconnu la supériorité de Riscle. C’est pour ça que lorsqu’il y a eu cette réclamation, moi, je n’y croyais pas au départ… Dans ce championnat, on ne lutte pas avec les mêmes armes. Et à partir du moment où on nous enlève certaines choses… Moi, cela m’a beaucoup blessé par rapport au club, aux dirigeants, aux joueurs. Bon voilà… Aire n’a pas été content que l’on gagne chez eux. Peut-être qu’ils viendront nous battre chez nous, et on en fera pas toute une histoire… Soulagé, car, en fait, c’était devenu un sujet de conversation d’après-entraînements. Je ne veux pas dire que c’est à cause de cela que nous n’avons pas bien joué les matchs suivants ; on ne va pas se cacher derrière ça. Mais, bon… Maintenant c’est acté… j’espère que ça va nous libérer pour le match d’Orthez. Maintenant on va avancer, on est dans le positif, c’est très bien pour nous. »
Jean-François Magri, co-entraîneur de Riscle : « ON A RENDU À CÉSAR CE QUI APPARTIENT À CÉSAR »
« On a rendu à César ce qui appartient à César. Je suis surtout content pour les garçons ; il n’y a pas photo sur la physionomie du match. Justice est faite. On avait promis aux joueurs qu’on se battrait jusqu’au bout. On a récupère les points que nous avions gagné en nous battant sur le terrain. On va passer à la suite de la compétition. Cette histoire était dans les têtes de tous les joueurs. Je ne dis pas qu’on a perdu à cause de ça à Sévignacq… il y avait une équipe en face. Mais je pense qu’avec un peu plus de lucidité, on gagnait le match. Mais là, je suis content pour les garçons qui se démènent depuis le début. C’est bien. On s’est battu pour eux, maintenant, à eux de faire le job sur le terrain… Si le match avait dû être rejoué, ça aurait tout sauf du rugby… moi, je répondais de rien… Pour moi, c’était inconcevable qu’on le rejoue. Je pense qu’au niveau de la Fédération, il y a des gens qui en ont pris conscience et ils ont pris la sage décision. Il n’y a plus de débat là-dessus… Si on veut aller loin, il faut être propre dans ce que l’on fait. »
David Bertolussi, co-président de la JSR : « ON ÉTAIT POUR L’APAISEMENT »
- Monsieur Bertolussi, votre réaction à cette bonne nouvelle pour votre club ?
- C’est un grand soulagement pour nous. On voulait avoir gain de cause par rapport à ce match que les joueurs ont gagné sur le terrain… Nous avions un sentiment d’injustice par rapport à cette réclamation, et on s’est battu pour avoir gain de cause.
- Cette histoire a perturbé votre groupe pendant plus d’un mois.
- Oui. Inconsciemment, tout le monde avait ça dans la tête. Et les joueurs n’avaient pas le rendement habituel depuis le début de la saison.
- Avez-vous eu l’occasion de par au téléphone avec un des présidents de l’Avenir aturin ?
- Non.
- Les tensions font partie du folklore d’un derby. Mais là, cela commençait à déborder du cadre ?
- Oui et non. Nous, avec Damien Dufau, ce qui nous faisait peur, c’était la réaction autour du match s’il avait été à rejoué. On était pour l’apaisement, mais on entendait des paroles, à droite, à gauche… La situation allait être très compliquée à gérer.
- Votre entraineur Jean-François Magri a bien laissé entendre que dans les Instances dirigeantes, dzs gens ont pris conscience que ça pouvait être un match à risques…
- Oui, c’est ce que nous avons essayé de faire ressortir aussi sur l’appel. Nous avions dit que l’atmosphère sur et autour du stade allait être très compliquée à gérer.
- Mais vous ne craignez pas que, du coup, l’on dise que vous avez eu gain de cause car vous laissiez peser une menace ?
- Une menace ? Non ! Nous étions pour l’apaisement. Ce n’est pas nous qui avons porté réclamation. Le match avait été gagné de la meilleure des manières par nos joueurs. Moi, je le voyais mal engagé pour être rejoué ce match. Là-bas, on a sorti notre match-référence. C’était surtout une injustice par rapport aux joueurs.
- Maintenant, que ce soit pour vos voisins de l’Avenir aturin comme pour la JSR, le chapitre est clos. Mais il y aura un match retour à Riscle. Il faut espérer que cela ne viendra pas poluer l’ambiance.
- J’espère que non. On est des grands garçons. L’affaire est close. Ça restera une affaire du passé et pas de l’avenir… C’est ma première année de présidence (avec Damien Dufau), et ça use. J’ai passé des nuits à cogiter. Ça nous ronge de l’intérieur…
- Pour terminer sur une note positive, rassurez-nous, nos amis landais seront les bienvenus à Riscle pour le match retour ?
- Tout à fait. Ça reste du rugby. J’espère que ça sera du passé. Il faut regarder vers l’avenir. On fera tout pour bien les accueillir. Il n’y a pas de soucis.
Propos recueillis par JMR
Joint par téléphone, l’Avenir aturin a préféré ne pas apporter de commentaires.