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Si certains artistes ont le verbe facile quand il s'agit de parler de leur travail, c'est tout le contraire avec Béatrice Fernando !
Très prolixe pour nous présenter les artistes qu'elle invite au festival Avoz'art, elle est beaucoup plus sur la réserve quand on l'interroge sur son travail et n'aime pas se mettre en avant. Sa modestie est tout à son honneur !
C'est ainsi que l'on a appris de manière fortuite qu'elle avait reçu en 2023 le prix de sculpture Georges Guiraud décerné par l'Académie des Belles Lettres, Arts, culture et sciences du Languedoc.
Lors d'une cérémonie le 11 mars 2023 à l'Hôtel Palladia à Toulouse, Béatrice a été présentée par Sylvie Abadie, membre associée, et le prix lui a été remis par Joëlle Reberga, 34e fauteuil.
A noter que ce prix distingue des artistes qui au-delà de produire une œuvre reconnue sont dans une démarche altruiste envers leurs pairs.
C'est bien dans cette générosité que se situe Béatrice qui crée en 2012 l'association Avoz'art et organise une exposition de sculpture dans l'église de son village de Mourède, un festival qui a acquis aujourd'hui une renommée dépassant les frontières du département.
A noter qu'elle a reçu en 2010 la médaille de bronze de la société Arts Sciences et Lettres de Paris.
Attirée par l'art depuis son enfance, la sculpture fut pour Béatrice une révélation.
A force de recherches, elle a créé un mélange original de grès, de lait de chaux et d'autres matériaux qui lui permet d'être totalement autonome dans son travail sans passer par un fondeur, un mouleur ou même un four.
Elle s'est également mise à la soudure afin de créer ses propres armatures.
Depuis une dizaine d'années, Béatrice expose à l'année à la galerie Bouillon d'Art de Bordeaux.
La galeriste, Sabine Botella, a souhaité lui consacrer une exposition qui se déroulera du 26 septembre au 16 octobre 2024.
Béatrice y expose 28 pièces en compagnie du peintre Nicolas Monjo, un artiste à la sensibilité proche que Béatrice apprécie tout particulièrement.
Les 28 pièces sont toutes des œuvres récentes créées cette année.
Elles portent en elles l'évolution du travail de Béatrice.
Tout d'abord, elle cherche à créer des pièces de plus en plus longilignes et à les alléger.
A cette fin, elle mélange sa matière avec de la fibre de verre, ce qui rend ses sculptures plus résistantes et plus légères.
D'autre part, depuis un an, elle expérimente une nouvelle patine à base de rouille qu'elle fabrique elle-même. Elle avoue avoir toujours été fascinée par la couleur vert-de-gris de la rouille qu'elle a longtemps recherchée. Aujourd'hui, elle a enfin réussi à l'obtenir en utilisant du cuivre. C'est une patine difficile à appliquer car elle évolue et Béatrice doit l'arrêter avec du vernis dès qu'elle a obtenu la teinte souhaitée.
Enfin, elle intègre depuis peu dans ses sculptures du bois flotté qu'elle trouve au bord de la mer ou dans les vignes. Elle recherche des formes précises qui vont l'inspirer et elle adapte ensuite sa sculpture à la pièce en bois qu'elle patine aussi.
Le bois vient donner vie à sa sculpture et l'ensemble raconte une histoire.
Des projets, elle n'en manque pas !
Des expositions d'abord.
De nouvelles envies ensuite : affiner toujours plus ses sculptures, créer des compositions et sculpter des pièces de plus en plus hautes jusqu'à 3 mètres !
Nous serons au rendez-vous !
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