Perché sur les collines verdoyantes du Gers, à Monfort, le château d'Esclignac se dresse tel un spectateur silencieux des siècles passés. Ses pierres anciennes, marquées par le temps, racontent l'histoire d'une bâtisse médiévale qui a vu défilé des générations de seigneurs, de chevaliers et d'illustres voyageurs. Mais aujourd'hui, ce monument majestueux, devenule refuge des célèbres frères Bogdanoff, se trouve au bord du gouffre.
Les frères Igor et Grichka Bogdanoff, figures emblématiques de la télé française, avaient trouvé dans ce château un havre de paix. Depuis leur acquisition en 1986, le château d'Esclignac n'était plus seulement un édifice ; il était devenu le témoin de leurs vacances, un lieu où les rires résonnaient sous ses voûtes anciennes. Leur départ pour l'éternité en 2022 a marqué le début d'une période sombre pour cette bâtisse, abandonnée à la merci des intempéries et du temps.
Aujourd'hui, le château se trouve dans un état de délabrement avancé. Les fondations s’effritent, et les murs, jadis robustes, sont maintenant rongés par l'humidité. Chaque goutte de pluie semble être une lame qui déchire un peu plus le voile de son passé glorieux. Le désespoir de la commune de Monfort face à cette dégradation est palpable.
La succession des frères Bogdanoff, un enchevêtrement complexe de légalité et d'émotions, reste un mystère non résolu. Les 11 héritiers potentiels, comme des spectres, se disputent un héritage qui semble échapper à tout contrôle. Les autorités locales, désemparées, voient le château se délabrer sous leurs yeux, incapable de trouver une solution à cette impasse.
Le maire, Régis Lagardère, se retrouve dans une position difficile. Avec le château menacé de péril imminent, il envisage de prendre des mesures d'urgence. Mais même cette action, bien que nécessaire, semble plus symbolique qu'efficace sans les fonds nécessaires. La question de l'argent, aussi absente que le soleil dans les jours grisants de l'hiver, reste une ombre qui plane sur chaque décision.
Pourtant, l'espoir n'est pas totalement éteint. Il y a des murmures dans la région, des chuchotements de campagnes de financement participatif qui pourraient apporter un souffle nouveau à cette ruine. La communauté, bien que troublée par la situation, garde un œil attentif sur le destin du château. Le rêve d’un avenir où ce joyau du passé pourrait retrouver son éclat semble toujours possible, mais nécessiterait une mobilisation collective.
En attendant, le château d'Esclignac reste un poème en ruine, une ode à un temps révolu, et un appel silencieux à ceux qui voudraient entendre ses histoires enfouies. Pour l’instant, il attend, figé entre l’ombre et la lumière, espérant que ceux qui passent devant ses murs abîmés entendront encore les échos d’un passé majestueux et feront renaître de ses cendres ce vestige de l’histoire.
" Triste fin pour ce château déjà abandonné par les frangins avant même leur décès... Ca me crève le coeur... Tout ce qui avait de la valeur dans ce lieu, a été pillé et aurait été retrouvé dans l' appartement parisien des propriétaires" nous dit un habitant de Monfort.
Pour en savoir un peu plus sur cette histoire, vous pouvez vous rendre ici: Sauvons le château d'Esclignac