Démocratie : où es-tu ? La démocratie locale, réalité ou illusion ?
A l’évidence une illusion malheureusement.
A l’occasion des élections législatives beaucoup de français s’interrogent sur le fonctionnement de notre démocratie : représentativité des partis, participation au fonctionnement des institutions, utilisation du 49-3, …
Est-ce vraiment si différent au niveau local ? Si l’élection est démocratique c’est un fait , en revanche on ne peut malheureusement pas en dire autant du fonctionnement. Un sujet dont ne parlent jamais les médias, que les citoyens ignorent le plus souvent. En un mot le système, la loi met l’élu local majoritaire dans une situation de toute puissance. Les sanctions en cas de faute ou manquement sont très majoritairement anecdotiques. Ne parlons pas des rapports des organismes de contrôle qui créent un petit émoi sur l’instant mais sont vite rangés au fond des placards.
Prenons l’exemple d’une commune comme L’Isle-Jourdain, le raisonnement pouvant être extrapolé aux communes de taille comparable. Avec pratiquement 50% des voix la loi donne à l’opposition moins de 25% des sièges ( et … 75% pour la majorité) ? Autant dire que l’exercice démocratique se présente mal. Le vote en séance devient alors une pure formalité administrative, un 49-3 permanent avec 22 voix d’un côté et 7 de l'autre. Le conseil municipal n’est en réalité qu’une chambre d’enregistrement. Pour peu que le maire, qui dispose de pouvoirs discrétionnaires et quasi illimités dans la majorité des domaines , accorde à l’opposition le strict minimum en commission, soit 20% des sièges, la démocratie s’éloigne encore un peu plus. Et clou du spectacle si le maire décide de ne pas accorder de suppléants, la démocratie devient alors un simple mirage.
Ne parlons pas des notions de débat ( qui relève en général du groupe de paroles: « allez-y parlez cela vous fera du bien » ) ni de concertation ( souvent confondue avec la simple consultation)… Il est vrai que le débat ou la concertation supposent de faire preuve d’humilité, d’accepter l’idée de la contradiction qui fait en général progresser, d’accepter que les autres puissent aussi avoir de bonnes idées, de s’obliger à argumenter et à convaincre. Il reste à l’évidence un long chemin à parcourir. C’est pourtant à ce niveau-là que devrait commencer l’apprentissage de la démocratie. Ne nous étonnons pas du fonctionnement des autres instances ou l’on retrouve les mêmes.
Un bien triste constat pour tous les démocrates qui mettent l’homme, la concertation, le débat et l’intérêt général au-dessus de tout. D’autant que notre Assemblée Nationale avec tous ses excès offre au plus haut niveau une bien triste image, un spectacle indigne à nos enfants et petits-enfants. . Essayez ensuite de leur apprendre la politesse , le respect, la bienveillance,… Et ne parlons pas d’éthique quand on voit certains élus condamnés dans le cadre de l’exercice de leur mandat pour enrichissement personnel ( détournement de fonds publics, conflit d’intérêt, prise illégale d’intérêt,…) continuer à siéger parfois, à venir donner des leçons de morale dans les médias ou sur les réseaux sociaux,…
Un monde sans valeur, sans pudeur,… rongé par les egos et accroc aux indemnités souvent disproportionnées au regard du travail accompli. On confond souvent présence ou représentation et travail. Il est vrai que côté voix cela rapporte plus. Dommage pour ceux qui font le « job » Ce monde-là aurait tant à apprendre notamment du monde associatif et de ses bénévoles au grand cœur. Heureusement il nous reste la vraie vie pour continuer à croire en des lendemains meilleurs.